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Pour tous ceux qui nous lisent

Comme toujours, Infos Locales au Japon et Infos Kyushu mettent ces documents à titre d’information. Nous pouvons avoir mal compris ou traduit l'information, ou celle-ci peut avoir évolué depuis l'écriture de cet article. Nous mettons également à jour nos articles si la situation le demande, mais cela peut parfois prendre du temps. Cette page encourage donc chacun à vérifier les informations à la source, et de se tenir régulièrement informés par NHK Japon ou NHK World.

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2020-11-12 Comité des experts et ministre de la reconstruction – Part 2

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Table des matières

Cette conférence du comité des experts était LOOOOONGUE (1:45). Mais elle est particulièrement intéressante et importante pour la communauté étrangère. Infos Locales au Japon a beaucoup hésité mais parce que les thèmes abordés sont variés, se permet de diviser la traduction en deux parties.

La partie 2 explique les résultats du groupe de travail sur la discrimination et les préjudices, comment le gouvernement est appelé à agir, et pourquoi c’est important. Elle contient également les questions de la presse, qui ouvrent la porte sur d’autres informations concernant notre communauté.

Dans la partie 1, il était question de la situation infectieuse au Japon, de ce que cela signifie pour nous dans un futur proche. Par exemple, y aura-t-il une déclaration de l’état d’urgence, des restrictions et quand ? Que va-t-il se passer avec les événements ? Quels ont été les conclusions des études faites au stadium de Yokohama ? Comment les régions du nord du Japon pourront-elles aérer cet hiver ? Qu’est-ce que la risk-communication et que cherche à faire le gouvernement japonais ? Que souhaite faire le gouvernement concernant l’information des ressortissants étrangers, etc.

Groupe de travail sur la discrimination et le préjudice

Je me nomme Nakayama et suis présidente du groupe de travail sur les préjudices et la vie privée. 

Ce groupe de travail a commencé à tenu 4 sessions d’écoute de témoignages et débats depuis le mois de septembre. 

Nous avons pu dresser une liste des types de préjudices et discrimination à partir de ces témoignages. Parmi les cas de discrimination, il y a des actes illégaux mais aussi d’autres qui viennent d’une peur panique de se faire infecter. C’est le cas de personnes qui ont donné ordre aux employés de ne pas se rendre au travail.

Les modes de discrimination sont très variés

Nous avons particulièrement ressenti un danger concernant le niveau de discrimination vis à vis des personnes et leur famille en relation avec des établissements médicaux, des dispensaires. Les établissements médicaux dans lesquels il y a eu des cas, on reçu violence verbale, propos diffamatoires, des plaintes et du harcèlement contre le personnel médical. Dans d’autres cas, leurs enfants ont été harcelés, et une partie des garderies a refusé l’accès à leur facilité. Dans certains cas, le personnel médical a dû démissionner.

Dans les écoles où il y a eu des clusters, nous avons trouvé des comportements discriminatoires envers les responsables des écoles. Selon un rapport du membre du comité des experts Ishida, on trouve également des comportements discriminatoires sur toute sorte de lieu de travail. 

Le nombre de consultations de personnes en détresse a augmenté de 1,5 fois en comparaison aux autres années. En outre, les comportements discriminatoires ont été particulièrement nombreux sur Internet et les réseaux sociaux. 

Ensuite, nous enregistrons beaucoup de propos diffamatoires liés à la profession ou la nationalité. Dans d’autres cas, des comportements discriminatoires ont touché les personnes qui vivaient dans d’autres préfectures ou qui possédaient une plaque d’immatriculation d’une autre préfecture. Ce genre de discrimination s’accompagne de différents niveaux de comportements. Cela peut aller du niveau des rumeurs, propos diffamatoires, jusqu’à une violation des droits, qui pourraient faire l’objet de dédommagements ou actions légales d’ordre pénal. 

Certains comportements pourraient avoir des conséquences légales

En outre, en tant que comportements qui ont eu des conséquences, on nous a pointé la diffusion d’informations détaillées concernant la vie privée des personnes infectées. Par exemple, la publication de représentations graphiques (NdTr : photos, dessins etc.) des personnes infectées et de leurs cas contacts, des informations sur l’historique de déplacement ou le lieu de travail des personnes infectées, des informations sur les écoles que fréquentent les enfants etc.

Nous avons compilé une liste non exhaustive de cas de discrimination. Par exemple, alors qu’une personne marche en regardant la pluie, elle avale de travers et se met à tousser. On lui dit alors qu’elle a probablement attrapé le virus, et on lui envoie un shopping cart se cogner contre elle. Ce sont des discriminations, liées au nouveau coronavirus qui arrivent dans le quotidien. Il s’agit d’un cas lié à la croyance qu’une personne est infectée. 

Jusqu’à présent, les mesures ont été les suivantes. Les municipalités et les organisations d’aide ont appelé à faire attention, fait des efforts pour éclaircir l’information ou éduquer les gens. Elles ont aussi essayé de prendre des mesures contre la calomnie sur les réseaux sociaux. Cette fois, nous avons reçu les résultats d’une enquête particulièrement détaillée, ce qui nous a permis de voir qu’ils avaient mis en place de nombreuses solutions. 

Agir sur deux axes principaux

Pour que nous fassions des recommandations, nous avons évalué qu’il fallait travailler à la fois sur les habitudes et sur les comportements acquis. Nous avons réfléchi en séparant ces deux thèmes. 

