2020-10-13 – Tokyo Medical Association
Cet article traduit la conférence de presse qui suit la présentation de la vidéo sur la prévention des épidémies de grippe et de COVID-19 par la Tokyo Medical Association (TMA). Les sujets abordés sont tous importants. Parmi eux, l’association adresse le fonctionnement du système médical à Tokyo pendant la période de grippe hivernale. Les intervenants présentent les conséquences du coronavirus sur la santé mentale au Japon et comment agir si on se trouve en présence d’une personne en détresse, voire proche du suicide.
Les vaccins font également partie des thèmes abordés, sans compter les prévisions pour les Jeux Olympiques.
Dr. Osaki, président de la TMA
Introduction
La vidéo que vous venez de voir a été vue 135 000 fois depuis le 10 octobre 2020. Elle nous a permis de dire à de nombreuses personnes que nous souhaitons qu’elles se fassent vacciner contre la grippe pour cet hiver, et qu’il ne faut pas avoir peur de la COVID-19 plus que nécessaire.
Aujourd’hui après mes explications générales, le Dr. Inokuchi parlera de la construction d’un hôpital spécialisé dans ce coronavirus. Même s’il est impossible d’en construire un immédiatement, dans le futur, il sera indispensable en cas de catastrophe ou de pandémie.
Ensuite, à Tokyo, nous comptons aujourd’hui 165 personnes infectées. Grosso modo, nous avons continuellement entre 150 et 200 cas par jour. Naturellement, il y a eu les ponts de 4 jours, et depuis que la campagne Go To Travel a commencé le nombre de cas n’a pas baissé, même s’il n’est pas en forte progression. Il n’y cependant aucune indication qu’il va baisser.
Dans la situation actuelle, bien que le flux des gens ait augmenté, le virus ne se propage pas autant que cela. Cela signifie que les gens ont commencé à s’habituer aux gestes de prévention.
À partir de là, nous devons parler de la façon dont on devra faire quand on ira voir son médecin traitant cet hiver.
Ensuite, le Dr. Hirakawa va parler des cas de suicide et de la façon de gérer la santé mentale et notamment les risques de suicide dans cette période « avec la COVID-19 ».
Finalement, le Dr. Kawakami parlera des vaccins. On parle beaucoup de date de production du vaccin contre la COVID-19, mais en fait, il y a aussi beaucoup d’autres vaccins contre beaucoup d’autres maladies au Japon. Nous demandons à tous de considérer ces vaccins et pas seulement celui contre la grippe. Par exemple il y a des vaccins contre le pneumocoque (肺炎球菌 haien kyûkin), il y a aussi beaucoup de vaccins pour les enfants. Si on se fait vacciner correctement, on peut déjà se protéger.
Prévention pendant la période hivernale
Cet hiver, nous allons mettre en place des mesures contre la COVID-19 en nous organisant autour des médecins de famille. Il s’agit d’un point essentiel. Jusqu’à présent, les consultations passaient par les hokenjos, et les hôpitaux ont mis en place des solutions variées.
Cependant, cet hiver, nous risquons avoir en même temps une épidémie de grippe et une épidémie de COVID-19. Dans cette situation, les médecins de famille, qui sont disponibles dans chaque région vont devoir travailler dur.
Ensuite, il faut parler des vaccins. Nous avons observé ce qui s’est passé dans l’hémisphère sud. Cependant, c’est une région dans laquelle il y a peu de cas de grippe. Pour le Japon, nous ne savons pas encore ce qu’il en sera, mais il faut s’organiser et se préparer dans le pire des cas. C’est le principe de base de la gestion des maladies contagieuses. Il faut donc que de nombreuses personnes se fassent vacciner pour se protéger.
Ensuite, même si le nombre de personnes ne baisse pas, parce qu’on a trouvé une façon de traiter les gens, le taux de décès parmi personnes qui ne sont pas âgées est à la baisse, et il y a d’autres résultats dont je parlerai plus tard. Malheureusement, pour ce qui est des personnes âgées, cette maladie nous oblige à continuer à rester vigilants. J’en parlerai tout à l’heure.
La médecine autour des médecins de famille.
Je me répète. Cet hiver, il faut que le système médical fonctionne autour des médecins de famille. Cela veut dire que la médecine interne et les pédiatres vont être au centre, et il seront les médecins de leur localité. Ce sont par ces médecins qu’il faudra demander une consultation, un examen, une introduction vers un établissement médical. Nous leur demandons de participer à cet effort pour le bien des habitants de la capitale.
Nous les encourageons les habitants à faire des médecins proches de chez eux, qu’ils soient de médecine interne ou en pédiatrie, leur médecin traitant. Tout particulièrement, il faut trouver un de ces médecins, et créer avec eux un lien de confiance.
Prévenir le virus parmi les personnes âgées.
Je souhaite maintenant parler des mesures contre la COVID-19 pour éviter que les personnes âgées ne se fassent infecter. On peut dire que l’évolution des cas en septembre reste horizontale. Elle avait diminué depuis la fin juillet, mais depuis, et même en octobre, nous avons une moyenne de 150 à 200 cas par jour. C’est une réalité.
Le taux de décès des personnes de 70 ans ou plus parmi l’ensemble des cas était de 5,75% entre juin et septembre. Entre janvier et mai, il était près de 25%. De ce point de vue, nous pouvons dire que c’est grâce aux progrès dans les traitements, et au fait que nous faisons un diagnostic précoce, les faisons hospitalisés ou mettons en observation. Nous avons aussi une méthode assez efficace pour les cas graves, et cela a permis de faire baisser le nombre de cas.
Mais parmi 100 personnes de 70 ans ou plus, 5 décèdent encore de ce virus. Cela signifie que la coronavirus est bien dangereuse, et qu’il faut continuer à l’évaluer ainsi.
Pour protéger les personnes âgées du nouveau coronavirus, il faut compter sur les personnes qui vivent avec elles. Ensuite, il y a le personnel infirmier et le personnel médical. En d’autres termes, il s’agit de personnes qui s’approchent des personnes âgées par profession ou la famille.
Les experts ont parlé de 7 endroits qui posaient des risques de contagions. Toutes ces personnes doivent continuer à les éviter et rester vigilants.
Le rôle des tests antigènes
Ensuite, lorsque le virus est diagnostiqué dans une institution pour personnes âgées, et lorsque cela débouche sur un cluster, le nombre de décès et de cas grave augmente brutalement. C’est une chose que nous savons.
