2021-1-5 Questions de la presse aux experts
Cet article est la traduction de la partie des questions de la presse pendant la conférence du comité des experts sur la déclaration de l’état d’urgence de janvier 2021. Des explications importantes concernant la durée des mesures, pourquoi on ne choisit pas certaines mesures, y compris de fermer les écoles, ou ce qu’il en est de la variante du virus.
Pour faire baisser la courbe avec une déclaration de l’état d’urgence
Q : Combien de temps pensez-vous qu’il faudra pour que la courbe infectieuse descende au stade 3. Il existe une analyse de la vitesse du virus. De plus, la population s’inquiète beaucoup du virus mutant. Au contraire, cela devrait permettre de leur faire prendre de nouveau conscience de l’urgence. Pour le moment, la population n’a que le nombre de cas. Cependant, ce serait donc utile si on pouvait avoir les informations sur les analyses de génome sur des durées courtes, même si cela n’est pas possible tous les jours.
Concernant le génome, je laisserai le Dr. Wakita du comité consultatif en parler. Il est spécialiste de ce virus, et peut mieux en parler que moi.
Combien de temps pour que la courbe infectieuse descende au stade 3 ?
Concernant votre première question. Combien de temps faudrait-il pour redescendre au stade 3, n’est-ce pas.
Nous sommes pour le moment en train de finir dans la période de début et de fin d’année. Lorsque cette période se termine, l’activité économique reprend, n’est-ce pas. Actuellement, le niveau infectieux est élevé. De plus, lorsqu’on est arrivé à plus de 1000 cas, on a commencé à parler de la variation du virus. Le niveau infectieux reste très élevé. Dans les situations à risque, la forme des clusters s’est multipliée, et il est maintenant difficile de changer les comportements. Je parle ici du « pourquoi ».
Quand vous me demandez « combien de temps », en fait, je pense que ce ne sera pas si simple.
Pour redescendre au stade 3, quand on regarde la situation actuelle, il ne s’agit pas de mesures d’une ou deux semaines. Cela ne sera pas possible. Malheureusement, il va falloir encore plus de temps pour diminuer le nombre de personnes en état grave ou le nombre de décès. Il faudra encore plus de temps.
Il y a le niveau d’épidémie. Ce n’est pas parce que l’on déclarera l’état d’urgence sans conditions que l’on aura une garantie que la situation va s’améliorer. Ce que l’on pourrait souhaiter, c’est que cela se fasse vite, mais je ne pense pas que nous y arriverons à la fin du mois de janvier, même si cela se fait très vite. Il faudra probablement attendre la fin février ou le mois de mars pour que l’on s’approche du niveau 3.
Tout dépend des efforts de chacun
Nous parlons de réussite ou d’échec. Si je vous dis que cela prendra un mois, ce serait m’ouvrir à la critique. Il faudra un peu plus de temps… mars… Je ne sais pas exactement. Ce qui fait la différence entre la réussite et l’échec, c’est notre société. Je ne parle pas « des autres », mais de « chacun de nous ». Si nous nous comportons tous en considérant que cela nous concerne, je pense qu’il sera possible de faire baisser la courbe des cas.
Bien entendu, il s’agit de prévisions du danger infectieux. La situation peut empirer, et il pourrait y avoir un scénario bien pire que cela malgré nos efforts. Donc, naturellement, dans le cas où les choses empireraient malgré la déclaration de l’état d’urgence, nous, les experts du comité des experts et du comité consultatif aurons à « surveiller » cela de manière appropriée. En fait, plutôt que d’utiliser le terme « de manière appropriée », je parlerais plutôt de définir des ajustements, et si cela devenait nécessaire, nous recommanderons des mesures plus fortes. Pour savoir ce qu’il faut évaluer, nous le déciderons une semaine à la fois.
Donc, il faut que la population garde un désir fort de surmonter la situation, avec un objectif commun.
Plutôt que de chercher des responsables comme jusqu’à présent, le fait de travailler ensemble… Nous avons chacun notre point de vue, nos activités économiques, etc. Ce qui fait que le sentiment d’unité… Le mot clef est le « sentiment d’unité ». S’il y a un sentiment d’unité, je pense que notre peuple, cet esprit japonais, pourra obtenir des résultats.
Peut-on avoir plus d’informations sur les analyses concernant la variante du virus ?
Je suis le Dr. Wakita. Vous venez de poser la question de la variante du virus. Je souhaite y répondre.
La Grande-Bretagne a annoncé pour la première fois cette variante. Selon les rapports, ce virus serait apparu au mois de septembre, et le pays a commencé à être vigilant depuis début décembre.
Ensuite, il y a d’autres variantes en Afrique du Sud et au Niger.
Pour commencer, en ce qui concerne le risque d’entrer au Japon, les services de quarantaines font des examens de dépistage. Les échantillons des personnes positives sont analysés en temps réel. Lorsque ces personnes sont positives, la quarantaine envoie tout de suite l’échantillon pour une analyse du génome. Nous avons trouvé parmi ceux-ci une variante du virus de Grande-Bretagne, ainsi que celle d’Afrique du Sud.
À l’heure actuelle, nous continuons à faire ces tests en temps réel.
La variante du virus existe-t-elle à l’intérieur du Japon ?
Maintenant, la question est de savoir si le virus mutant est entré au Japon ou s’il est arrêté à la quarantaine. D’abord, même dans le cas de passage de la quarantaine, on procède également à une analyse rétroactive des routes d’infection, et nous surveillons les infections dans le grand Tokyo. Pour le moment, nous n’avons pas trouvé ce virus.
Pour tout ce qui a été dépisté au mois de décembre, nous en avons maintenant reçu les informations. Maintenant, même pendant la fin et le début de l’année nous les avons vérifiées.
Ensuite, concernant les tests de dépistage à l’intérieur du Japon. La question est de savoir si les gens qui sont entrés au Japon sont en train de propager ce virus. Pour le moment, nous avons fait un suivi des routes d’infections, et surveillé les infections à Tokyo. Nous n’avons pas trouvé de variante dans les échantillons testés jusqu’à présent.