Changer les habitudes en éduquant

Les mesures qui touchent aux habitudes comprennent :

  • S’assurer que les gens assimilent des connaissances correctes concernant le virus, appeler à l’attention, promouvoir et renforcer l’éducation afin d’empêcher les préjudices et discriminations. Cela comprend le renforcement des consultations en cas de discrimination. 
Informer des conséquences légales et afficher une position claire sur le sujet
  • Ensuite, en ce qui concerne les actes malveillants, nous pensons qu’il faut envoyer des communiqués prévenants des conséquences légales. Pour limiter les discriminations, le groupe de travail considère que le gouvernement doit clairement expliquer que ces comportements peuvent avoir des répercussions d’ordre civil ou pénal. 
  • En outre, nous demandons que le gouvernement trie et uniformise les informations diffusées publiquement en ce qui concernant la publication d’informations liées au nouveau coronavirus. Le gouvernement doit donner des instructions concernant la diffusion d’informations privées pour ne publier que les informations nécessaires pour empêcher une nouvelle vague d’épidémie. Il doit pas faire en sorte de trouver un équilibre entre la publication de données personnelles et la prévention de la propagation. Nous avons donc expliqué au gouvernement que sur cette base, il doit réfléchir à une façon de faire adaptée au nouveau coronavirus. 
Le rôle de la presse
  • En ce qui concerne la façon de publier les informations, nous pensons que le rôle de la presse est particulièrement grand dans la propagation des préjudices. La presse a pour rôle de rapporter les problèmes liés aux caractéristiques de ce virus, se doit de faire face au dilemme entre un service qui répond au droit de savoir et celui de protéger les informations personnelles des personnes infectées, et doit vérifier les faits contre les fausses rumeurs.

Nous pensons qu’il est aussi important que les organismes de presse revoient d’eux-mêmes, de manière autonome et constante les publications faites jusqu’à présent.

Encore une fois, le pouvoir de la presse est extrêmement grand, et nous espérons qu’elle fera les choses correctement dans le futur. 

Positionnement juridique concernant les mesures de lutte contre le nouveau coronavirus

Nous avons demandé au gouvernement de réfléchir à la façon dont il se positionne en ce qui concerne la loi sur les maladies infectieuses et la loi spéciale.

Jusqu’à présent, nous avons parlé du problème des habitudes. Maintenant, nous allons parler du point de vue des comportements acquis.

Changer les comportements existants

Les gouvernements locaux devraient fournir des aides prioritaires personnes exerçant des professions qui maintiennent des fonctions sociales telles que les institutions médicales, et c’est aussi vrai dans les garderies d’ailleurs. Ces aides, dans le cadre de la lutte contre le virus, devraient garantir la garde de leurs enfants. Il est indispensable de s’assurer que même en cas d’épidémie, ces garderies restent ouvertes.

Si les endroits qui gardent les enfants de ces personnes sont fermés, les institutions médicales ne peuvent plus travailler. C’est ce qui est arrivé dans certains endroits. Aussi, il est particulièrement important de s’assurer que les personnes qui ont des fonctions sociales vitales puissent faire garder leurs enfants. Ce qui veut dire qu’il faut dans la mesure du possible empêcher les garderies etc. de fermer. 

Diffusion d’informations par les gouvernements locaux et experts, envoi de messages de soutien etc. 

Les messages officiels de responsables gouvernementaux annonçant qu’ils n’acceptent pas les comportements préjudiciables et la discrimination ont été très efficaces, et plusieurs victimes ont expliqué avoir repris courage grâce à ceux-ci.

Cette fois, notre groupe de travail s’est réuni 4 fois. Nous avons tenu des séances d’écoute de témoignages deux fois. Beaucoup de personnes qui travaillent sur le sujet et beaucoup de victimes de discriminations ont coopéré. Nous les remercions à nouveau. 

Dans le futur, nous allons continuer à travailler avec les gouvernements locaux et services concernées pour définir des mesures, et les experts donneront leur opinion sur nos conclusions. Je passe la parole à la vice présidente du groupe de travail, madame Muto.

Concernant la discrimination envers les étrangers

Bonjour, je m’appelle Kaori Muto. J’ai écouté les explications de notre présidente. Si je dois ajouter quelque chose, nous n’avons pas pu réunir tous les types d’expérience pendant ce temps extrêmement limité de recherche. 

Cela nous laisse penser que la presse a aussi eu beaucoup de déboire aussi, et eu de mauvaises expériences. Ce qui fait qu’elle a probablement eu beaucoup de mal à avoir une idée de ce genre d’actes. 

Alors qu’en ce moment, comme le ministre Nishimura et le Dr. Omi l’ont mentionné, la situation infectieuse est en train de devenir particulièrement sévère, un de nos grands défis va être de savoir comment gérer la discrimination envers les ressortissants étrangers. 

Par exemple, au Japon, l’expression « Éviter les ‘Trois F' » est un symbole de lutte contre le virus. Mais pour les résidents étrangers ou ceux qui sont revenus de l’étranger, cette expression ne semble pas être connue. 

Quand on voit des étrangers qui n’appliquent pas ces mesures, la question est pour nous de savoir si les japonais peuvent les aborder avec bienveillance. 

Il s’agit d’aider correctement les ressortissants étrangers. Nous devons aussi tenir compte du fait qu’il leur est particulièrement difficile d’avoir accès aux soins médicaux lorsque nous travaillons avec ces communautés pour surmonter le virus. C’est une constatation que nous avons de nouveau faite aujourd’hui.

Questions de la presse aux experts

Sur la publication des informations

Q : Vous demandez au gouvernement de définir une ligne directrice concernant la publication d’informations sur les cas d’infection par le nouveau coronavirus. Une partie des préfectures ont déjà émis des ordonnances qui définissent la publication. Comment les évaluez-vous ?

Nous ne les avons pas toutes étudiées individuellement. Mais pour celles qui en ont défini, on peut penser qu’elles ont reçu une demande de définir ces règles de manière standard. Une des façons de faire est de demander à chaque gouvernement local de les définir. Mais nous pensons que c’est à l’État de publier les grandes lignes directrices. 

Ce qui a déjà été défini peut servir de repère, mais le gouvernement doit définir quelles sont les informations qui sont nécessaires pour prévenir une pandémie, et ce qui est du domaine de la protection de la vie privée. 

Les publications ont-elles pu être reliées à des discriminations ?

Q : Avez-vous pu vérifier que parce que jusqu’à présent, il n’y en avait pas, il y a eu des discriminations etc. ?

Oui, nous pensons que c’est aussi une raison. Des informations qui n’étaient pas nécessaires ont été / sont publiées. Par exemple, l’âge, le sexe ne sont pas des informations nécessaires à la prévention de la pandémie, mais parce qu’elles ont été publiées, on a pu identifier des personnes. On nous a pointé de tels cas. 