Aussi, nous pensons qu’il faut que toutes ces personnes soient testés régulièrement avec un test antigènes. Avec le risque de la grippe qui va se propager en même temps que la coronavirus, l’État a annoncé qu’il utilisera ces tests de manière aggressive.
Maintenant, nous avons des tests qui permettent de faire un prélèvement à 2cm de l’entrée de la cavité nasale. Nous avons autorisation pour utiliser ce type de test. Si nous pouvions faire ces tests antigènes, il devrait être possible de faire les examens facilement et de manière sécurisée dans ce type d’institution.
Donc, on pourrait remplacer les tests PCR par ces tests antigènes. S’ils donnent des résultats positifs, c’est une indication que la personne est particulièrement positive. Avec les tests PCR, en revanche, c’est un peu comme si on cherche des traces. Les personnes qui ne sont pas contagieuses sont aussi identifiées. Mais comme avec les tests antigènes, ont peut mesures la quantité, on peut trouver les personnes potentiellement contagieuses.
Des tests réguliers pour les personnes âgées et le personnel soignant
Ce sont ces tests que nous devrions faire de manière régulière, par exemple dans les institutions pour personnes âgées, et les personnes qui s’occupent d’elles, comme les employés de l’institution. Ensuite, on pourrait aussi tester les gens au moment où elles se font hospitaliser (ou héberger). Par exemple, on pourrait les tester toutes les 2 semaines. En vérifiant s’il y a eu infection, on devrait pouvoir rassurer les personnes qui vont dans ces établissements, et on devrait pouvoir empêcher la propagation du virus dans les maisons de retraite.
Nous allons en parler avec le gouvernement de Tokyo pour avancer dans ce sens.
Ensuite, concernant le test antigènes, le gouvernement le gère. Donc si les personnes testent positif, les patients devront alors faire un test PCR, ce qui permettra une double vérification.
Nous prévoyons de faire ainsi pour prévenir le virus dans les institutions pour personnes âgées.
Dr. Inokuchi
Bonjour, je suis le vice-président de la TMA.
Aujourd’hui, je souhaite parler d’un hôpital spécialisé pendant les pandémies. Cette fois, il s’agit d’hôpital spécialisé dans les maladies contagieuses. Ce sujet revient constamment, et je souhaite donc faire une synthèse.
Que se passerait-il si le nombre de patients augmentait radicalement ?
Tout d’abord, si nous avons un hôpital spécialisé, celui-ci pourra s’occuper de nombreux patients en même temps. Cette fois, nous avons environ 150 ou 200 personnes, ce qui est gérable. Mais si, par exemple, 500 ou encore plus de personnes étaient diagnostiquées positif chaque jour, il faudrait hospitaliser beaucoup de personnes. Quand on parle de triage, cela ne se fait pas aussi facilement que cela. Chaque hôpital a d’autres limites. On ne pas faire hospitaliser les gens facilement dans chaque établissement.
Aussi, il faut un hôpital qui puissent contenir au moins 1000 lits. L’image serait un hôpital métropolitain de grande taille. Si nous en avions un, nous pourrions hospitaliser les gens rapidement.
Ensuite, on pourrait faire hospitaliser les gens dans cet hôpital, et ensuite les trier par groupe (cas graves, cas bénins etc.). Cela permettrait d’évaluer quels sont les traitements nécessaires. Si les cas graves sont pris en charge dans un seul hôpital, les médecins auront du mal à tenir le coup. Donc en plus de cet hôpital, nous mobiliserions les services d’urgence des autres hôpitaux de la capitale.
Ce serait un véritable réseau d’hôpitaux de Tokyo qui suivraient les patients. Nous pensons que cette façon de procéder devrait être formalisée.
Une bonne organisation pourrait déboucher sur un meilleur niveau de soins
Le troisième point est que si les patients se réunissent dans cet hôpital spécialisé, cela permettrait d’affiner le niveau de compétences. Le personnel médical qui y travaillerait serait de plus en plus efficace, et la qualité des soins aurait de grande chances de s’améliorer. Cela devrait permettre de donner une meilleure chance pour sauver la vie des patients qui sont à un stade limite.
Finalement, un point dont je n’ai pas parlé jusqu’à présent. Par exemple, la certification de l’Avigan a dû être reportée. Dans ce but, il faut rassembler un échantillon important de cas. Si on a un hôpital spécialisé dans ce style, on pourra envisager une accélération des processus.
La solution américaine – le bateau hôpital
Ce type d’hôpital est particulièrement important. Et sur ce point, je souhaite parler d’un bateau hôpital. L’armée Américaine a plusieurs hôpitaux M.A.S.H. de ce style. Ces bateaux ont deux fonctions.
Lorsqu’il n’y a pas de situation d’urgence, ils ne prennent pas de patients. Lorsqu’il y a une guerre ou un sinistre, le bateau prend à bord les blessés et malades, et les soigne.
Quand il n’y a pas de patients, il n’y a pas non plus de personnel médical à bord. Tout le personnel soignant travaille dans des hôpitaux à terre. Aussi, ils se relaient pour se former sur le bateau. Il y a dans le bateau un centre de simulation, et cela sert à former le personnel.
Pourquoi il faut considérer un modèle similaire
Plusieurs personnes ont déjà suggéré d’envisager la création d’un hôpital de ce genre pour le Japon, pour gérer les catastrophes. J’ai repris les idées de ce projet. Il y a une probabilité de 70 % d’avoir un méga-séisme juste sous Tokyo dans les 30 ans à venir. Si tel est le cas, l’idée d’avoir un bateau hôpital dans lequel ne montent aucun patient en temps normal, de l’utiliser comme centre de simulation et formation aux catastrophes, et d’y former les gens qui devront y travailler.
Il faut une grosse capacité. S’il n’y a pas une capacité suffisante de prendre des patients, on ne pourra pas mettre les patients.
En fait, à l’heure actuelle, les hôpitaux assignés pour les catastrophes acceptent des patients au quotidien. Normalement, leur taux de soins infirmiers est d’environ 85%. C’est un taux limite. Si ce taux monte à 90%, l’hôpital a du mal à se disperser dans ses efforts. Ce qui veut dire qu’en cas de catastrophe, tous les lits ou presque seront occupés. Du coup, à l’heure actuelle, personne ne sait combien de personnes peuvent être transportées vers ces hôpitaux en cas de catastrophe.
Cela va dépendre de la situation de cet hôpital.
