2020-10-15 – Comité des experts et ministre de la reconstruction
Le 15 octobre 2020, le ministre Nishimura de la reconstruction économique et les experts du pays ont tenu une conférence de presse. Ils expliquent les mesures qui marchent, qui ne marchent pas, ce qu’il va falloir faire à partir de maintenant, et comment. Il est également question de revoir les lois s’il le faut, et des mesures pour encourager les familles à avoir plus d’enfants.
Ministre de la reconstruction
Le comité des experts a fait un bilan de la situation actuelle concernant le virus. Le Dr. Omi va expliquer cela un peu plus tard.
Situation infectieuse et effet des mesures de prévention
Pour ma part, j’ai présenté au comité des experts l’analyse de la situation infectieuse dans les quartiers de divertissement. Pendant la période de propagation de juillet à août, nous avons faits beaucoup de tests PCR. Je vais en présenter quelques unes rapidement.
Fukuoka
Ce graphe présente l’exemple de Nakasu à Fukuoka.
La ligne verte montre le nombre de personnes qui se sont rendues dans les quartiers de divertissement. La courbe orange montre le nombre moyen de personnes infectées par semaine. Il y a des irrégularités selon les jours. La barre en bleu foncé correspond à des tests PCR systématiques (qui comprennent les cas contacts et les personnes asymptomatiques). Le nombre d’examens pour toute la ville est en bleu clair.
Dans le cas de Nakasu, on le voit clairement. C’est vraiment très tôt, à partir de fin juin à juillet, que la ville a appelé les gens faire le test PCR dans le quartier. C’était un peu trop tôt, car il n’y avait aucun cas positif. C’est un peu après que le nombre de cas a commencé à augmenter. À partir de début août, l’ensemble de la ville a enregistré des cas, donc le nombre de cas a plutôt augmenté. Aussi, j’ai l’impression que les tests systématiques ont été faits trop tôt.
Concernant la courbe des sorties, elle a baissé parce que le gouverneur de Fukuoka a ordonné de limiter les horaires d’ouverture (entre le 8 et le 21 août). Aussi, ce nombre a naturellement diminué. En fait, alors que le nombre de sorties avait commencé à augmenter fin juillet, le nombre de sorties vers Nakasu a diminué avec l’augmentation du nombre de cas, puis après les restrictions d’horaires, il a brutalement baissé.
Nagoya
On peut penser que le pic du nombre de cas a été atteint grâce à ces deux effets.
Dans le quartier Sakai à Nagoya, c’est à peut près la même chose. Le nombre de personnes qui s’y sont rendues a augmenté. Mais lorsque le nombre de cas d’infection a augmenté, la courbe de fréquentation a diminué, et complètement chuté pendant les périodes de restriction d’ouverture imposées par le gouverneur. Et cet effet a permis de faire tomber la courbe du nombre de cas. En fait, il n’y a pas eu tant de tests faits de manière concentrée et systématique.
Tokyo – Shinjuku
En revanche, à Shinjuku, ce que l’on a découvert, c’est que si on considère que le nombre de personnes qui fréquentaient Shinjuku le 14 juin était à zéro, pendant toute la période qui a suivi, le nombre de cas a continué à augmenter. En juin, de nombreuses personnes sont sorties vers ce quartier. Ensuite, le nombre a diminué un peu à partir de début août. Mais même comme cela, depuis début juin, le nombre de personnes qui se sont rendues à Shinjuku a augmenté.
D’un autre côté, les examens ciblés ont eu lieu après avoir appelé les gens du Kabuki-chô à faire les examens. Le nombre total a dépassé 8000 tests. À partir de mi-juin, nous avons considérablement accru le nombre de tests. Nous avons fait 1000 tests par semaines (dans un seul quartier). Cela représente en moyenne 100 tests par jour. Et ce sont ces tests qui ont eu un effet, ce qui a permis de faire baisser la courbe du nombre de cas à partir de début août.