Le gouvernement a envoyé une circulaire le 27 février 2020. Elle définissait les normes d’information concernant les infections qui ont lieu au Japon. Elle demandait aux gouvernements locaux de se baser sur ces règles pour informer. Parmi elles, les informations sur l’âge et le genre étaient comprises. Mais parce que d’autres informations sont aussi publiées, cela pose des problèmes. Quand on dit juste de se référer à un document, les gouvernements locaux peuvent penser différemment. 

Mais ce que vient de dire Mme Nakayama concerne les annonces à propos des entreprises et des écoles. Il n’y a pas de règle particulière sur ce point. Mais lorsque l’échelle est particulièrement petite, le fait de donner la tranche d’âge ou le genre permet avec presque certitude identifier la personne concernée. Cela conduit à exposer de manière cruelle que les minorités sexuelles ont une façon très compliquée de penser et de comprendre la distinction sexuelle.

En particulier, nous pensons qu’il serait raisonnable d’être prudents en matière de gestion par tranches d’âge et genre dans les rapports qui concernent les écoles et les entreprises.

Comment la presse peut-elle écrire tout en évitant les discriminations ?

Q : Une autre question concernant le rapport du groupe de travail sur la discrimination et les préjudices. La presse a bien reçu un message demandant des vérifications régulières par un organisme indépendant. Dans la pratique, par exemple, en mai 2020, certaines communications ont débouché sur des discriminations et préjudices. Pourriez-vous nous donner des détails sur les points que nous devrions considérer ? Pouvez-vous nous donner des pistes ou des conseils ? Ensuite, il faut s’inquiéter des discriminations envers les communautés étrangères. Prévoyez-vous de faire des recommandations sur ce sujet ?

Concernant les conseils à la presse

Concernant les conseils à la presse. Au tout début de l’épidémie, nous ne savions pas beaucoup de choses. À l’époque, beaucoup d’articles étaient publiés pour faire du « sensationnel ». Pour pratiquement nous tous, c’était la première fois qu’il fallait parler d’un virus inconnu. Il faut donc que la presse se pose la question du genre d’informations dont on a besoin au moment où une épidémie de ce genre éclate. Nous pensons qu’il faut que nous y réfléchissions tous ensemble. 

Une fois que nous avons commencé à comprendre le virus, nous avons su que dans 80% des cas, le virus n’est pas contagieux, qu’il y a des personnes asymptomatiques qui peuvent être contagieuses etc. Nous avons appris beaucoup de choses, et à ce moment, la façon dont la presse publie doit changer. Dans ce cadre, on pourrait demander d’imposer des règles plus fortes, comme par exemple, ne pas contacter les personnes sorties de l’hôpital pendant les 4 semaines qui suivent leur rétablissement de la COVID-19. 

Si on publie sur eux avant cela, leurs informations personnelles sont facilement divulguées. Je souhaite enseigner à la presse ce genre de bonnes manières.

Mme Muto : Je ne pourrais pas me placer au dessus de la presse. Cependant, je pense que nous avons une chance d’en parler, et que nous n’aurons pas beaucoup d’autres occasions de revenir sur ce qui s’est passé entre février et mai. Ensuite, nos connaissances évoluent constamment, ce qui me laisse penser que cela a été particulièrement difficile pour la presse de travailler.

Je pense jusqu’il faut  juste éviter le style de publication comme s’il s’agissait d’événements ou incidents. La question est de savoir si on peut changer de style, et je serais heureuse si la presse pouvait y réfléchir. 

Le groupe de travail sur la discrimination envers les étrangers

(Dr. Omi) Vous nous avez demandé si le groupe de travail allait travailler sur les préjudices et la discrimination envers les étrangers. Il s’agit d’une suggestion du comité des experts. 

En fait, la propagation du virus parmi les communautés étrangères qui vivent au Japon est un des problèmes à traiter. Comme pour les quartiers de divertissements, le comité consultatif s’est demandé s’il fallait rendre public le problème de la langue et de la culture. Nous avons eu beaucoup de discussions sur ce point. 

Pourquoi ? Il y a une communauté étrangère, et dès que nous parlons de contamination parmi elle, cela a débouché sur de la discrimination. C’est arrivé en raison de la façon dont cela a été présenté. Mais si nous avons commencé depuis la dernière fois à en parler, c’est pour mettre l’emphase sur le fait que nous voulons les aider. 

Ce n’est pas à propos du fait qu’ils sont simplement des étrangers. Nous parlons dans un contexte. Toutefois, une fois que nous avons dit cela, comme vous pouvez le voir, c’est à l’intérieur du Japon qu’il y a de la discrimination envers les étrangers au Japon. 

Les ressortissants japonais peuvent aussi se faire infecter. C’est aussi pour cela que le groupe de travail adresse ce problème. 

Un autre point, concernant l’uniformisation. La discrimination est une chose. Mais je ne sais pas si vous vous souvenez que la publication des informations est à la discrétion des différents gouvernements préfectoraux et municipaux et que les modalités sont très disparates. Pour cette raison, nous n’arrivons pas à avoir accès aux informations épidémiologiques. Il y a aussi cet aspect, et cela devient assez complexe. 

Le comité des experts refuse-t-il aussi de parler de 3ème vague d’épidémie ?

Q : Tout à l’heure nous avons posé des questions au ministre Nishimura sur la deuxième et troisième vague. Nous ne savons pas pourquoi mais le gouvernement refuse d’utiliser ce genre d’expression. Mais tout à l’heure, Monsieur Ishikawa disait qu’il fallait intéresser la population, et pour cela il faut que tous soient concernés par le même problème. Il pointe que c’est un problème qui précède les recommandations et les preuves scientifiques. Dans les documents précédents du comité consultatif, il y a eu mention de deuxième vague. Le comité des experts ne peut-il pas demandé au gouvernement de recommander si il pense que c’est une troisième vague ou pas ?

(Dr. Omi) Le ministre a répondu à votre question précédemment. Pour ma part, je pense que les opinions sont partagées. Mais dans l’ensemble, cette maladie se caractérise par une courbe de cas avec des montagnes et des vallées, des montagnes et des vallées. 