Pendant le séisme du Tohoku, la presse montrait que les patients étaient tous parqués dans les salles d’attente. Les hôpitaux remplacent les salles d’attente avec des lits et des lieux pour mettre les gens sous oxygène. Mais dans ce genre de situation, il leur est très probablement difficile de soigner des personnes dans un état grave.
Comment ce bateau serait utilisé quand il n’y a pas besoin de gérer de crise
Avec la COVID-19, nous en sommes arrivés à penser que cela pourrait être une bonne chose si nous avons un hôpital qui reste vide en temps normal, et qui devient disponible comme hôpital spécialisé pendant les catastrophes et les pandémies.
Ainsi que je l’ai expliqué, en temps normal, le bateau hôpital est vide et sert de centre de simulation pour la formation. Le Japon est perçu comme étant en retard dans le domaine de la formation avec simulateurs. Il n’y a pratiquement pas d’endroit pour faire des simulations à échelle d’un hôpital au Japon.
Les étudiants en médecine de Chiba font des simulations de petite échelle dans chaque université. Si on construisait un centre de simulation de classe mondiale, on pourrait former beaucoup de monde.
Ensuite, nous avons parlé de former le personnel hospitalier des institutions médicales publiques. À l’heure actuelle, il y a 14 hôpitaux publics. Si le personnel de ces hôpitaux étaient préparés, il serait facile de trouver du personnel en cas de crise.
Un tel centre de formations, le personnel des autres hôpitaux pourrait aussi être libérés, et ce serait le niveau de l’ensemble des hôpitaux de la capitale qui s’améliorerait.
Par ailleurs, le iCDC de Tokyo a été inauguré ce mois-ci, le 1er octobre 2020. Il s’agit d’un endroit où on peut faire de la recherche. En cas de pandémie, il peut devenir un centre pour le traitement ou pour la coordination.
En ce qui concerne le iCDC de Tokyo, le système médical n’est pas encore en place. Mais une fois que celui-ci sera opérationnel, nous demanderons à Tokyo de réfléchir à ce projet.
Dr. Tatsuta
Je regarde le nombre total de nouveaux cas depuis la fin juillet jusqu’au début du mois de au début d’octobre. Il y a de quoi se poser des questions.
La Silver Week et l’évolution du nouveau coronavirus
Nous étions préoccupés par la « Silver Week » du 15 au 23 septembre. Beaucoup de gens se sont déplacés. Les lieux touristiques étaient pleins. Nous nous demandions comment le virus se propagerait. Comme vous le savez, il faut compter entre 2 et 12 jours entre le moment où on attrape le virus et où il se déclare. Le nombre moyen est de 5,2 jours.
Aussi, nous nous attendions à ce que le nombre de cas augmente autour de la fin du mois de septembre. mais les résultats sont différents. Ce qui signifie que les gens ont fait attention au risque de propagation. De même, les établissements d’hébergement, les restaurants etc. ont en moyenne suivi les directives.
Les déplacements ne présentent pas de risque en soi, mais le fait de se déplacer peut entraîner que l’on se trouve dans une situation de « Trois F ».
Rappel des 7 situations à risque
Le 25 septembre, le comité des experts nous a expliqué les 7 facteurs de contamination. Ils ont expliqué ce que signifiait « éviter les 3F ». Cela signifie qu’il faut éviter ou faire attention pendant
- les repas avec de l’alcool avec beaucoup de monde.
- le soir quand on sort en grand groupes et se divertit
- qu’on parler sans masque et surtout en présence de beaucoup de monde.
- les pauses après le travail, alors qu’on a peu de cas de contamination pendant le travail.
- la vie communautaire, parce qu’on est ensemble pendant longtemps. Aussi on devient plus facilement cas contact.
- qu’on est fait des efforts physiques important à l’intérieur. Si la respiration s’intensifie, il y a un risque de gouttelettes.
- les risques sont moindres lorsqu’on est dehors, mais le risque augmente pendant les déplacements en voiture et les réunions après les activités de plein air.
« Avoir peur pour les bonnes raisons »
Dans le futur, nous devons tous être conscients de ces 7 points à éviter lorsque nous vivons. Et bien sûr, il faut porter un masque, se laver les mains, éviter les contaminations par le toucher, et éviter de respirer les gouttelettes, comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant.
En revanche, cette fois-ci, nous avons compris qu’il n’est pas nécessaire de s’empêcher de manière excessive de sortir. On risque peu d’attraper le virus quand on est dehors, et si on se lave les mains et porte un masque, même dans les lieux fermés, on peut, jusqu’à un certain niveau, prévenir le virus.
Plus particulièrement, les gens qui ont besoin d’aller à l’hôpital ne s’y rendent pas. C’est un très gros problème. J’ai vu sur le terrain des personnes qui avaient attendu trop longtemps, avaient été en contact avec d’autre, ou leur état avait empiré. Donc sur ce point, il faut vraiment « avoir peur pour les bonnes raisons ».
Important – Comment faire pour aller à l’hôpital en ce moment ?
Mon deuxième point concerne la propagation simultanée de la grippe et du nouveau coronavirus. Le mois dernier, pendant ma conférence de presse, j’avais expliqué comment les gens devaient faire pour aller à l’hôpital.
Nous avons demandé aux médecins de quartiers de nous aider.
Les personnes qui se sentent mal ou qui ont de la température ne doivent pas aller directement à l’hôpital. Elles doivent d’abord téléphoner au médecin qui les suivent. Nous avons demandé à tous les médecins de répondre au téléphone.
Les médecins de famille sont au centre du système
Le médecin posera alors un certain nombre de questions, et
- S’il considère qu’il faut une consultation sur place, il demande de venir.
- Si ce n’est pas nécessaire, il demande de rester au calme chez soi.
- S’il évalue qu’il ne peut pas faire les examens dans son hôpital, il recommandera un établissement qui peut faire l’examination.
Le point important pour les médecins de famille, c’est qu’ils font le triage. Ensuite, ils évaluent quand une personne doit consulter. Il essaient de savoir si c’est le nouveau coronavirus, s’il s’agit d’une autre maladie, si l’état de santé est grave ou pas. En d’autres termes, s’il y a un risque de pneumonie qui pourrait empirer. Ces points doivent être évalués par le médecin.
Après cela, s’il faut faire un test PCR, on le fait. S’il faut hospitaliser, on hospitalise.