Toutefois, le nombre de cas augmente beaucoup, et nous ne sommes pas en mesure de faire ces tests pour toutes les personnes infectées. Nous avons besoin de faire en sorte que l’on fasse des tests de manière élargie et que l’on opère un suivi (monitoring). C’est ce sur quoi nous réfléchissons.
Ce que nous faisons en ce moment, c’est une analyse du génome, par analyse de l’ARN. Pour le moment nous faisons tous les tests (à Tokyo au centre des maladies infectieuses). Nous sommes néanmoins en train de chercher un moyen de les faire plus rapidement. Ensuite, nous prévoyons de distribuer les informations sur les méthodes de test dans les régions, et inclure la méthode dans le manuel des tests de dépistage. Nous sommes en train de nous préparer pour que les tests soient faits en plus grand nombre. Nous y arriverons.
Pour ce qui est de l’analyse du génome nous aimerions recevoir les résultats plus rapidement. Jusqu’à présent, nous avons agi au cas par cas, et analysé la séquence de ce que nous avons reçu. C’est ainsi que nous avons fait pour le virus dans le pays. Nous sommes en train d’améliorer le système de transmission de l’information. Nous prévoyons ensuite de pouvoir annoncer la situation au Japon plus rapidement.
Scénarios, diminuer les contacts
Q : Vous parlez de redescendre au stade 3. Jusqu’à présent, vous parliez de scénario 1, 2 et 3 dans ce stade. Pensez-vous qu’il faille redescendre au scénario 1, par exemple ? En avril, vous appeliez la population à diminuer les contacts de 80%. Prévoyez-vous de demander la même chose dans les mêmes proportions ?
Faut-il vraiment descendre au scénario 1 ?
Concernant les scénarios, 3, et aussi 1 et 2, j’en ai parlé dans mon explication. Pour déclarer l’état d’urgence, il faut que la région soit à un stade équivalent à 4. Je le dis depuis le départ. Comme nous y sommes actuellement, nous devons faire une déclaration de l’état d’urgence.
Maintenant ce dont on a besoin, ce sont des mesures solides, et pas seulement des mesures de réduction des horaires. Il faut aussi demander de réduire les sorties, de faire du télétravail et appliquer d’autres mesures. Si nous faisons ce qu’il faut concernant les risques de contagion, on devrait pouvoir obtenir un certain niveau de résultats en les appliquant de manière intensive.
En ce moment le virus se propage. Dans le Kantô, le nombre de cas augmente tous les jours. Comme vous le savez, il ne faut pas seulement considérer le nombre de cas, mais aussi le niveau de tension du système médical. Une fois que la courbe commencera à descendre progressivement, nous prendrons une décision de manière globale.
Il faut descendre jusqu’au stade 3. Cependant comme c’est le stade 3, notre objectif est de faire de ce stade un point de passage seulement. Le stade 3 doit être un point de passage. Au stade 3, il y a toujours de la pression sur le système médical. Vous vous souvenez des autres fois, quand nous étions au stade 3. Une fois que nous arriverons au stade 2, les activités socio-économiques pourront de nouveau reprendre.
Notre but est de redescendre au moins au stade 2. Lorsqu’on est au stade 4, il faut faire une déclaration de l’état d’urgence. Au stade 3, on peut envisager une levée de l’état d’urgence. Cependant, ce n’est pas parce que l’on est au stade 3 qu’on peut arrêter les restrictions de comportement. Une fois que l’on sera au niveau 2, on pourra se comporter normalement. Il faut au minimum retomber au stade 2.
Pourquoi redescendre au stade 2 ?
Nous ne parlons pas que du nombre de cas. Pour le Kantô avec au centre Tokyo, chaque cas d’infection compte. Cependant, c’est surtout le poids sur le système médical qui préoccupe. C’est pour cela qu’il faut rapidement redescendre au stade 2.
Une fois que l’on y arrivera, s’il y avait un vaccin, ce sera idéal. Quoi qu’il arrive, une fois que l’on sera au stade 2, on sera quand même plus libres. La question sera jusqu’où le nombre de cas baissera. Je pense qu’il faudra continuer à porter un masque, mais les restrictions de sorties seront progressivement assouplies.
Ensuite, concernant la réduction de 80%. Au mois d’avril 2020, nous cherchions des solutions avec très peu d’informations (sur ce virus). Nous faisions des simulations chiffrées. En comparaison, nous avons maintenant beaucoup plus d’informations, même si nous ne savons toujours pas beaucoup de choses.
Pourquoi pas limiter des contacts en présentiels comme pour la première déclaration ?
À l’époque, nous avions demandé de limiter les déplacements de 70 à 80%. Il n’y avait pas un lockdown, mais des mesures fortes. Dans cette situation, nous avions un certain nombre de facteurs. Nous calculions la proportion de personnes contaminées pour chaque infection. L’analyse et les prévisions sont difficiles, et je pense que vous pouvez vous en douter. Dans tous les cas, (durant cette première déclaration) il est possible que nous ayons fait des choses que nous n’avions pas besoin de faire.
Néanmoins, notre souci à l’époque était d’éviter un effondrement du système de soins médicaux. Attention, je ne suis pas en train de dire « éviter un tsunami de cas ». Je pense que vous vous souvenez que le système de soins médicaux s’effondrera avant que nous ayons un tsunami de cas (NdT : évoqué par les experts depuis le 21 mars 2020). Nous en avons déjà beaucoup parlé. En plus de cela, nous ne pouvions plus agir sur les clusters. Donc, en comparaison, nous en savions beaucoup moins.
Maintenant, cette fois, nous avons pu voir qu’au mois d’août, la réduction des horaires a marché pour les établissements avec divertissements et service de contact.
On sait cela, et à Hokkaido, cette fois encore cela a marché. Il n’y a vraiment pas longtemps, Hokkaido avait connu un niveau infectieux dangereux. C’était au mois de novembre. Néanmoins, avec des mesures qui comprennent la réduction des horaires d’ouverture, la préfecture est redescendue à un stade 3.