Le marteau et la danse revisité

J’avais utilisé l’expression « le marteau et la danse ». Depuis le mois de mars, pour Hokkaido, c’est vraiment ce genre de courbe. Et dans les autres préfectures, cela arrive avec un décalage dans le temps. Cela arrive à chaque fois. 

Bref, nous n’arrivons jamais brusquement à zéro cas. Ce qui veut dire que si la courbe monte, il faut qu’elle descende. Nous avons des montagnes à répétition. 

Dans le comité des experts, nous n’avons jamais discuté du numéro de vague. Pour moi, ce qui est essentiel, c’est de voir qu’il y a une montagne et de savoir pourquoi elle est là. Depuis le début, il y a eu plusieurs montagnes. Pourquoi sont-elles apparues ? Quelles sont les caractéristiques de ces montagnes/vagues ?  Et en fait, la population veut certainement savoir cela. 

Si on se place sur ce point de vue, pour moi, la première montagne vient de Wuhan. Il n’y a aucun doute. Le virus a disparu de la vague Wuhan. Pourquoi a-t-il disparu ?  La vague suivante a débouché sur une déclaration de l’état d’urgence. Et c’est ces mouvements sur lesquels je ne vois pas d’opposition à mettre des numéros. Mais derrière ces numéros, ce que la population veut d’abord savoir, c’est les raisons qui se cachent derrière chaque vague/montagne. Et par rapport à cela, quelles sont les mesures que l’on peut mettre en place ? Et c’est ce que j’explique. 

Plutôt que de parler de troisième vague…

Donc, pour cette raison, je pense qu’il y a eu plusieurs montagnes. Et par exemple, on peut se demander ce qui change entre celle du mois d’août et maintenant. Je pense que c’est sur ce contexte qu’il faut parler. Sommes-nous en numéro 3 ou 4, les experts en risk-communication vont en parler. Chaque membre de la population a son interprétation. 

Ensuite, en matière de lutte contre le virus, la question est d’évaluer l’efficacité des mesures. Donc, la question est de savoir comment les demandes sont efficaces. Il ne s’agit pas de mettre des numéros pour ensuite déclarer immédiatement l’état d’urgence. Il y a des gens qui sont plus prudents, et d’autres qui souhaitent qu’on le fasse pour que cela soit plus facile à comprendre. 

Les opinions varient. Mais ce qui est important, c’est que l’information soit facile à comprendre, et c’est ce dont les équipes de risk-communication discutent avec nous. 

Après, plutôt que de penser à numéroter cette vague 3 ou 4, il vaut mieux se concentrer sur le travail à faire. Donc, pour le moment, savoir ce que veut dire la montagne actuelle, qu’elle soit 3 ou pas est moins important que de se demander comment faire retomber la courbe. Ce qui est important est de discuter sur les différences avec la montagne précédente. 

Ensuite, dans les discussions, on peut toujours numéroter pour faciliter la façon de dire qu’on parle d’une montagne, mais ce ne sont que des chiffres. 

Quels conseils pour la première visite aux temples (初詣 hatsumôde)

Q : Dr. Omi, vous avez fait des recommandations très tôt concernant les congés dispersés pour les fêtes de fin et début d’année. Mais il y a eu des discussions sur les demandes du gouvernement, et nous nous demandons si on va vraiment pouvoir décaler les congés. Des personnes sont inquiètes, comment allez-vous communiquer pour que l’on arrive à les disperser ? Ensuite, quand on parle de fin et début d’année, on parle de la première visite aux temples (初詣 hatsumôde). Aujourd’hui, vous en avez discuté. On peut s’attendre à des congestions aux alentours des temples pour le 初詣. Vous avez pointé que les comportements avant et après étaient importants. Pouvez-vous nous rappeler ce à quoi il faut faire attention quand on y va ?

Attention, disperser les congés ne veut pas dire allonger les dates de vacances

Concernant la répartition des congés. Nous avons expliqué qu’il convenait de disperser les dates de congés, mais certains ont imaginé qu’il fallait allonger les dates de vacances. Le ministre Nishimura a déployé beaucoup d’efforts pour expliquer la différence. 

J’ai aussi expliqué lors d’une autre conférence dans cette salle qu’il n’était pas possible à toutes les industries de déplacer les dates de ces congés. C’est le cas pour les établissements médicaux. Il y a des entreprises dans lesquelles les gens n’ont pas vraiment la possibilité de se reposer. Elles sont nombreuses. Donc, ce que nous avons écrit, c’est que les directeurs d’entreprise etc. doivent faire ce qu’il leur est possible pour éviter que tous s’agglutinent au même endroit. 

Décaler les dates de première visite au temple

Pour ce qui est des visites au temple, dans le comité des experts, qui se tient en 3 heures, et donc avec beaucoup de pression, certains ont aussi proposé de dire que même si on ne se déplace pas au temple en début/fin d’année, le mérite ne changera pas si on y va à un autre moment de l’année (en français, on dirait que le temple sera toujours là le reste de l’année). La façon dont cela a été dit nous a fait rire un peu. Mais en fait, personne n’est obligé d’aller au temple pendant les 3 premiers jours, et on peut très bien y aller dans la semaine qui suit. Cela ne changera rien au mérite. 

On peut très bien décaler la visite autour du 4. Ou y aller avant les fêtes de fin d’année, puisque le mérite ne change pas. Il suffit de le faire quand ils ne sont pas bondés. 

Pour ce qui est des premières visites, il s’agit d’endroits où les gens s’agglutinent, bien entendu, et s’ils mangent ensemble etc.. qui sont des bonnes choses, mais il faut y être vigilants. 

Q : Vous avez pointé que le fait d’aller au temple présentait peu de risque mais que ce sont les comportements avant et après. 

Oui tout à fait. C’est surtout ce qu’on y fait quand on mange ou boit. Ensuite, si on est tous à attendre pendant de longs moments, on se trouve en situation de « Trois F ». C’est pour cela que nous en avons parlé aujourd’hui. 