Ne pas hésiter à aller à l’hôpital quand c’est nécessaire
Que ce soit pour les habitants de la capitale ou pour le reste du pays, c’est la même chose. On risque vraiment très peu de se faire infecter si on porte un masque et se lave les mains, quand on va dans un hôpital normal. Aussi, j’insiste. Il ne faut pas hésiter à aller à l’hôpital. Au contraire, les personnes qui suivent les gestes barrières ne risquent pas de transmettre le virus. C’est une chose que nous savons.
Ce processus a été expliqué le mois dernier et nous avons demandé à la population de Tokyo de coopérer. Nous l’avons aussi expliqué aux médecins et demandé leur coopération.
Comme expliqué au début, il faut que ce soient les médecins de famille qui décident s’il faut des examens, des consultations dans les établissements désignés etc. Il y a environ 8000 Naika (médecine interne), et 3000 pédiatres à Tokyo. Nous demandons à tous de passer par eux dans la mesure du possible.
Tous les médecins vont participer, et c’est une mesure qui concerne aussi la grippe.
Dr. Hirakawa
Je souhaite parler des conséquences du nouveau coronavirus sur la santé mentale, ainsi que ce qui va se passer et les points à surveiller.
Il y a tellement d’inconnues concernant le nouveau coronavirus que les gens peuvent se sentir terrifiés et anxieux. Le virus influence beaucoup la fréquentation scolaire et le travail. De plus, une vie en se contraignant à limiter ses activités entrave les relations sociales qui sont essentielles au maintient de la santé mentale. Cela débouche à un grand isolement et sentiment de solitude. Et cela a de nombreuses conséquences sur la santé mentale.
Aujourd’hui, je vais présenter plusieurs cas de détresse mentale et expliquer la situation dans les lieux dans lesquels ces personnes peuvent consulter. Je vais également aborder le problème des tentatives de suicide.
Exemples de cas de détresse liés au nouveau coronavirus
Je présente ici plusieurs cas de détresse causée par le nouveau coronavirus.
Cet homme de 20 ans, employé récemment par une entreprise. Il avait eu son diplôme en mars cette année. Sa situation après avoir quitté le Japon pour travailler. La cérémonie d’entrée dans la société a été annulée. La formation des nouveaux employés s’est faite en ligne. S’il ne comprend pas quelque chose au travail, il a du mal à poser les questions en ligne. Il n’a pas de famille à Tokyo, se retrouve enfermé chez lui sans sentiment de vie stable, et n’arrive pas à travailler. Il consulte dans un hôpital psychiatrique en juin. Le médecin diagnostique un état dépressif. Il suit un traitement et commence à aller mieux. Le travail en ligne est interrompu, et il peut se rendre au bureau. Il a enfin le sourire.
C’est un cas qui se termine bien. Mais il y a beaucoup de cas qui finissent mal.
La détresse a plusieurs formes
Cette femme a 20 ans. Elle travaille dans un restaurant avec service de contact. Elle est infectée, et a été infectée au travail. Après une mise en observation à l’hôpital, elle se rétablit. Mais il ne peut pas se sentir en sécurité, même si elle s’est rétablie. Depuis, elle a très peur de rattraper le virus ou de contaminer d’autres personnes. Elle a peur de se retrouver parmi de nombreuses personnes ou de parler avec les gens. Elle n’arrive pas à se rendre au travail, a du mal à dormir, et ressent de l’anxiété dans les relations sociales. Finalement, elle est anxieuse, et se sent dépressive et n’a plus d’énergie.
Cet adolescent de 14 ans est lycéen. Son rythme était très perturbé depuis la fermeture des établissements scolaires au printemps. Depuis la reprise des cours, il n’arrive pas à se lever, et ne va plus à l’école. Il passe sa vie à jouer. Lorsque ses parents lui font des remarques, il se rebelle. Parce que ses parents sont inquiets pour son futur, il n’a plus réussi à dormir et a mis fin volontairement à ses jours.
Cet homme a 50 ans et est alcoolique. Il a reçu les 100 000 yens du gouvernement. Il a tout dépensé en boisson. Avec les confinements volontaires, il n’a pas pu sortir. Il s’est mis à boire dès le matin. Il n’a pas pu se rendre aux réunions de soutien pour les hommes alcooliques, et n’a pas pu recevoir d’aide, ce qui fait qu’il a été de nouveau hospitalisé.
On ne pourrait pas faire une liste complète de tous les cas, mais il est évident que le coronavirus a toutes sortes d’effets.
L’analyse de la situation à Tokyo
Il y a déjà beaucoup de centres de consultation à Tokyo, qu’ils soient privés ou publics, des NPO etc. qui offrent un support émotionnel. Mais ici, on ne connait le nombre d’appels pour des consultations, et le contenu de la consultation pour 6 de ces centres, et c’est ce que je présente ici.
NdTr 1 : ces centres n’ont transmis que des informations anonymes sur les motivations de la consultation, et ne transmettent en aucun cas des informations personnelles.
NdTr 2 : Au Japon, il y a principalement trois types de consultations par téléphone pour les personnes qui parlent japonais. Les personnes qui ont besoin de parler en anglais ou en français peuvent
- consultations suicide 自殺の相談
- consultations conseils 心の相談
- Ces derniers temps, cette façon de faire des « consultations SMS » est très prisée. Et en faite, Tokyo le fait chaque année.
- Le centre d’information qui se trouve au milieu permet de consulter en urgence des psychiatres. Par exemple en cas de violence envers des enfants, lors de cas de suicide qui nécessitent sans aucun doute l’intervention de psychiatres.
Ces deux centres ont été créés en raison du nouveau coronavirus à Minato-ku et dans la préfecture de Kanagawa. Je souhaite continuer en regardant les raisons pour ces consultations.
Ce qui est évident, quand on voit les informations des centres de consultations et du centre d’information par des psychiatres durant cette période, le nombre de consultations pour des problèmes émotionnels a augmenté en comparaison avec l’an dernier, depuis le mois de mars.
En revanche, le nombre de consultations psychiatriques en urgence a diminué.
Ce qui motive les gens à consulter pour leur santé mentale
Nous avons analysé un peu plus en profondeur les raisons pour consulter. Nous avons trouvé environ 6 raisons principales.
La peur de se faire infecter
La première raison est la peur d’attraper ce virus. Ces personnes ont peur de s’être fait infecter, n’ont pas de symptômes amis on peur de transmettre le virus à autrui. Ces personnes n’arrivent plus à sortir.
La peur des symptômes de la COVID-19
La deuxième concerne la peur des symptômes. Ces personnes ont de la fièvre, toussent, ont été en contact avec d’autres personnes récemment et souhaitent être testée.