Pour résumer, nous savons que ces mesures marchent.
Pourquoi ne faut-il pas agir que sur les établissements qui servent de la nourriture et des boissons
Cependant je souhaite ajouter que même s’il est vrai qu’il faut agir sur les établissements qui servent des boissons ou de la nourriture, si on n’agit que sur ce domaine, je ne pense pas que nous arriverons à limiter le risque infectieux. Les repas dans les restaurants et débits de boissons ne sont pas les seules raisons de cette propagation.
C’est pour donner plus de chances pour la diminution de la courbe infectieuse que nous incluons une demande de limiter les déplacements et de s’abstenir de sortir quand cela n’est ni urgent ni essentiel. Plutôt que de mentionner une baisse de 80% des contacts en présentiel, nous savons que le télétravail aide, et que les pots dans les universités et les activités de clubs, dont les chorales posent un risque. Il n’y a pas que les pots qui posent un risque.
Aujourd’hui, comme tous les jours, nous analysons les données de contamination. Les clubs sont aussi de fréquentes raisons de contamination. Nous le savons. Aussi, au lieu de prendre des décisions à l’aveuglette, nous choisissons des mesures ciblées et intensives. Si nous appliquons des mesures, nous ne devons pas appliquer seulement une ou l’autre des mesures. Nous devons tout appliquer en même temps. Sinon, nous n’arriverons pas à faire baisser le nombre de cas.
Nous allons choisir les mesures qui ont un certain effet. Cela ne sera pas parfait, mais nous allons combiner les mesures qui donnent un certain résultat. Pour le moment, nous ne recommandons donc pas de demander les 80%.
Combien de temps du stade 4 à 3 et combien de temps jusqu’au stade 2 ? Les gouvernements locaux tiendront-ils le coup ?
Q : Je souhaite reprendre une question précédente. Si je comprends bien, il faut continuer la déclaration de l’état d’urgence jusqu’au stade 3. Je souhaite de nouveau comprendre la durée. Il peut y avoir des différences, mais combien de temps pensez-vous nécessaire pour redescendre au stade 3 ? Ensuite, je suppose que nous aurons du mal à avoir des activités socio-économiques normales avant d’arriver au stade 2. Combien de temps faudrait-il pour redescendre au stade 2 ? J’aimerais en avoir une image.
Ensuite, je pense que si on continue pendant plusieurs mois de cette manière, il va y avoir des conséquences sur l’économie. Il y a aussi le degré de patience / endurance des gens. Je suppose que les experts s’y attendent. Je me demande si le gouvernement et les gouvernements locaux seront capables de continuer comme cela. Aussi, par exemple, afin de réussir, ne faudrait-il pas définir des critères standards dans la stratégie de base ?
Combien de temps pour arriver à un niveau infectieux acceptable
Donc, votre première question concerne notre opinion sur le temps que cela mettra avant de lever la déclaration de l’état d’urgence. Ensuite, jusqu’où faire baisser la courbe et à quel niveau.
Il me serait difficile de dire les choses avec précisions. Je pense qu’il sera difficile de faire baisser la courbe pendant le mois de janvier. Il faudra plus de temps.
Je dis cela surtout parce que, quoi que l’on fasse, il y a eu les vacances du Nouvel An. Pendant cette période, les gens ont continué un certain niveau de vie sociale.
Dans ce cas, la question est de savoir ce qu’il faut inclure dans la déclaration de l’état d’urgence.
En comparaison avec ce que nous avons fait jusqu’à présent, nous proposons des mesures fortes. En plus de cela, on parle ici de déclaration de l’état d’urgence. La loi sur les mesures spéciales n’a pas encore été révisée. Cependant, si on compare cette mesure à ce que nous avons fait avant d’en arriver à une déclaration de l’état d’urgence, il y a maintenant un support légal aux demandes. Les messages sont aussi plus forts. Je pense donc que la déclaration aura, sans aucun doute, un impact.
Savoir à quelle vitesse le nombre de cas baissera
Le problème est de savoir si le nombre de cas va baisser brutalement ou lentement. Je suis convaincu que cela va baisser. Cependant, cela ne sera vrai que si tout le monde se sent concerné. Le problème, c’est de savoir à quelle vitesse.
Pour nous, il y a ce que nous pensons en temps normal quand nous parlons de mesures contre les maladies contagieuses.
Pour obtenir des résultats, il faut bien compter 3 semaines. Il faut ensuite se donner un peu de marge de manœuvre d’une semaine environ. Selon moi, si on applique des mesures de manière assez intensive, la population trouvera cela handicapant. Si jamais cela dure 6 mois, en continu comme cela, si nous devons leur demander de continuer ainsi… Même si la loi sur les mesures spéciales est changée, je pense que 3 mois serait trop long, et impossibles.
De même, d’abord 2 semaines, c’est trop court. Selon nous, il faut 1 mois. Ensuite, si on arrive à vraiment faire baisser le niveau, si nous arrivons au niveau 3, qui est notre objectif…
Pour que cela se réalise, nous pensons qu’il y a alors plusieurs conditions à remplir.
Cette fois, nous avons écrit un certain nombre de choses dans nos recommandations. Naturellement, nous avons compris un certain nombre de choses sur cette maladie contagieuse et son virus.
Nous savons par exemple que les personnes asymptomatiques sont un des points les plus importants à résoudre, et un des plus compliqués. En même temps, nous avons compris d’autres choses.
Lutter contre le « ras-le-bol »
Si nous insistons tellement sur la notion de travailler à l’unisson (de ne faire qu’un ou d’aller dans le même sens), c’est que les gens disent, d’un côté, « j’en ai fait assez », et c’est vrai que beaucoup de gens font ce qu’il y a à faire, et que de l’autre côté, ils se disent « oh, non, encore ? ». Toute personne normale peut ressentir sans aucun doute cela.