Osaka
Pour Minami (à Osaka), c’est pareil.
Le nombre de tests a considérablement et en même temps le nombre de personnes qui se sont rendues dans ces quartiers a diminué, ce qui a permis de faire baisser la courbe. Au départ, le nombre de sorties était défini à 0, et pendant un certain temps, il était monté à 20%. Mais il était redescendu de 30%. Et cela a permis de renverser la courbe de progression des cas.
Sapporo
Dans le cas de Susukino (à Sapporo), le nombre de personnes visitant ce quartier a toujours dépassé 0. En juillet, la fréquentation avait augmenté de 20% environ par rapport au 14 juin. En août, elle était d’environ 5%. Et après cela, fin août elle est remontée à 20%. C’est un taux de qui continue à monter. En même temps, le nombre de tests systématiques n’augme pas beaucoup.
Du coup, le nombre de nouveaux cas continue à rester élevé.
Ce que nous en déduisons est que les tests de dépistage systématiques ont, jusqu’à un certain point, un effet pour empêcher le risque d’une deuxième et troisième génération d’infections. Dans le cas de Susukino, le nombre de tests était faible, aucune restriction n’avait été imposée. Ce qui fait que le nombre de personnes n’a pas diminué. Nous nous demandons donc si c’est justement parce qu’à Sapporo, les gens continuent à fréquenter le quartier de Susukino.
Ce que l’on en déduit
Pour composer le taux suivant, on regarde
- le nombre de tests faits par établissement. Comme la taille de chaque établissement change, nous prenons le nombre de test par établissement,
- de combien le taux de fréquentation a-t-il baissé. Le pic est entre le 1er juillet et le 15 août, et on compare la baisse par rapport à ce pic.
- le nombre de tests pour l’ensemble de la population de chaque zone.
Vocabulaire :
- 重回帰式による計算値と実測値 : Valeur calculée et valeur mesurée par équation de régression multiple,
- 検査数/人口 : nombre de tests en proportion de la population,
- 重点的検査数/風営法届出店舗数 nombre de tests systématiques par établissement,
- 人出減少率 : taux de baisse de fréquentation (base 0 le 14 juin, pic entre 1er juillet et le 15 août),
- 定数項 : constante,
- 実際の値 : valeurs réelles,
- 計算値 : valeurs calculées.
- すすきの : Susukino (Hokkaido)
- 歌舞伎町 : Kabukichô (Shinjuku – Tokyo)
- 栄 : Sakai (Nagoya)
- ミナミ : Minami (Osaka)
- 中洲 : Nakasu (Fukuoka)
Si on sépare ces trois facteurs, on peut observer les points suivants. Comme je l’ai expliqué au tout début, dans le cas de Fukuoka et Nagoya, la diminution de fréquentation du quartier a une un très fort effet sur la baisse du nombre de cas (partie bleue du graphe).
En revanche, dans le cas du Kabukichô (Shinjuku) et de Minami (Osaka), ce sont les tests de dépistage systématiques qui ont eu un effet. On parle de 8000 et 5000 test (à Minami). On peut voir que cela a eu un certain niveau d’efficacité.
Dans le cas de Susukino, la réduction du nombre de cas est faible. Il y a beaucoup de cas à Hokkaido. Il n’y a pas eu d’examen, et pas de limitation du taux de fréquentation.
Pour le reste, la constante en gris correspond au nombre de tests par habitant dans la région étudiée.
Nous sommes en train d’utiliser ce genre d’analyses macro (c’est à dire pour l’ensemble de la période.
Nombre de nouveaux cas et les flux de personnes
Nous avons également étudié la corrélation entre le nombre de nouveaux cas et la fréquentation des quartiers de divertissements. Nous avons regardé la causalité au sens de Granger, que l’on utilise en analyse économique. Quand on parle de fréquentation,
- si cela augmente, est ce que le nombre de cas augmente ?
- si le taux de fréquentation baisse, est-ce que le nombre de cas diminue ?