La perte de contrôle de soi dans un environnement anxiogène
Cette partie est un symptôme psychologique. La personne se sent tellement anxieuse et/ou isolée, et n’arrive plus se contrôler. Ils ont l’impression qu’ils vont se mettre à crier. Ils ont peur de se faire infecter, et ne vont plus à l’hôpital, ce qui fait qu’ils n’ont plus de médicament et leur état de santé s’est détérioré.
Le changement de vie
L’environnement de travail a changé, le rythme de vie est bouleversé. Le confinement les a amenés à ne plus pouvoir participer à des activités de loisirs, ne peuvent pas se changer les idées, et se sentent incapables de faire beaucoup de choses.
Des problèmes de couple
L’époux travaille à la maison par télétravail, et comme il est toujours à la maison, il est difficile de se reposer. Il n’y a pas de discussion. La personnes se sent énervée et le nombre de disputes a augmenté. Toute la journée est passée à s’occuper des enfants et de l’époux, et cela devient stressant.
Des problèmes concernant le travail
La personne a perdu son travail. Il n’y a pas moyen d’en trouver. Elle n’a pas d’argent.
Quelques graphes pour donner une meilleure idée de la situation
Ce sont les motivations. Nous avons compilé toutes ces consultations en un graphe.
La courbe montre le nombre de cas à Tokyo, et les barres verticales les motivations pour chaque consultation. (En vert, la première raison, en bleu marine la dernière de la liste ci-dessus).
Il y a eu deux vagues d’épidémie. On peut voir qu’au moment de la déclaration de l’état d’urgence, le nombre de consultations a augmenté fortement. À l’époque, on ne savait rien de la maladie, et donc beaucoup avaient peur de s’être faits infectés ou de se faire infecter. De plus, parce qu’il fallait se confiner, le mode de vie avait changé. Ce qui fait qu’il y avait beaucoup de consultations parce que les gens étaient anxieux et énervés.
Pendant la deuxième vague, il y a eu des demandes de limiter les déplacements inutiles, et des fermetures partielles. Et au moment où Tokyo et momentanément passé au niveau d’alerte 4, le nombre de consultations a augmenté brutalement. À ce moment, ce sont surtout les inquiétudes de se faire contaminer. Les gens s’inquiétaient de leurs symptômes. Certains avaient des symptômes psychologiques. Les changements de vie préoccupaient beaucoup aussi. Ces 4 raisons étaient proéminentes.
C’est de cette façon que nous avons pu avoir une idée de ce qui se passe en matière de consultation.
Le problème des cas de suicide
Ce problème concerne aussi la santé mentale. Il s’agit des cas de suicide. Le graphe suivant montre, pour tout le pays, la comparaison du nombre de suicides par mois entre la période 2017 à 2019 (moyenne), et l’année 2020. Pendant que le coronavirus était plus virulent, ou lorsque la situation était la plus déstabilisante, étonnamment, le nombre de suicide n’a pas augmenté.
Les chiffres pour l’ensemble du pays
Cependant, depuis le début du mois d’août, ces chiffres ont brusquement augmenté. En outre, cette augmentation se fait d’une façon inédite.
D’abord, le nombre suicides parmi les jeunes a augmenté. Le nombre de suicides parmi les moins de 20 ans a plus que doublé (augmentation de 43 personnes). 365 des cas de suicide avaient moins de 20 ans ou étaient dans la 20aine. Cela représente une augmentation de 121 personnes.
Ensuite, ce qui est particulièrement marquant, c’est l’augmentation du nombre de femmes de moins de 40 ans. Dans la tranche des moins de 40 ans, le nombre de suicide chez les hommes était de 356. En comparaison avec l’an dernier, cela représente une augmentation de 31,4%. Dans le cas des femmes, ce chiffre est de 189, ce qui représente une augmentation de 76,6%. C’est une forte augmentation.
Les chiffres pour Tokyo
Parlons maintenant des chiffres à Tokyo.
Tokyo a été un point central de départ des contaminations. Le nombre de cas d’infection a été élevé. Mais plutôt qu’un augmentation depuis le mois d’août, c’est en fait depuis le mois de juin que ce nombre a augmenté rapidement. C’est la grande différence entre Tokyo et le reste du pays.
Je disais tout à l’heure que le nombre de suicide avait augmenté parmi les femmes. C’est quelque chose que nous n’avons jamais connu.
Dans le cas de Tokyo, comme je le disais, l’augmentation a commencé en juin, pour les hommes.
En revanche, dans le cas des femmes, il a commencé à augmenter brutalement en avril-mai. C’est une tendance particulièrement préoccupante.
Pourquoi cette augmentation ?
Les raisons de passer à l’acte sont particulièrement complexes. Outre les raisons que j’ai présentées précédemment, il y a une liste interminable d’autres raisons qui se sont accumulées, ce qui débouche sur un passage à l’acte malheureux.
Mais dans l’ensemble, ces personnes ont ressenti un poids émotionnel. Par exemple, dans le cas des hommes, il s’agit de la situation au travail. Dans le cas des femmes, c’est ce qui se passe dans le foyer, les relations avec les enfants, et c’est dans le domaine de la supposition, d’autres stress qui peuvent amener à un passage à l’acte.
Cette fois, nous ne faisons pas d’études pour prouver ces informations, et nous sommes dans le domaine de la supposition. Mais cette situation mérite d’être adressée rapidement, et donc, les raisons suivantes sont des tentatives d’explication à partir de suppositions.
D’abord, la perte d’emploi. Comparé à l’an dernier, 1,31 millions de personnes ont perdu leur emploi, y compris parmi les employés à temps partiel. Plus particulièrement, 500 000 hommes qui ont perdu leur emploi, et donc 810 000 femmes se sont retrouvées au chômage.
Pourquoi plus de femmes ?
Beaucoup de femmes ont ce genre de travail. Cela est particulièrement vrai dans les domaines du tourisme, de l’hébergement et de la restauration, où les femmes représentent la majorité des employés.
Elles élèvent leurs enfants seules. Ce qui fait que leur mode de vie a été déstabilisé, leurs conditions économiques ont empiré. On peut penser que la situation a fait monter le niveau de leur anxiété.
Ensuite, il y a l’effet moindre mais bien possible du confinement. Elles n’ont pas pu participer à des repas entre mères, aux cercles de PTA etc. qui sont des lieux pour se changer les idées, pour évacuer le stress et échanger des informations. C’est ce que nous appelions autrefois les conversations autour du puits. Comme ils étaient devenus inaccessibles, ces femmes n’ont pas pu se débarrasser de leur stress, n’ont pas pu se changer les idées, et elles se senties perdues.