Naturellement, nous savons que les professionnels de santé font des efforts. Cependant, ils ressentent ce « oh, non ! Encore ? » La dernière fois nous avions utilisé le 辟易, qui montre qu’ils en ont assez.
Dans ces deux cas, la question est de savoir dans comment faire pour surmonter ce sentiment.
Naturellement, nous devons mettre en application les mesures que nous avons décrites aujourd’hui. Si nous ne détaillions pas les mesures, psychologiquement, ce serait difficile. Il s’agit d’une condition nécessaire. Cependant, en plus de cela, il ne faut pas que l’État et les collectivités locales soient les seules à faire des demandes à la population.
Les dirigeants doivent participer à l’effort & « One Voice »
Je m’explique. Nous élisons nos gouvernements locaux. Ceux-ci ne doivent pas nous faire que des demandes. Il faut aussi qu’ils participent à l’effort (en japonais, qu’ils suent). Par exemple, il faut qu’ils mettent en place des mesures, des aides financières, etc. Si eux aussi mettent la main à la pâte, ils pourront demander à leurs concitoyens d’agir. Dans la situation présente, cela ne se passera pas bien s’ils n’envoient pas un message dans ce sens. C’est parce que nous ne sommes pas dans la même situation qu’en avril 2020.
Nous pensons qu’un effort de leur part est particulièrement important. Il faut que l’État et les gouvernements locaux envoient ce message. Maintenant, s’ils doivent faire des demandes, et ils en font déjà, il faut qu’ils proposent, en contrepartie, des aides sérieuses.
Ensuite, nous souhaitons sincèrement que les politiques décident une révision de la loi sur les mesures spéciales. Sinon, tant qu’il n’y aura pas de sanctions, leurs demandes à la population ne sont pas couplées à des raisons de les suivre. Nous en sommes arrivés à ce stade.
Dans ce sens, la population a choisi ses dirigeants, et elle fait beaucoup d’effort. Les dirigeants font déjà bien et de nombreuses choses, mais il faut plus. S’ils doivent demander plus fortement quelque chose à la population, il faut que les dirigeants montrent qu’ils travaillent dur (transpirent – en japonais). Ensuite, ils pourront dire qu’ils travaillent dur, et cela justifiera qu’ils demandent l’aide de la population.
Ensuite, il faut que l’État et les gouvernements locaux parlent encore plus à l’unisson (« one voice »). Je pense qu’ils l’ont fait jusqu’à présent, mais il faut encore plus le faire. Ils doivent envoyer un message « one voice » pour mettre en place des mesures plus fortes. Les dirigeants ont vraiment besoin de le faire. Dans ce cas…
Je viens de présenter les conditions :
- équiper la loi sur les mesures spéciales,
- définir des aides économiques,
- envoyer un message clair, travailler comme un seul homme.
Si tout cela arrive, les mesures auront plus de portée, et les gens pourront surmonter leur sentiment de ras-le-bol pour y arriver. Je pense que c’est un des points clefs.
Ne serait-ce pas, plutôt, pour une durée de 2 mois ?
Q : Je comprends que la déclaration de l’état d’urgence devrait durer 1 mois. Je me demande si en fait, vous pensez que l’on n’y arrivera pas en un mois. C’est l’impression que j’ai eue pendant que vous répondiez à la première question. Ensuite, avec les prolongations, il semble que cela pourrait durer 2 mois. La première déclaration de l’état d’urgence avait aussi duré environ 2 mois. Quand vous vous y référez, est-ce aussi ce que vous pensez ? En outre, la question est de savoir si, dans la stratégie de base, il ne faudrait pas mentionner que l’on n’arrête pas la déclaration de l’état d’urgence jusqu’à ce qu’on arrive au bon niveau.
La déclaration pourrait être prolongée
Effectivement. Comme je l’ai dit précédemment, si jamais après un mois on fait une déclaration de l’état d’urgence, il faut voir quels ont été les effets. Pour le moment, c’est difficile de le savoir.
Donc, ce que nous devons absolument faire, c’est commencer par ce mois. Dans le pire des cas, il faudra suivre fréquemment la situation (monitoring). Il faudra voir quelle est la situation, et dire ce qui se passerait.
Nous aimerions aller au stade 2. Mais si la vitesse de propagation augmente rapidement…
Surtout, il faut voir si on arrivera à alléger la pression sur le système médical ou si la pression continuera de la même manière. Cela aura un effet particulièrement différent pour le personnel médical. Cela changera beaucoup de chose concernant l’effondrement du système médical.
Si, alors qu’on fait beaucoup d’efforts, la situation ne s’améliore pas un peu ou pas du tout, les choses seront différentes. Dans ce cas, la question sera de savoir à partir de quand on pourra lever la déclaration de l’état d’urgence. On ne peut pas se tromper. Si jamais on arrive dans une telle situation, il faudra alors réunir des conseils consultatifs réguliers, et le comité des experts devra évaluer la situation. Quand je dis évaluer la situation, il ne s’agit pas de juste regarder les résultats, mais de surveiller le niveau de pression sur le système médical. Je ne parle vraiment pas de « juste regarder les chiffres ». Il faudra aussi écouter l’opinion des gouverneurs et des personnes sur le terrain.
Sur ce point, naturellement, ce sont les ministres et secrétariats gouvernementaux qui suivent la situation. Ils prennent leurs décisions en fonction de ce qui se passe.
Faut-il changer le document de stratégie de base du gouvernement ?
Pour ce qui est de la stratégie de base, naturellement, lorsque nous devons faire une déclaration de l’état d’urgence, le conseil consultatif se réunit. À partir de là, le gouvernement édite sa stratégie de base pour que cela se fasse. Il définit quelle en sera la durée, les conditions, et ce qui sera fait. Je ne sais pas où ce sera écrit. Pour le moment (le 5 janvier 2021), rien n’est décidé. Il y aura des consultations.
Bref, le comité consultatif se réunit pour éditer la stratégie de base. En fait, depuis le mois de mai, ce comité ne s’est pas réuni. Je ne me souviens pas de la date de la dernière réunion. À l’époque, il s’est passé différentes choses.