Peut-on vérifier qu’il y a une cause et un effet ?
Dans le cas des déplacements vers des lieux de vente et établissements de loisir
De février à mai, on a pu vérifier qu’il n’y a pas de relation de cause à effet.
De même, entre le 1er juin et le 1er septembre, le nombre de fréquentations des quartiers avait augmenté n’a pas influencé le nombre de nouveaux cas.
En revanche, on regarde si les gens ont pensé que parce que le nombre de nouveau cas augmentait, que c’était dangereux, s’ils ont limité la fréquentation de ces quartiers en conséquence. On n’a pas vu cette tendance entre juin et septembre, en revanche, on l’a observée entre février et fin mai. Les gens ont regardé les chiffres concernant le nombre de nouveaux cas, et ont décidé de ne pas sortir plus que nécessaire.
Le directeur du département économique de Tokyo Université, Pr. Tsutomu Watanabe avait vérifié le taux de confinement volontaire pendant la déclaration de l’état d’urgence et la fermeture des écoles.
Ce que nous avons pu confirmer, c’est que les gens limitent leurs déplacements en fonction des informations qu’ils reçoivent.
Ici, nous parlons de sorties vers les magasins et établissements de loisirs, tels que les supermarchés, les centres commerciaux, les cinémas, les parcs à thèmes, les musées. Dans tous ces endroits, le nombre de cas n’a pas d’importance.
Les personnes qui vont faire les courses, qui vont dans une bibliothèque ou un musée portent un masque, et se lavent et désinfectent les mains. Ils évitent les endroits fermés. Aussi, il n’y a pas de relation entre le nombre de nouveaux cas et la fréquentation de ces lieux.
Dans le cas des quartiers de divertissements
En revanche, dans le cas des quartiers de divertissements, il y a une relation entre le nombre de nouveaux cas et la fréquentation.
Donc si je résume ce que je viens de dire.
- Dans le cas de Fukuoka et Nagoya, la baisse de fréquentation des quartiers de divertissements a débouché sur une baisse du nombre de cas.
Au Kabukichô de Shinjuku, la fréquentation n’a pas baissé, mais un dépistage systématique par PCR a permis de faire baisser le nombre de cas. - Dans le cas d’établissements pour faire les courses ou pour les loisirs, il n’y a pas de relation entre le nombre de cas et la fréquentation, parce que les gens suivent les gestes barrières, ce qui rend le risque faible.
Toutefois, parce que le nombre de cas avait augmenté entre février et mai, le nombre de personnes qui se sont rendues dans ces établissements a diminué.
C’est ce que nous avons pu confirmer jusqu’à présent, d’un point de vue de l’analyse macro.
Et maintenant…
Dans le futur, nous allons analyser l’évolution hebdomadaire du nombre de cas, et comment les examens de dépistage, les relations avec les gens ont changé. Je prévois de présenter ces résultats au prochain comité des experts de ce mois.
Dans tous les cas, il faut que nous fassions des analyses plus poussées pour savoir à quel moment il faut faire des tests de dépistage systématiques, et à quel moment il faut lancer des restrictions de fréquentation. Pour ceux-ci, si le nombre de cas est sur le point de remonter, il faudra mettre en place des tests systématiques. au bon moment, et non pas faire une déclaration de l’état d’urgence mais demander une suspension des activités dans une zone et catégorie de métiers très ciblés.
C’est à mon avis ce qui est le plus importants. Nous multiplions les analyses pour évaluer le bon moment. Et cela devra aussi tenir compte de l’épidémie simultanée de la grippe.
Autre point, dont j’ai déjà parlé.
Le test d’entrée aux universités
Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation a donné quelques explications sur ce sujet. Je souhaite apporter quelques précisions.
Pendant les examens, il faut
- obligatoirement porter un masque.
- aérer toutes les 10 minutes.
- obliger les gens à prendre leurs repas assis à leur place.