Un autre facteur concerne le changement du nombre de personnes dans le foyer, en raison du travail à domicile et des autres mesures de Tokyo. Le mari et les enfants sont à la maison toute la journée. Il leur faut faire la cuisine pour 3 repas par jour. La charge de travail ménager augmente sans équivoque. Elles n’ont soudain aucun endroit et aucun temps pour se reposer. Elles ne peuvent plus faire de sieste. Mais en plus, il n’y a pas de conversation, tous leur font des remarques, et elles se sentent oppressées. Parmi ces cas, cela débouche sur de la violence dans le couple ou des brimades.
Le quatrième pourrait être la disparition de célébrités. Le décès de personnes qui les faisait rêver ou les émouvait pourrait les avoir déstabilisées émotionnellement. Cela peut être un grand facteur. Notamment, les acteurs jouent le rôle de différentes personnes et cela suscite un transfert d’émotions. Cela devient un type de relations particulier, mais quand ces personnes disparaissent, cela devient très préoccupant.
L’avis de L’OMS
Sur ce point, comme l’explique l’OMS, il est très préoccupant que temps de personnes passent à l’acte. En outre, l’OMS conseille de ne pas dire les moyens et les lieux. Ces derniers temps, la presse est appelée à et fait aussi attention à cela. Aussi, après ce genre d’annonce, nous informons sur les guichets pour consulter à Tokyo.
Dans tous les cas, le coronavirus suscite ce genre de désordre mentaux, qui même sans aller jusqu’au suicide, peuvent être graves.
Que faire pour empêcher que les gens en arrivent à des tentatives de suicide ?
Nous avons recensé un certain nombre de choses que nous pouvons faire pour empêcher un passage à l’acte.
On se demande souvent si il pourrait être dangereux de demander à une personne suicidaire si elle y pense. Si on les écoute avec attention, il n’y a aucun risque. Au contraire, cela peut empêcher que les gens tentent de se suicider. Il faut avant tout qu’elles parlent de ce qui les inquiètent, et il faut leur demander de le faire.
Si on sent qu’on a juste réussi à lui faire repousser le suicide, il faut lui demander franchement quelles sont ses intentions dans ce domaine. Si on se comporte avec des sentiments sincères de vouloir aider, le fait de parler du suicide n’est pas dangereux, mais devient le premier pas pour empêcher le passage à l’acte.
Au travers de mon expérience clinique, j’ai regretté de ne pas avoir mieux écouté. Cela a eu des conséquences bien tristes.
Comportement à avoir quand on écoute les personnes en détresse
Le comportement à avoir quand on écoute les personnes en détresse est important. On peut avoir envie de dire ce que l’on pense, comme par exemple, « ce n’est certainement pas ça », « il me semble que tu te trompes ». Il faut se retenir de le faire. Ce qui est important, c’est d’écouter la personne en détresse.
Il faut écouter le sentiment de détresse avec attention, apporter un support émotionnel, et bien entendu, ne pas dire des choses irresponsables.
Ensuite, si on sent que cela devient dangereux, ou qu’il vaut mieux ne pas laisser la personne seule, ne pas s’en éloigner, s’assurer qu’elle se trouve en sécurité puis prendre les mesures nécessaires s’il le faut. Par exemple, contacter un centre de consultation, contacter un établissement spécialisé.
Structurer l’aide et les centres de consultation
Le Tokyo Medical Association a commencé, dès le mois d’avril à apporter un support émotionnel aux personnes en observation dans les établissements d’hébergement. Cela a permis d’éviter des incidents graves.
Notre association et l’Association des psychiatres ont tenu plusieurs discussions concernant la santé mentale liée au nouveau coronavirus. Dans tous les cas, la COVID-19 continue à se répandre, et si cela entraîne des conséquence sur la santé mentale, cela peut avoir des conséquences malheureuses.
C’est d’autant plus vrai que le nombre de décès actuellement a facilement dépassé le nombre de décès de l’avant corona. Il faut donc redoubler nos efforts, et la Tokyo Medical Association va prendre des mesures dans ce sens.
Pour finir, il y a des centres de consultations médicales.
L’Association des Hôpitaux Psychiatriques de Tokyo, l’Association des Cliniques Psychiatriques Privées de Tokyo et la Tokyo Medical Association travaillent ensemble pour trouver un système de backup pour les centres de consultations mentionnés plus haut.
Les résultats seront annoncés durant les prochaines conférences de la TMA.
Dr. Kawakami
Je souhaite parler de plusieurs points concernant les vaccinations.
Révision de la loi sur les vaccinations
Pour commencer, depuis le 1er octobre, la loi concernant les vaccins a partiellement changé.
Rotavirus
Je pense que vous les savez déjà, mais la vaccination contre le Rotavirus entre maintenant dans la liste des vaccinations à faire régulièrement.
Changements concernant les rappels des vaccins
Les règles concernant les intervalles pour les rappels ont également changé.
Jusqu’à présent, il fallait le faire 1 semaine plus tard dans le cas des virus inactivés 不活化ワクチン, et 1 mois plus tard dans le cas des virus atténués 生ワクチン (au moins 21 jours plus tard).
Avec la révision des règles de vaccination,
- il faut laisser au moins 27 jours après les piqures de vaccins atténués seulement quand il faut faire une deuxième vaccination. C’est la seule règle maintenant. Aussi, la vaccination pour le rotavirus se fait avec un vaccin atténué, mais il s’agit d’un vaccin que l’on prend oralement. cette règle ne s’applique donc pas. Les vaccins atténués de BCG, les oreillons, la varicelle, la rougeole et la rubéole, etc. peuvent toujours faire l’objet d’un rappel dès le lendemain de l’inoculation, sans attendre 27 jours.
- En revanche, s’il faut faire des vaccins avec plusieurs rappels, il faut continuer à laisser le même intervalle de temps entre les rappels, comme c’était déjà le cas. Par exemple, dans le cas du vaccin anti-Hib, il faut attendre 3 à 8 semaines entre la première injection et la deuxième et entre la deuxième et troisième injection. Nous devons informer les médecins sur ce point, et rester vigilant sur la façon de se faire vacciner.
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de règles définies, et pour les personnes qui ne voulaient faire qu’une piqure à la fois, les vaccinations se terminaient au bout de 8 ou 9 mois après la naissance des bébés. Avec ce nouveau règlement, les bébés pourront être vaccinés dans un espace de temps inférieur à 6 mois.