Cette fois, nous allons devoir faire une déclaration de l’état d’urgence, donc il va falloir changer la stratégie de base en profondeur. En plus de cela, il y a le problème des vaccins. Jusqu’à présent, je ne l’ai pas dit. Donc, il faudra ajouter des informations sur la levée de l’état d’urgence et ce point des vaccins. Je ne sais pas jusqu’où cela ira, mais les discussions auront lieu assez en profondeur, je pense. Étant moi-même membre de ce comité, je pense que c’est ce qui arrivera.
Un mois c’est court. Une seule mesure ne suffira pas
Q : J’ai trois questions. Aujourd’hui, le Pr Nishiura a présenté des simulations sur NHK. Il s’agit de simulation sur le nombre de patients. Il a montré qu’il faudrait au moins 2 mois pour faire baisser le nombre de cas à un niveau suffisant. J’aimerais savoir ce que vous en pensez. Ensuite, je reprends une question déjà posée auparavant. Je souhaite vérifier que je comprends bien que si on n’agit que sur les établissements de restauration, cela n’aura pas d’effet. Enfin, la demande est de passer 3 jours par semaine au télétravail, ou 60% du temps. Que pensez-vous de cet objectif.
Les simulations du Pr Nishiura sur le nombre de cas
Vous posez donc trois questions. Vous parlez du Pr. Nishiura de NHK, s’agit-il de notre Pr. Nishiura ? Du programme d’aujourd’hui ? (la réponse est oui)
Je suppose qu’il a montré en fonction du scénario quelles mesures prendre pour faire baisser la courbe. (Oui)
Dans tous les cas, à moins de prendre des mesures fortes, nous ne nous orienterons pas vers le bas. De plus, même si on fait baisser la courbe, cela prendra du temps. Si on applique des mesures fortes, cela ira comparativement plus vite, mais à mon avis, nous n’y arriverons pas en moins d’un mois. Le Pr. Nishiura parlait, je crois de mars ou avril.
Le problème est de savoir si cette courbe est exacte ou pas. Je parle avec le Pr. Nishiura de temps en temps. Il va sans dire que ce qu’il montre dans ses analyses et données, c’est qu’il faut agir rapidement pour que cela marche. Ensuite, il est aussi clair que si on met en place des mesures assez fortes on pourra contenir le virus plus rapidement. Ces deux points sont ses arguments. Je suis complètement d’accord sur cela.
Plus on traine pour faire les choses que j’ai mentionnées aujourd’hui y compris l’esprit d’unité, pire ce sera.
70% de télétravail
Aujourd’hui, Tokyo a dit qu’il fallait passer pour 60% au télétravail, n’est-ce pas. Nous disons 70%. En d’autres termes, ces instructions signifient « une grande partie ». Il n’y a pas une grande différence entre 60 et 70%. Ce que nous disons, c’est qu’il faut que cela soit suivi pour plus que la moitié du travail. Ce qui veut dire que nous souhaitons que beaucoup de gens travaillent par télétravail.
Bref, il s’agit d’appliquer des mesures fortes et intensives.
En fait, de quoi parlons-nous ici quand nous disons télétravail ? Nous parlons des déplacements. En d’autres termes, il s’agit de limiter les opportunités de contact entre les personnes infectées et celles qui ne le sont pas. Donc, il s’agit de limiter les contacts dans la mesure du possible.
Pour ce qui est de votre 2ᵉ question, sur les restaurants et débits de boissons, ou pourrions-nous nous concentrer seulement sur le repas et la boisson. Là, c’est clair. Les restaurants jouent un rôle important dans la contamination. Cependant, je rappelle que cette fois, nous ne nous concentrons pas que sur des mesures les concernant.
Parce que beaucoup de clusters liés aux restaurants…
Comme je l’ai dit avant, les restaurants jouent un rôle important.
À l’heure actuelle, il y a les clusters que nous voyons. Je parle des clusters dont on peut expliquer les relations (liens entre les cas). Ceux-ci sont comparativement plus nombreux en province. Donc, nous analysons leurs données. J’en ai déjà parlé. Les infections commencent autour d’un repas ou de boissons. Ensuite, elles se répandent progressivement sur le lieu de travail, parmi les personnes âgées, dans les établissements pour personnes âgées, dans les institutions médicales et à la maison. C’est ce genre de déroulement.
Il faut voir que l’on ne se fait pas uniquement infecter en mangeant ou buvant. Cependant, le repas et la boisson sont un facteur important de contamination pour les clusters qui sont difficiles à détecter à Tokyo. L’autre jour, nous en avions déjà parlé. 60% des cas sont concernés, et parmi eux la nourriture et la boisson jouent un rôle déterminant.
C’est pourquoi nous avons demandé des restrictions d’horaires jusqu’à un certain point. Cependant, pour répondre à votre question, si vous me demandez « ne peut-on agir que sur cela », la réponse est « no (en anglais) ». Il faut prendre ces mesures, parce qu’elles sont importantes, et aussi agir sur le comportement des gens (les contacts) en réduisant les déplacements dans la mesure du possible.
Ma réponse est que « les restaurants sont importants, mais pas seulement cela, et il faut donc, pour aider les mesures, créer un environnement propice à la diminution ».
Stratégie concernant la loi sur les mesures spéciales, événements, vente à emporter
Q : Cette fois, dans vos recommandations, vous parlez de ce que l’État doit faire, donc réviser la loi sur les mesures spéciales. Or, selon des membres du comité des experts, jusqu’à présent, la loi sur les mesures spéciales n’était pas considérée si importante. Les discussions concernaient les choses que l’on peut faire, et parce que cela entraîne une limitation du droit privé, les experts étaient plutôt contre les sanctions. Nous arrivons à maintenant, et j’aimerais connaître les raisons et facteurs pour lesquelles cela a changé.