Pourquoi la discrimination peut se retourner contre soi

Q : Madame Nakayama, concernant le groupe de travail sur la discrimination, si on regarde votre rapport, vous pointez que la discrimination empêche la prévention du virus et le fonctionnement de la société. Pouvez-vous nous expliquer le mécanisme, et pourquoi il est important de comprendre que ces préjudices et discriminations peuvent se retourner contre nous ?

(Mme Nakayama) Ce virus peut s’attraper même quand on fait très attention et se lave les mains avec assiduité. Il n’y a pas de moyen de l’éviter à 100%. Condamner les gens qui l’ont attrapé alors que ce n’est vraiment pas de leur faute n’a aucun sens. 

Ce qui devient néfaste pour l’ensemble de la société, c’est que les gens ont peur de se faire discriminer et ne vont pas consulter, ou ne coopèrent pas aux tests de dépistage systématiques des hokenjos. 

Cela débouche sur une propagation du virus. C’est pour cela qu’il faut que chacun de nous comprennent que la discrimination est nocive pour l’ensemble de la société. Et donc, si on se sent mal, on pourra plus facilement décider d’aller se faire examiner dans un hôpital. Nous essayons de construire une société qui permette de se faire soigner en toute sécurité, ce qui permettra de faire baisser rapidement la courbe des cas. C’est ce que nous devons tous rendre possible. 

C’est le principe de notre lutte contre le nouveau coronavirus. 

En particulier, discriminer contre le personnel médical qui travaille sur le terrain est particulièrement anormal. Il faut imaginer quels risques ils prennent pour donner des traitements pour sauver des gens. Pourquoi faut-il les discriminer ? J’ai vraiment du mal à le comprendre. 

Nous devons protéger tous ensemble ces personnes qui sont des ressources pour le pays. Je pense que nous en être très conscients. 

Mettre un cadre légal pour lutter contre les discriminations ?

Q : Madame Nakayama, je suppose que cela a été difficile de synthétiser tout cela en très peu de temps. Concernant la recommandation du rapport, vous semblez dire que vous souhaitez que l’on mette en place des mesures légales. Dans votre rapport, vous écrivez

« Afin que l’État, les autorités locales, les associations professionnelles, etc. coopèrent et promeuvent plus efficacement les mesures ci-dessus, le gouvernement doit faire connaître au grand public et aux personnes intéressées les principes de base du respect des droits des patients tels qu’ils sont définis dans les directives de base, sur lesquelles repose le préambule et la loi sur les maladies contagieuses (Notification no 115 du Ministère de la santé et des affaires sociales, 1999, « Directives de base pour une promotion globale de la prévention des maladies infectieuses »).

En outre, il devrait se positionner en prenant appui sur les lois sur les maladies infectieuses et la loi spéciale, afin de s’assurer que la loi sur la lutte contre les maladies infectieuses couvre toutes les mesures de prévention contre les préjugés et la discrimination, y compris la sensibilisation et l’éducation pour prévenir les préjugés et la discrimination à l’égard des personnes infectées, et le soutien par consultations de ceux qui ont subi un comportement discriminatoire. »

En l’occurence vous semblez demander au gouvernement de se positionner légalement. Mais ce paragraphe est difficile à comprendre pour des personnes normales. Pouvez-vous l’expliquer ? Ensuite, la question que je souhaite poser sur l’ensemble de cette recommandation, essayez-vous de demander un changement de la loi pour que cela soit applicable ? Il ne me semble pas que vous demandiez jusque là. Donc dans ce cas, est-ce que cela sera applicable ? Et dans ce cas, cette recommandation a-t-elle une signification ?

Le rôle du groupe de travail sur les discriminations

Bien entendu, nous avons pour opinion qu’il faudrait une loi forte pour appuyer ce genre de mesures. En revanche, il y a aussi des gens qui ne savent pas s’il est bon de mettre de tout encadrer avec des mesures pour forcer l’application. C’est un problème d’équilibre. Donc, notre problème est de savoir ce que nous pouvons faire maintenant, et comment se forme ce sentiment vers une discrimination et de peur. Il faut identifier le mécanisme et le changer. C’est ce qui est important. 

Le rôle de notre groupe de travail est d’abord d’identifier ce qui se passe. Et ensuite, rentrer la collection de cas, et réfléchir à ce que nous pouvons faire pour ces points. Nous ne sommes pas vraiment allés directement dans le sens d’une demande officielle de révision de la loi. Je ne pense pas que nous ayons un consensus dans ce sens.

Q : Je pensais que vous touchiez un peu à l’aspect légal. Donc, que voulez-vous dire par se positionner légalement. 

Demandez-vous si nous pensons à l’installation d’un système de consultation ?

Q : Je ne comprends pas le sens de ce paragraphe. 

Le secrétariat vous donnera des informations complémentaire après la conférence. Sur la base de la loi spéciale, il y a eu création de ligne directrice. En plus, à l’heure actuelle, le gouvernement est en cours de réflexion pour intégrer les mesures pour les consultations etc. Il va probablement ensuite vouloir voir ce qu’il y a besoin de faire dans le futur.

Va-t-on arrêter Go To Travel pour Hokkaido. Ou va-t-on limiter les déplacements ?

Q : J’aimerais poser une question au Dr. Omi sur la situation infectieuse. Si la propagation du virus continue, on peut craindre qu’il faille implémenter des mesures qui limitent l’activité socio-économique. Par exemple, une partie des indicateurs mettent des régions comme Hokkaido au stade infectieux de niveau 3. Pensez-vous enlever Hokkaido du programme de Go To Travel ? Va-t-il y avoir des appels à limiter les déplacements dans ces régions ?

À quoi servent les stades et niveaux d’alerte

(Dr. Omi) Je raisonne de la manière suivant sur ce sujet. Nous avions présenté il y a pas mal de temps notre façon de raisonner autour des stades / niveaux. J’avais expliqué en profondeur les modifications, et je pense que vous vous en souvenez. 

Refaire une déclaration de l’état d’urgence serait une mesure très forte, même si ce n’est pas un lock-down comme en Europe. C’est le genre de mesures qui font que les gens désertent Ginza, et disparaissent presque complètement de Shibuya. Je pense que pratiquement personne ne veut revenir à ce stade. 