Pourquoi parle-t-on de vaccination contre la grippe ?
Je change de sujet. Dans sa vidéo, le Dr. Ozaki parle de vaccination. Pourquoi parle-t-on de vaccin contre la grippe en ce moment ? D’abord, l’épidémie de virus continue. Elle n’est pas contenue. Dans un tel environnement, pendant l’hiver, plusieurs maladies s’accompagnent de fièvre ou de toux. Si on rajoute les maladies infantiles, cela peut faire penser à la grippe, un pneumocoque, un mycoplasme, un RS. Il y a une myriade de possibilités.
Mais dans le lot, la grippe et les pneumonies liées aux pneumocoques, notamment pour les personnes âgées, s’attrappent pendant des épidémies. On peut les prévenir par vaccin ou en limiter les symptômes. Donc, pendant l’hiver, et tant que nous n’avons pas de vaccin contre la COVID-19, nous recommandons de se faire au moins vacciner contre ces maladies, puisque c’est possible, et surtout pour passer un hiver plus tranquile.
Si seulement il y avait un vaccin ou des médicaments contre la COVID-19…
Les conversations mentionnent souvent « si seulement il y avait des vaccins contre la COVID-19 », ou « si seulement on pouvait faire une pilule pour cela » etc. C’est certainement une opinion qui se base sur ce que l’on sait des grippes.
Pourquoi tout le monde souhaite-t-il un vaccin ? C’est parce que nous voulons éviter d’attraper le virus.
Mais quand on demande ce qu’il en est vraiment, les gens répondent qu’ils supposent qu’il vaut mieux attraper ces virus. Par exemple, les gens supposent qu’il vaut mieux que les enfants attrapent la varicelle ou les oreillons, et ils disent qu’il vaut mieux ne pas les faire vacciner. Ce n’est pas le cas.
Il faut comparer les inconvénients quand on attrape ces maladies, et aux effets secondaires quand on se fait vacciner. Si on comparent ces deux critères, les inconvénients en cas de maladie portent à bien plus de conséquences. C’est pour cela que nous créons des vaccins. Plus la maladie a des conséquences importantes, plus il est important de vacciner.
Les vaccins qui existent et ceux qui n’existent pas
Il y a des maladies pour lesquelles des vaccins, et d’autres pour lesquelles nous n’en avons pas.
Maladies et vaccins
Les gens espèrent un vaccin contre le nouveau coronavirus, mais cela ne va pas se faire immédiatement.
En fait, de la même manière, il n’y a pas de vaccin contre l’hépatite C. Il n’y a pas de fièvre de la dengue qui s’est répandue il y a quelques, le SIDA, le norovirus, source de diarrhées, particulièrement pour les personnes âgées. Le paludisme (malaria en anglais) et le Syndrome de fièvre sévère avec thrombocytopénie qui est lié aux tiques, c’est pareil.
Il y a de nombreuses maladies contre lesquelles nous ne pouvons pas nous protéger.
Le rôle des vaccins
En revanche, il existe des vaccins pour les maladies de la colonne de gauche. Il y a des vaccins périodiques et des vaccins que l’on fait volontairement. On se fait vacciner pour ne pas attraper ces maladies, ou pour en diminuer les symptômes.
Parmi ces vaccins, les vaccins contre l’hépatite B ou le cancer du col de l’utérus (Papillomavirus humain) ne sont pas à propos de l’attraper ou pas. Leur inoculation sert à empêcher de développer un cancer. Pour éviter d’avoir un cancer du foie, ou de l’utérus. Le papillomavirus humain peut être à l’origine non seulement de cancer de l’utérus mais aussi de cancer du pénis, et même de cancer de la gorge. Les vaccins empêchent ce genre de cancer.
Ce qui veut dire que nous conseillons à tous de se faire vacciner contre les maladies pour lesquelles on peut le faire.
À propos du cancel du col de l’utérus, il y a de nouvelles informations. Vendredi de la semaine dernière, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires Sociales a publié une lettre annonçant qu’il va donner des directives à toutes les municipalités d’envoyer aux personnes éligibles un courrier pour informer sur le besoin de se faire vacciner et la tranche d’âge pour le faire. Nous souhaitons donc que chacun pense aussi à cette vaccination contre le cancer du col de l’utérus.
Pour terminer.
Les maladies dont on peut se prémunir sont aussi appelées VPD. Vaccinons-nous contre les maladies dont on peut se prémunir. La Tokyo Medical Association encourage chacun à le faire.
Questions et Réponses de la presse
Infos Locales au Japon ne traduit / résume ici que les points importants des questions, par faute de temps.
À propos du refus de prise en charge
Q : Concernant la délégation aux médecins de proximité la gestion des symptômes avant de se rendre à l’hôpital. Ne pensez-vous pas que cela va être difficile ?
Entre mars et juin, beaucoup de cliniques refusaient de consulter ou voir des patients qui avaient de la fièvre. Cependant, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires Sociales a exprimé ses inquiétudes sur le fait que si on dit que l’on refuse de consulter, cela devienne un refus de traitement.
Quand des médecins ouvrent le cabinet médical, ils envoient une lettre de présentation. Dans cette lettre, ils disent, peut-être parce que c’est un modèle de lettre, qu’ils souhaitent consulter pour tous dans leur nouvelle communauté.
Les médecins agréés ont l’obligation de travailler pour la population. Faire tout ce qu’ils peuvent pour leur communauté en matière de santé fait partie de leurs obligations. S’ils choisissent de ne pas faire des choses dangereuses, et s’ils décident de faire que ce qu’ils aiment, ils n’ont qu’à arrêter d’être agréés.
Les assurances médicales utilisent les taxes de la population, et les honoraires sont payées à 50% par l’assurance, à 40% par les impôts, et à 10% par les malades. C’est comme cela que le système fonctionne. Si on adhère à ce système qui a cette structure, et si on refuse des patients, cela devient incohérent.
Les médecins qui sont inscrits dans des associations médicales souhaitent faire de la manière que nous suggérons et jusqu’à nouvel ordre, personne ne s’y est opposé.
Dans le cas des cliniques dont les lieux d’examen sont dans des espaces étroits, où il n’est pas possible de faire de séparation physique ou des horaires, elles doivent donner aux personnes qui consultent par téléphone les coordonnées d’une clinique ou d’un hôpital qui peut s’occuper d’elles. C’est le minium à faire.