Ensuite, vous avez parlé cette fois-ci de renforcer les conditions pour tenir des événements. Hier, la gouverneure Koike a dit des choses similaires. En revanche, le gouvernement a expliqué que cela ne posait pas de problème de faire comme jusqu’à présent. Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez. Par exemple, que pensez-vous concernant les théâtres et les cinémas. Enfin, une autre question sur les établissements de restauration. Pour le moment, la déclaration devrait durer un mois, même si vous dites que cela risque d’être dur. C’est peut-être des détails, mais pour les établissements de restauration, il a été question de vente à emporter. Si on réduit les horaires d’ouverture, que pensez-vous si les restaurants passent à la vente à emporter ?
Concernant la révision de la loi sur les mesures spéciales
La situation a évolué, et nous sommes conscients qu’il faut faire évoluer la loi sur les mesures spéciales. C’est un sentiment très fort parmi les membres du comité des experts.
En fait, je pense que vous vous en souvenez. Lors du comité des experts précédent, la révision de la loi sur les mesures spéciales devaient être un « kick-off ». Nous avions mentionné les 5 choses à faire, et nous avions fait un point sur la façon de penser à la base. Nous avions expliqué qu’il fallait protéger le droit individuel et par-dessus cela, proposer des aides économiques, etc. Dans nos documents, nous avions utilisé l’expression « raisons logiques pour les aides », et nous avions demandé de les clarifier pour les appliquer.
Il y a plusieurs façons de raisonner et de définir des sanctions. Dans tous les cas, pour le moment, c’est difficile de faire respecter les mesures, et donc nous avons demandé de considérer la révision de la loi sur les mesures spéciales.
C’est le message que nous avons fait passer, et c’est l’opinion des experts. Ensuite, comme cela se fera en détails, c’est quelque chose qui doit être décidé par la Diète, et nous ne pouvons pas dire ce qu’ils seront.
Néanmoins, selon ce que je comprends, pour la loi sur les mesures spéciales, le comité en charge des modifications devrait en discuter plus en profondeur. Comme nous faisons ces demandes au gouvernement, nous devons donner une opinion, c’est notre responsabilité. Donc, je pense qu’ils vont rentrer dans les détails.
Concernant les événements, les cinémas etc.
Concernant la possibilité de tenir des événements et d’ouvrir des cinémas. En fait, il y a toutes sortes d’événements. La question est de savoir si on va imposer des restrictions comme nous l’avions fait jusqu’à présent. Comme le risque était comparativement plus faible… Cependant, il s’agit de détails, et normalement, cela sera défini dans la stratégie de base. Ce document contiendra beaucoup de détails sur ce qu’on pourra et ne pourra pas faire. Cependant, tout change en fonction de la situation.
Ensuite, pour ce qui est des plats des établissements de restauration qui seront à emporter, cela rentre dans nos recommandations, à la fois pour les réductions d’horaires et pour leur vente.
Que se passerait-il si on n’agit pas au plus tôt
Q : Dr. Wakita, vous mentionnez par trois fois « au plus tôt » dans vos recommandations. Pourriez-vous nous expliquer ce qui se passerait cela ne se passe pas « au plus tôt » ? En l’espace de 1 à 2 mois, à New York, le nombre de cas avait atteint 50 000 à 100 000 cas. Quantitativement, ils ont connu le pire des scénarios. Pouvez-vous expliquer ce qui se passerait pour nous, de manière facile à comprendre ?
Ensuite, j’aimerais poser la question suivante au Dr. Omi, concernant la stratégie de suivi des clusters au Japon. Jusqu’à présent elle réussissait bien et c’est une bonne chose. Cependant, quand on arrive au stade 4, le virus se propage sans qu’on puisse l’expliquer. Donc, la politique de remonter le temps pour les clusters ne marche naturellement plus. Cela signifie qu’il faut arrêter de travailler ou que les tests PCR ont besoin d’être obligatoires, mais cela débouche sur quelque chose qui n’est plus contrôlable.
Les indicateurs importants : le nombre de cas, et la pression sur le système médical
Donc, à ce niveau, il ne faut pas que le pays continue à ne faire que des demandes. Le système de santé du pays va avoir besoin que l’État décide de sanctions. Qu’en pensez-vous ?
Dr. Wakita
Vous demandez ce qui se passera si on ne fait pas « au plus tôt ». Nous regardons, par le biais de plusieurs indicateurs le côté quantitatif de la situation. Ce n’est pas seulement le nombre de patients qui augmente. La pression sur le système médical continue. Nous voyons ici des indicateurs quantitatifs.
Néanmoins, il ne faut pas seulement regarder les indicateurs quantitatifs. Le système de soins réguliers est dans une situation particulièrement mauvaise.
Par exemple, les urgences commencent à refuser des patients. Ensuite, par exemple, les gens devraient se faire hospitaliser dans des institutions médicales ou être placés dans des établissements d’hébergement. Cependant, il faut maintenant mettre ceux qui ont peu de symptômes ou n’en ont pas en observation à la maison. Dans le cas de Tokyo, on a maintenant du mal à organiser les hospitalisations, donc, si on ne prend aucune des mesures nécessaires, la pression sur le système de soins va augmenter, et cela va devenir encore plus difficile. C’est ce à quoi on peut d’abord penser.
Devant le risque que nous puissions plus retracer l’historique des clusters
Dr. Omi
Votre question porte sur l’évolution drastique du virus, et sur les sanctions.
Jusqu’à récemment, quand on parlait d’évolution, on ne parlait pas de « s’abstenir quand ce n’est ni utile ni urgent » pour limiter les flux de personnes. En août, nous ne l’avions pas demandé. Nous avions néanmoins demandé des réductions d’horaires et des examens intensifs.
C’est un fait qu’il est de plus en plus difficile de rechercher les clusters. La pression sur les institutions médicales est évidente. L’Association Médicale de Tokyo le dit, et l’assemblée de monitoring de Tokyo a expliqué le 29 décembre dit la même chose.
On peut faire beaucoup de choses, mais maintenant, le système médical est sous pression.