Simplement, avant de déclarer l’état d’urgence, il faut faire en sorte que l’on n’ait pas à déclarer l’état d’urgence. C’est pour cela que nous avons défini un stade supplémentaire de d’alerte. Celui sert à construire des solutions à partir des signes précurseurs. Ce sont les principes de ces stades. C’est cette intention qui est la plus importante. Si on peut dire, c’est un peu comme un coussin (avant le passage à une déclaration de l’état d’urgence). Ce stade correspond à cela. 

L’importance du niveau 3 et de la charge de travail du système médical

Dans ce contexte, comment considérer la situation présente. La raison pour laquelle nous avons fait des recommandations urgentes, est que nous nous approchons dangereusement d’un passage du stade 2 à 3. Au bout du compte, le stade 3 est la notation générale. À Tokyo etc., ce qui compte le plus, c’est que nous avons décidé de décréter ce niveau parce que nous en avons eu l’expérience. 

Le nombre de cas est bien entendu le plus important. Mais le point particulièrement important, en particulier dans les villes, c’est la charge de travail du système médical et des hokenjos. C’est différent des zones rurales. Dans le cas des zones rurales, dès qu’il y a des infections, le système porte une charge de travail très lourde. C’est parce que le nombre d’établissements de soins médicaux est faible. 

En revanche, dans le cas des villes… 

Si on souhaite faire baisser le niveau de propagation de ce coronavirus, il faut absolument le faire baisser dans les villes. Sinon, la courbe ne baissera pas. C’est normal puisque la concentration de la population et les flux de personnes sont importants dans les zones urbaines. 

Dans ce cas, il faut considérer des mesures pour les villes et métropoles. En ce moment, le virus se propage à Tokyo, et Osaka. Et pour celles-ci, la rapidité des soins et de la fourniture de lits est particulièrement importante. Ce n’est pas quelque chose qui se décide seulement avec des chiffres. Il ne s’agit pas d’appuyer automatiquement sur un bouton quand on atteint un chiffre. 

Comprendre le taux d’occupation et les besoins en lits pour l’hospitalisation

En fait, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a créé des étapes pour décider du nombre de lits.

Si le risque de propagation augmente, naturellement, il cherche à augmenter le nombre de lits disponibles. Il y a bien entendu des limites. Et il y a un décalage dans le temps. Ce sont des choses comme cela que les établissements de soins médicaux ont appris avec la déclaration de l’état d’urgence. Ils ont appris la façon de gérer les lits.

Donc quand on voit les chiffres, il faut comprendre que les taux d’occupation des lits ne se basent pas sur des données fixes. C’est parce que les dénominateurs évoluent. Nous ne nous basons pas seulement sur les chiffres.

Surveillance quotidienne

Le gouvernement, les experts et toutes les personnes en charge se contactent chaque jour pour dire comment ils évaluent le stade infectieux. C’est comme cela qu’ils disent « aujourd’hui je pense que nous nous rapprochons du stade 3 ».

À Hokkaido, cela fait plus d’une semaine qu’ils ont l’impression que cela devient dangereux, et envisagent des mesures. Ce qui est particulièrement important, c’est de savoir si cela va devenir dangereux ou pas. Et donc, si on compare les hauts et bas de la courbe de contamination comparée à la pression sur le système médical, Hokkaido n’est pas encore débordé. Tokyo aussi, comparé à ce qu’il a connu, n’est pas encore en situation de crise grave. Mais le nombre de cas graves augmente. 

En tant qu’experts, nous surveillons cette situation quotidiennement. Nous connaissons tous ce que cela vaut. Le rôle des gouverneurs de province est particulièrement important. 

La propagation du virus change en fonction des régions. Chaque région est une situation particulière. Cela rend le travail des gouverneurs particulièrement important. Leurs messages sont importants. Et on revient un peu à la risk-communication, même si c’est différent. 

Maintenant, de fait, selon le Pr. Watanabe de Tokyo Université qui avait lancé la campagne « Stay Home », au stade où nous sommes au Japon, nous ne pouvons plus compter uniquement sur la coopération des gens pour contenir le virus. Nous sommes arrivés au point où il faut implémenter notre dernier outil, à savoir l’application des règles dans les 5 situations, la façon de se rendre à des pots etc.

Dernières chances avant une explosion de cas ?

Il faut suivre ces recommandations. En fait, il semblerait que les gens ne se rendent presque plus à Susukino. Donc la question est de savoir si toutes ces mesures vont être suffisantes pour arrêter le virus. Si nous n’y arrivons pas, bien sûr la propagation du virus compte, mais nous regardons surtout la situation du système médical. Si nous anticipons que cela deviendra difficile… je veux dire que si nous attendons d’être en situation difficile, ce sera déjà trop tard, donc si nous nous attendons à ce que la situation empire, le comité des experts ne suspendra pas « seulement » la campagne Go To. 

L’activité socio-économique entraîne une propagation du virus. Notre société crée cette situation. Personne n’est épargné. Cela ne signifie pas que c’est la faute de certaines personnes et pas d’autres. Nous devons revenir à une activité socio-économique. Nous avons à gérer le problème du point de vue économique, et il y a aussi le problème des suicides. Ce sont des problèmes en périphérie du problème du nouveau coronavirus. C’est pour cela que nous fonctionnons (avons une activité économique) ainsi. Mais à cause de cela, le virus se propage. 

Mais si, même si nous composons en appliquant les mesures pour les 5 situations, qui est notre dernière chance, nous ne pouvons pas agir de manière arbitraire. Nous nous devons d’être objectifs. C’est ce que j’ai expliqué quand j’ai expliqué les stades. Au stade 3, s’il commence à y avoir des problèmes avec les lits…

La campagne Go To n’est qu’une partie de l’activité économique

Beaucoup de gens s’intéressent à la campagne Go To. Mais pour moi, cette campagne n’est qu’une partie de l’activité. La campagne Go To est perçu comme un des facteurs qui a propagé le virus. Mais c’est l’ensemble de l’activité économique qui propage le virus. La campagne n’est qu’une partie de cette activité, et c’est comme cela qu’il faut le comprendre. 