Nous pensons que comparativement à la première vague, cette solution devrait résoudre le refus de prise en charge des patients qui ont de la fièvre. En tout cas, ces cliniques ne le feront plus si elles appartiennent à l’association des médecins.
Concernant les J.O. et la santé
Q : Le comité des J.O. considère sérieusement l’ouverture des J.O. l’an prochain. De quoi faut-il s’inquiéter ?
Résumé : en ce moment, les discussions entre les principaux intéressés ont repris et je ne sais pas combien de médecins et spécialistes de santé publique y participent.
Dans la situation présente, les pays avec beaucoup de cas d’infection sont les États-Unis, l’Inde et le Brésil. En outre, dans les pays européens, la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, le nombre de décès diminue mais le taux d’infection progresse.
L’État japonais fait avancer le projet malgré tout. De surcroit, la progression du nombre de cas de contamination dans les pays avoisinants de l’Inde et du Brésil est pour chaque pays à la hausse ou à un niveau stable mais élevé.
Si on pouvait faire les J.O. avec des spectateurs dans ces conditions, on ne pourrait autoriser que les personnes en provenance de Chine, Taiwan, Nouvelle Zélande, Australie, et d’un nombre limité de pays. Si on devait faire les J.O. pour tous, la question serait de savoir comment endiguer l’épidémie.
La question est de savoir combien de peuples pourraient accepter de faire comme au Japon en portant leur masques et en évitant les « Trois F » et autres gestes barrières, etc. Quand on pense à cela, on peut se demander comment on pourrait étouffer le virus. C’est une grande inconnue. Dans ce contexte, si on me demande si on peut ouvrir les J.O. aux spectateurs, du point de vue des risques en matières de virus, je pense que cela risque d’être limite.
Tant que nous n’avons pas de solution miracle comme des vaccins, je pense qu’il va être difficile de tenir les J.O. sous la forme que nous avions jusqu’à présent.
Une autre forme de J.O.
Néanmoins, beaucoup d’athlètes se sont accrochés jusqu’à présent. Ils continuent à s’entraîner dans ce but. On peut envisager de faire venir de nombreux athlètes des différents pays, en prenant toutes les mesures de prévention du virus. Si les villages olympiques et les personnes en charge mettent correctement les mesures en place, je pense qu’il ne sera pas impossible de les organiser.
Par ailleurs. Les J.O. sont soutenus par beaucoup d’organisations. La TMA avait soutenu le projet. Il y avait beaucoup de volontaires pour faire les vaccinations, pour être sur la ligne d’arrivée pour aider à prévenir les insolations. Tout cela se faisait sur le principe du volontariat. Mais l’an prochain…
En ce moment, et surtout à Tokyo, le personnel de nombreux établissements de soins sont à bout de force. Dans de nombreux endroits, leur situation financière s’aggrave. Dans ce cas, en plein été, il faut s’interroger pour savoir si les médecins pourront aider, y compris pour la prévention des insolations. Je pense que cela va être très difficile d’un point de vue financier et pratique.
Si on demande la coopération de la TMA, pour le moment, je ne sais vraiment pas si elle sera en état de le faire. Si on devait le faire, il faudrait le faire sans spectateurs. Je pense qu’il serait raisonnable de considérer que c’est un bon compromis.
C’est ce que le milieu médical pense. Maintenant, les responsables économiques pensent aussi à d’autres choses en même temps pendant qu’ils préparent ces jeux. Et je ne peux pas dire ce que les autres organisations et spécialistes pensent sur ce point. Mais du point de vue médical, c’est ce que je dirais pour le moment, si on nous demande de participer.
Comment trouver un médecin de famille
Q : les médecins de famille vont être au centre du système. Mais tout le monde n’en a pas, notamment parmi les jeunes générations. Comment faire ?
Les jeunes sont des personnes en bonne santé pour la majorité. On me dit souvent que pour les jeunes, les visites médicales régulières etc. ne fonctionnent pas. Selon moi, les visites médicales régulières commencent à partir de 40 ans. Je pense que c’est le problème.
Les jeunes font des visites médicales à l’école, puis finissent leurs études. Ils se mettent à manger des choses qui ne sont pas bonnes pour leur santé. Il y a les pots etc. Et d’un point de vue de la protection de la santé, il faut faire attention à son régime, faire des exercices, etc. Ils commencent tout cela sans avoir ces connaissances, et commencent à s’instruire sur ce point après 40 ans. Je pense que c’est bien trop tard.
Dans ce sens, il faut que des médecins de familles soient présent dès leur adolescence et les suivent pendant leur entrée dans la vie d’adulte. Ceux-ci pourraient leur donner des conseils, même quand ces jeunes ne sont pas malades. Nous essayons de construire un tel système, parce qu’il est nécessaire.
Donc un des piliers du système médical doit passer par le médecin de famille. Bien sûr, cela commencera avec un pédiatre et continuera avec un médecin naika. Je pense qu’il faut vraiment avoir ce médecin. Pour les jeunes, ce n’est donc pas inutile d’en avoir.
La médecine en ligne
Q : Les jeunes générations demandent l’accès aux consultations en ligne, notamment en raison du coronavirus. Quelle est votre position ?
Par exemple, dans les maladies liées au mode de vie, plutôt que de se rendre à l’hôpital 1 ou 2 fois par mois, si le traitement est à peu près stable, on peut déjà échanger et obtenir une ordonnance en ligne.
Je pense qu’on pourrait élargir le champ d’application.
Pour ce qui est des autres maladies que le nouveau coronavirus, faire la première consultation pause un problème de sécurité. Il faut par principe que les gens commencent par des consultations en présence physique du médecin. Et ceux ont un passé d’avoir consulté dans un hôpital, et ceux qui rencontrent un médecin devraient ensuite pouvoir faire des consultations en ligne.
Inversement, il y a des groupes de médecins qui ne font que des consultations en ligne sans rencontrer les patients. Ces groupes devraient être interdits. Il faut commencer par des consultations en présentiel, et après ces consultations, une fois que le médecin connait bien le patient, ce sera à mon avis bien s’ils peuvent faire les consultations en ligne.
Après il y a les problème de paiement des premières consultations et des consultations suivantes. Sur de nombreux points, les consultations en ligne ont de nombreuses conséquences. Il faut réfléchir à une structure détaillée pour pouvoir ensuite accepter les premières consultations en ligne. Je ne suis pas opposé, mais il faut surmonter beaucoup de choses auparavant.
Le ministre de la Santé Tamura le sait aussi, et je pense qu’il étudie ces points.