Il est évident qu’il y a plein de problèmes concernant le système médical. Par exemple, la difficulté de sécuriser des lits, ce qui est signe d’un effondrement du système. La gouverneure de Tokyo fait plein de choses pour aider les institutions médicales. C’est important, et normal puisque les établissements médicaux sont sous pression.
Quoi qu’il en soit, il y a un problème concernant les clusters, puisque le virus s’est tellement propagé.
Je parlais tout à l’heure de la situation. Pour la résoudre, la priorité est de faire tomber la courbe infectieuse vers le bas. Pour cela, si les gens ne travaillent pas ensemble, si on néglige la situation, si le virus reste à un niveau élevé, la charge de travail s’accumulera, le nombre de cas graves augmentera, et parmi eux, les décès.
Il y a plus de personnes en attente de mise en observation qu’en établissement médical ou d’hébergement
Ces derniers temps, si on regarde les données les plus récentes sur ce qui se passe à Tokyo, les personnes qui sont hospitalisées et celles qui sont en observation à domicile sont moins nombreuses que celles en triage (qu’on essaie de placer dans un établissement médical ou d’hébergement). C’est ce qui se passe.
Ces personnes ne sont pas dans un établissement médical. Même dans les hôtels, il y a un problème. Jusqu’à présent, on ne mettait pas les personnes en état grave dans un hôtel. Malheureusement, le système médical étant sous pression, on met progressivement et plus souvent ces personnes dans un établissement d’hébergement. C’est ce qui se passe en ce moment.
Pour résoudre cette situation, il faut agir sur le niveau infectieux. D’autres mesures sont importantes. Par exemple, renforcer le système de dépistage. De temps en temps, les personnes qui ont besoin de tests PCR dans la catégorie 1 et 2a ont parfois des examens… De temps en temps, nous demandons au gouvernement d’agir. Le gouvernement aide, et la capacité augmente un peu. En tout cas, il faut rapidement, pendant le mois qui nous sera imparti, que tout le monde surmonte la situation, ensemble.
Donc, il est important que l’on ne perde pas temps pour faire baisser la courbe infectieuse. Il est temps que tout le monde travaille ensemble pour étouffer le virus. Nous devons partager la même expérience et appliquer les recommandations.
Éducation et risque avec les variantes du nouveau coronavirus
Q : Aujourd’hui, le ministre de l’Éducation a annoncé qu’il n’y aurait pas de fermeture. Il est vrai qu’il n’y a pratiquement pas de clusters avec des écoles. Toutefois, la variante anglaise du virus semble être plus contagieuse parmi les jeunes tranches d’âge. Alors que le virus pourrait passer les frontières, pensez-vous que cela soit approprié ? À partir de quel niveau infectieux pensez-vous qu’il faille faire quelque chose concernant les écoles ?
Les enfants ne sont pas force motrice de l’infection
Cette fois, nous savons beaucoup de choses. Maintenant que nous les savons, il faut des mesures qui soient justifiées.
Naturellement, il sera difficile de redescendre à un risque 0 d’infection. Cela sera quasi impossible. Il faut avoir de quoi justifier à un certain point.
Quand on prend des mesures, il faut d’abord mesurer les risques. C’est obligatoire. Pour le moment, les enfants de primaire, etc., peuvent se faire infecter. C’est ce que l’on appelle une infection à la maison. Cependant, les infections chez les enfants n’ont pas de force motrice, pour le moment.
En d’autres termes, les enfants en primaire ou dans les gakudôs ne peuvent pas propager le virus s’ils sont infectés. Nous parlons d’évaluation du risque.
Néanmoins, la question est de savoir ce qui va se passer avec les variantes. Le Dr. Wakita vient d’expliquer que les experts se dépêchent le plus qu’ils peuvent pour analyser le génome. Ils le font presque en temps réel. Les services de quarantaine peuvent maintenant voir les chiffres rapidement. Ils évaluent donc ces choses. Pour le moment, le risque est nul, mais si cela devenait nécessaire, il y aura des mesures.
C’est la même chose en ce qui concerne les écoles primaires.
Comment l’épidémie de H1N1 de 2009 a été endiguée dans le monde
En fait, je pense que tous s’en souviennent qu’au moment de la grippe H1N1 en 2009, c’était le contraire. À l’époque, les élèves de primaire et de secondaire étaient la « force motrice » de propagation du virus. C’est pourquoi à l’époque, l’épidémie est partie des écoles primaires d’Osaka et de la préfecture de Hyogo. C’est pour cela que ces gouvernements locaux se sont précipités pour fermer les écoles.
Enfin, c’est grâce à cela que l’épidémie de la souche d’Osaka et de Hyogo s’est éteinte. C’est ainsi que, pour les services sanitaires du monde entier aussi, la fermeture des écoles a été une mesure efficace. Nous pensons que c’est ce qui a été la mesure la plus efficace.
Naturellement, à l’époque, il y avait toute une sensibilisation à la santé. Je pense que le système médical japonais a été l’une des raisons pour lesquelles le Japon a contribué à maintenir le taux de mortalité de 2009 extrêmement bas dans le monde.
Bref, quand on parle de risque, s’il s’avérait que les élèves de primaire et de secondaire sont une force motrice (raison de propagation du virus), que l’on parle du virus ou de sa mutation, naturellement, on mettra en place des contre-mesures infectieuses. Je ne dis pas que cela se passera « dans l’avenir ». Je dis que si nous vérifions que c’est le cas, nous le ferons.
Les horaires des transports en commun
Q : Lors d’une conférence de presse hier, la gouverneure Koike a déclaré que le gouvernement et les employés de la ville avaient décidé de demander un rabaissement de l’heure du dernier train. Dans les recommandations d’aujourd’hui, il n’est pas question des transports en commun, tels que les chemins de fer et les bus. Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de la nécessité de raccourcir les horaires des lignes de chemins de fer publiques.
Faut-il inclure les réductions d’horaires des transports en commun dans les demandes de la déclaration de l’état d’urgence ?