Aussi, si on devait interrompre ou suspendre la campagne Go To, il faudrait aussi limiter les activités économiques en même temps. C’est une analyse logique. 

Nous prendrons la décision en surveillant quotidiennement la situation. Nous espérons juste que cela ne sera pas nécessaire. 

Dans la gestion des crises, il faut toujours prévoir le pire des cas. Si nous arrivons dans cette situation, comme je l’ai dit depuis longtemps, il faudra limiter l’activité économique, y compris la campagne Go To. La campagne Go To sera d’abord interrompue. En plus de cela, et donc pas seulement cela, l’activité économique sera limitée. On ne déclarera pas encore un état d’urgence. Nous avons encore des mesures intermédiaires, que nous recommanderons dans ce cas. Par contre, nous ne savons pas ce que le gouvernement décidera. 

Pourrait-on améliorer Go To Eat pour une meilleure prévention ?

Q : Je continue sur le sujet de la campagne Go To. Aujourd’hui, plutôt que de parler des 5 situations, vous avez limité considérablement la discussion autour des problèmes lorsqu’on mange. Dans ce contexte, tous les restaurants et repas de la campagne Go To Eat acceptent tous les clients quand le montant est élevé. Si on le faisait, on pourrait empêcher des groupes de plus de 5 personnes. Ne pourrait-on pas interdire les repas d’un montant supérieur à une limite ? Ou limiter les repas dans le temps en refusant de l’appliquer s’ils le dépassent. Si on adaptait le système, comme la population a une bonne compréhension des limites en matière de comportement, ils s’y plieraient. Donc, au lieu de l’arrêter, ne pourrions-nous pas l’améliorer ? Pensez-vous qu’il faille le changer ?

En fait, durant la dernière réunion du comité des experts, lorsque nous parlions de la dispersion des dates de congés de fin d’année, l’Agence Japonaise du Tourisme était présente. Selon elle, des repas sont déjà vendus, je ne suis pas très au courant du vocabulaire ou du nom du bureau en charge. Ces personnes ont expliqué que si on devait le faire, il valait mieux inciter financièrement les gens pour qu’ils se dispersent. Ils nous ont dit de faire ce qui était possible. Donc il s’agit d’agir dans la mesure du possible. 

L’idéal serait des groupes de moins de 5 personnes

Dans ce sens, concernant vos 5 personnes, nous aussi pensons qu’il vaut mieux que les repas se fassent avec moins de 5 personnes. Il faut le faire avec le plus petit nombre possible. En cette saison, il vaut mieux aller avec très peu de personnes et ne pas aller avec des gens que l’on ne connait pas bien. 

Typiquement, aller en famille. Si nous pouvions aller dans ce sens, et donner des réductions etc., on pourrait mettre en place cette idée de moins de 5 personnes.

Je ne me souviens pas si c’est moi qui avais suggéré ces 5 personnes, et s’ils en ont tenu compte ou pas. Je vais le leur demander. De fait, je pense que si les personnes se rendent dans des restaurants avec moins de monde, elles devraient recevoir plus d’avantages financiers. C’est pour la période actuelle n’est-ce pas. Dans la période actuelle, cela a un sens. Le problème est de savoir si on peut le faire tout de suite. Je poserai la question aux bureaux en charge. C’est néanmoins une bonne idée. 

Ne faudrait-il pas des mesures punitives plutôt que demander la coopération ?

Q : Je pense que la population a bien compris les 5 situations. Je pense qu’ils font assez bien les choses au travail et dans chaque foyer.  Mais comme les humains sont des animaux de plaisir, il ne peuvent pas s’empêcher d’aller dans des « Trois F ». Par exemple, les bars du soir, les quartiers de divertissements etc. Ils y vont. Il y a des gens qui ne peuvent pas s’empêcher d’y aller. Ceux-ci sont des zones chaudes. Cette fois, on parle même de 100 et plusieurs dizaines d’établissements à Susukino.

Dans ce cas, on pourrait se demander s’il ne vaudrait pas mieux des mesures avec force exécutoire au lieu de déconseiller d’y aller. Cela pourrait être des mesures punitives ou des amendes. Je ne sais pas exactement, mais vous avez parlé tout à l’heure de « marteau et de danse ». Si on ne frappe pas du marteau, la courbe épidémique se mettra à monter. Et comme il semble on n’arrive pas à raccourcir les horaires ou à publier les noms des établissements. Sur ce point, n’y a-t-il pas quelque chose que l’on peut faire ? Je ne sais pas quoi, mais ne pouvez-vous pas encourager le gouvernement à faire appliquer des mesures efficaces à effet immédiat ?  Si on ne fait qu’appeler les gens, je ne pense pas que nous y arriverons. Qu’en pensez-vous ?

Commencer avec la risk-communication

(Dr. Omi) C’est une question importante, et merci de la poser. Ce que vous venez de dire… Si on passe au stade 3, quelles seront les recommandations du comité des experts ? À l’heure actuelle, Monsieur Ishikawa va informer en urgence sur les 5 situations. En fait, pour ce qui est de la compréhension des 5 situations, le message ne semble pas bien compris. 

Même pour les « Trois F », une partie de la population ne l’a pas encore compris. Nous faisons des efforts sur ce point. Mais ce que vous venez de dire, c’est que même si on répète nos demandes, les gens ne feront rien s’il n’y a pas un caractère exécutoire. 

Selon moi, on peut frapper en tapant fort du marteau. Par exemple en demandant des fermetures. Ce que nous pouvons suggérer à l’État, c’est de faire savoir que nous allons vers stade 3. Par exemple, cette fois, nous n’avons pas tout appliqué pour Hokkaido. Et pour Osaka non plus.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Ceux-ci font tout leur possible. Mais on peut prévoir que si on continue sur cette voie, le système médical va être sous tension. Si on le dit une fois que le problème est là, ce sera trop tard.

Par contre, si nous déterminons qu’il y a un certains nombre de signes avant coureurs, naturellement, nous demanderons l’application de mesures à caractère exécutoire. Pour la forme, il faudra demander au gouvernement. Si nous ne le faisons pas, on pourra voir les résultats. 

Quelle est la réaction de l’état devant l’étude sur les cas de discrimination ?

Q: Je souhaite demander à la fois au Dr. Omi et à madame Nakayama. Madame Nakayama, le gouvernement a pour la première fois commandité une étude pour connaitre la situation (en matière de discrimination). Quel a été sa réaction quand il a vu les exemples de cas ? Ensuite, de plus en plus de gouvernements locaux créent des décrets afin d’interdire la discrimination. Que pense l’État du développement de systèmes juridiques et légaux qui incluent l’interdiction d’une telle discrimination dans la loi? 

La différence entre les régions infectées et celles qui ne le sont pas

(Madame Nakayama) Cette fois-ci, nous avons pu réunir beaucoup de personnes avec des expériences différentes. À un moment, les membres du groupe de travail ont eux-mêmes été très surpris de l’amplitude de ce qui a été enduré et l’ont ressenti durement. Plus particulièrement, la différence en contenu entre les régions qui ont des épidémies et celles qui n’en ont pas était marquante. Aussi, même si on disait à tout le monde de manière uniforme qu’il ne faut pas discriminer, dans les régions qui n’ont pas d’épidémies, on doit considérer le sentiment de terreur de se faire infecter. Et nous avons bien senti que c’est bien plus important que dans les régions qui ont des épidémies. 

Aussi, dans le futur, nous allons continuer à écouter les différents cas. Si possible, nous voudrions que le nombre de ces cas diminuent. Mais pour ce qui est d’envoyer un message unique pour tout le pays, il faudrait surtout que nous nous assurions que la compréhension des gens dans les régions sans épidémies s’améliore. 

À propos des décrets régionaux contre la discrimination

Ensuite, concernant les décrets pour interdire la discrimination, du point de vue des gouvernements locaux, c’est une bonne chose. Du point de vue de l’État, la question concernant la gestion de la discrimination, au Japon, il n’y a pas de loi qui interdit la discrimination. En d’autres termes, avant de se poser la question sur quoi faire concernant la discrimination liée à la COVID-19… En fait, la loi sur les maladies contagieuses dans leur ensemble disent qu’il ne faut pas faire de discrimination. Donc pour une loi interdisant la discrimination, il faudrait peut-être que le gouvernement en tienne compte ou y réfléchisse. En revanche, le groupe de travail du comité des experts ne peut pas aller jusqu’à ce niveau. Le sujet est trop large. Donc, il n’y a pas de propositions détaillées sur ce point. 

S’il faut une loi contre la discrimination…

(Madame Muto) Je souhaite rajouter quelque chose ici. 

Je reviens sur la question qui m’a été posée toute à l’heure sur la façon de penser la loi. Il y a eu des discussions sur cette loi. Mais comme vient de le mentionner la présidente Nakayama, s’il faut faire une loi interdisant la discrimination, il faut tenir compte et réfléchir sur l’intégration de toutes les autres formes de discrimination. Il y a beaucoup de défis. Pour le moment, ce que l’on peut faire, c’est définir quoi faire concernant les principes de bases pour une action. C’est notre limitation considérant le temps que nous avons. 

Dans le futur, maintenant que nous avons publié ce rapport, même si on nous a dit que cela n’aurait aucun sens, pour savoir si c’est vraiment le cas, il va falloir prendre le temps et voir les informations de feed-back. Nous réfléchirons alors à l’étape suivante. On m’a expliqué que ce groupe de travail va continuer pendant longtemps, donc nous n’allons pas arrêter notre activité, et nous espérons que vous continuerez à nous aider. 

Sur l’aération en régions froides

Q : Dr. Omi, j’ai une question un peu sur les détails concernant les mesures concernant l’hiver. Il fait froid, et si on aère, certaines personnes vont probablement qu’elles risquent d’attraper un rhume. Comment faudrait-il faire ? Ensuite, lorsqu’on vit seul, faut-il aussi aérer ?

Faut-il aérer quand on vit seul ?

(Dr. Omi) Concernant la vie à plusieurs, et pourquoi nous parlons de l’aération. Si l’air n’est pas renouvelé, s’il y a des personnes infectées, on risque de respirer les micro-gouttelettes, et on peut imaginer que dans ce cas, d’autres personnes risquent d’être infectées. 

Quand on vit seul, si d’autres personnes viennent, c’est ce qui risque d’arriver. Si on est vraiment complètement seul tout le temps… En fait, cette information pourrait vous intéresser, concernant les personnes adultes ou âgées qui vivent avec une personne. Que l’on ait froid ou pas, quand on vit avec quelqu’un on a envie d’être entouré. Si ces personnes sortent, par exemple pour aller dans un karaoke l’après-midi, ou pour aller dans un snack, elles ont tendance à infecter. 

Mais les personnes qui vivent longtemps seules, l’aération ne s’applique pas vraiment à elles. 

Pour ne pas attraper froid quand on aère… attention aux dangers!

Mais en tous cas, en matière de froid, cela signifie en principe que l’on ouvre la fenêtre. Il est nécessaire de prendre l’habitude d’aérer sans que la température diminue. Il s’agit d’aérer de manière raisonnable (ni trop ni trop peu), en ouvrant un tout petit peu la fenêtre. On peut utiliser un thermomètre. Si on ouvre en grand, on a froid. Donc il s’agit de n’ouvrir qu’un tout petit peu et de manière adaptée à son environnement.

En revanche, quand il y a des pièces adjacentes, ce qui serait difficile si on n’a qu’une seule pièce, mais on peut si on a 2, 3 ou plusieurs pièces, on peut ouvrir la fenêtre dans une pièce que l’on n’utilise pas encore, et dans la pièce où on est, l’ouvrir un tout petit peu. Bref, ouvrir en deux niveaux, ou trois niveaux si la pièce est grande. Ensuite, on peut utiliser les capteurs de CO2

Donc il s’agit de s’y habituer. Si on aère, il fera forcément froid. On ne peut pas le faire tout le temps parce que sinon on pourrait mourir de froid. Donc aérer de temps en temps. 

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