Il s’agit d’une très bonne question. En fait, le comité des experts en avait débattu, avant ce qu’a dit la gouverneure Koike. Une partie d’entre nous se demandait s’il fallait l’ajouter aux propositions. C’est une discussion que nous avons eue. Au bout du compte, nous ne l’avons pas fait, après avoir écouté plusieurs opinions. Selon moi, il y a deux raisons.
La première, c’est qu’avant de parler des transports en commun, il y a déjà la demande de « ne pas sortir si ce n’est ni nécessaire ni urgent ». Nous avons déjà dit qu’il fallait faire du télétravail, et éviter dans la mesure du possible d’aller au travail. Nous avons déjà dit cela.
Donc, dans un sens, dire ensuite qu’il faut arrêter les trains, c’est un peu bancal. Les fondations sont déjà données : il ne faut pas sortir dans la mesure du possible. Nous avons demandé de travailler chez soi pour 70 à 80%. Les gens ne sortent pas. En plus, nous conseillons de ne pas aller boire. Il y a donc déjà un contexte environnemental.
Ensuite, l’autre raison, mais je ne suis pas théoricien, c’est que si on faisait cela, les trains risqueraient d’être plus remplis à l’heure du retour chez soi, ce qui représente des occasions d’infection. On peut aussi penser de cette façon.
C’est un problème bien embêtant. La gouverneure pense à mon avis aussi de manière perspicace. Je pense qu’il y a à la fois des avantages et des inconvénients (pour chaque solution).
Bref, pour ce qui est de notre côté, nous n’avons pas ajouté ces recommandations pour ces raisons. Surtout cela permet d’envoyer un message plus fort concernant l’abstention de sorties.
Déclaration d’urgence, coopération et qualité des messages
Q : J’ai trois questions. Dès le mois de décembre, les établissements médicaux qui accueillent des patients de la COVID-19 limitent les consultations normales. Je pense que le système médical est donc sous pression avec une grosse charge de travail. Une fois que nous sommes arrivés aux fêtes de début et de fin d’années, il a été question de reconnaître qu’il faut déclarer l’état d’urgence. Quel a été l’élément le plus déterminant ?
La deuxième question concerne la conférence de presse du Premier Ministre avec le Dr. Omi du 25 décembre 2020. Vous aviez dit qu’à Osaka et Hokkaido, etc., la réduction des horaires d’ouverture portait ses fruits. Vous n’aviez pas parlé de Tokyo. Cependant, Tokyo se trouvait au même stade 3, et il me semble que vous aviez signifié qu’il faudrait prendre les mêmes mesures. Pensez-vous que ce que vous aviez dit n’a pas été entendu ?
Ma troisième question est à propos de ce qui a suivi la 10ᵉ réunion du comité des experts du 25 septembre 2020. Vous aviez présenté des données montrant que la déclaration de l’état d’urgence avait eu un impact de 8,6% sur les abstentions de sortie. Cette fois, même si on fait une déclaration de l’état d’urgence, vous expliquez que les gens en ont « ras-le-bol » des informations. La façon de présenter le message par le comité des experts et le gouvernement n’auraient-ils pas besoin d’être un peu arrangés ?
Le nombre de clusters diminuait, mais pendant les fêtes de fin d’année, les gens se sont déplacés
Pour ce qui est de la première question. Au moins de décembre, il y avait déjà des dysfonctionnements du système médical. Cela a progressé, jusqu’à ce qu’en décembre… plus particulièrement, c’est à partir des dates autour de Noël que les analystes de clusters ont remarqué que le nombre de cas avait commencé à diminuer. Cependant, avec les célébrations de fin d’année, nous avons pu constater que beaucoup, vraiment beaucoup de gens sont sortis. C’est ainsi que le virus s’est de plus en propagé et le système médical a été sous pression, jusqu’à ce que finalement, il ait fallu déclarer l’état d’urgence.
Les gens coopèreront-ils avec la déclaration de l’état d’urgence ?
Ensuite, par rapport à votre question de savoir si notre message avait été entendu. Pour nous aussi, même si on déclare l’état d’urgence, nous nous sommes demandés si les gens coopéreraient. Nous sommes d’accord.
Cette fois, nous avons écrit « ce que nous avons appris ». En comparaison avec le mois d’avril, il est devenu plus difficile d’obtenir la coopération de tous. Si on devait l’expliquer, je suppose qu’il y a 3 raisons à cela.
- La première est que les gens ont ce ras-le-bol.
- La deuxième. Comme je l’ai expliqué, les personnes entre 20 et 50 ans ont des symptômes comparativement moindres ou ne sont pas symptomatiques. Cela signifie qu’ils transmettent le virus sans s’en rendre compte. Ce sont des caractéristiques du virus.
- Enfin, la troisième. L’État et les gouvernements locaux font vraiment les choses du mieux qu’ils peuvent, mais il semble que leur travail d’équipe (à l’unisson) n’a pas été suffisant.
C’est pour cela que, cette fois, je pense que la coordination a été particulièrement bonne entre les chefs de gouvernements locaux (du Grand Tokyo), les gouverneurs, et l’État. Je ne suis pas politicien, mais je pense que d’un point de vue politique, ils ont certainement eu du mal à y arriver. Ils y sont parvenus et ont réussi à construire leur demande. Je souhaite exprimer mon admiration pour cela.
Compter plus sur les réseaux sociaux
Ensuite, il y a des gens qui ne lisent pas les journaux. Vous qui êtes dans la salle, vous écrivez ou passez à la TV. Cependant, beaucoup de gens ne lisent vraiment pas. Ceux-ci sont plutôt sur YouTube, LINE, et les nouvelles technologies des réseaux sociaux.
Nous demandons à l’État depuis longtemps que les messages y soient plus faciles à comprendre pour amener un sentiment d’empathie. L’État a aussi fait des choses avec des spécialistes en marketing. Il y a beaucoup de gens qui ne regardent pas la TV et qui restent sur les réseaux sociaux (SNS). Il y a maintenant des messages qui amènent des réactions du style « ah, c’était ça ? ». Ces messages sont déjà transmis et il y en a en cours de préparation. J’espère beaucoup de ces messages.
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