- avant le test prendre de soi-même sa température, mais pendant l’examen, si un étudiant se sent mal, suivre une liste de contrôle, puis décider s’il faut prévoir de faire un examen ultérieurement ou faire passer l’examen à cette personne dans une autre pièce.
Les personnes qui surveillent les examens doivent
- suivre l’évolution de leur température pendant les 7 jours qui précèdent les examens,
- suivre leur état de santé après les examens également.
- instruire les étudiants de prendre leur température avant de se présenter aux examens.
- En cas de fièvre de 37,5 ou plus, ils faut considérer repousser l’examen de ces personnes.
- etc.
Il faut aussi tenir une liste de présence des personnes qui se sont présentées aux examens.
Pour les cas contacts dans ce cas, si les tests PCR reviennent négatifs, les étudiants pourront passer les examens. En revanche, ils ne devront pas prendre les transports en commun, et ils ne devront pas prendre le même chemin que les autres étudiants pour se rendre vers la salle d’examens. Il faut éviter qu’ils soient en contact.
J’ai expliqué ces points, et le comité des experts a donné son accord de principe.
Toutefois, les experts demandent que les universités trouvent une solution pour permettre aux étudiants dans les régions de stade 3 ou 4 de passer les tests. Ils demandent que la préparation se fasse au cas où. En outre, il faut penser à la probabilité qu’un étudiant commence à avoir des symptômes en plein milieu des examens. Les experts recommandent de séparer les toilettes et les voies de passage.
Les détails seront présentés par le Dr. Omi. Le ministère de l’Éducation se prépare à suivre ces recommandations.
Implémentation de nouvelles technologies
Autre sujet. Dans le cadre de l’implémentation de nouvelles technologies, du 30 octobre au 1 novembre, le stades de Yokohama va tester pendant 3 jours des applications technologiques. Le but est de pouvoir contrôler le risque même si on augmente la capacité des stades.
Des caméras de haute précision vont filmer pour évaluer si :
- les gens ne se rassemblent pas trop,
- comment cela se passe aux toilettes, et dans les couloirs,
- tout le monde porte un masque correctement,
- etc.
Il s’agit de savoir si on peut contrôler le risque de virus même si on augmente le nombre de spectateurs. Aussi, nous utiliserons l’application LINE pour évaluer les flux de personnes. Ensuite, les experts nous ont demandé s’il y avait un moyen de suivre la santé des gens après les rencontres.
Dans les toilettes, on ne peut pas prendre de vidéo. Aussi, nous essaierons de mettre un beacon pour utiliser des ondes électriques qui permettraient d’évaluer les flux de personnes.
Avec ces outils en place, le 30 octobre, nous remplirons le stadium à 80%, et le 31 octobre à 90%. Enfin le 1er novembre, nous évaluerons un remplissage à 100%.
Naturellement, nous surveillerons ce qui se passe la veille (30 et 31 octobre) pour prendre des décisions. Mais s’il n’y a pas de gros problèmes, nous prévoyons de faire progressivement ces essais.
Sur ce point, le comité des experts nous a donné son accord de principe.
Nous avons reçus plusieurs suggestions, dont le suivi santé. Nous allons demander au ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie de considérer chercher des entreprises qui pourraient faire cela correctement, et de l’implémenter.
Cette organisation se base sur la proposition de solutions et technologies mises à disposition par chaque ministère. Ils nous ont proposé et nous allons réunir près de 400 technologies différentes. On peut voir la liste de ces propositions sur la page du conseil pour la Science, les Technologies et l’Inovation au ministère de l’intérieur.
On nous a aussi proposé des savoir faire, et nous sommes en train d’ajuster notre projet pour les autres propositions de participation.
Dans tous les cas, nous nous baserons sur les résultats effectifs pour déterminer les normes pour la tenue d’événements de ce type, et pour améliorer les directives par industrie.
À propos de la tenue d’événements
À partir de demain 16 octobre, à 9:30, nous ouvrirons notre troisième comité pour évaluer la possibilité de tenir des événements. Nous avons consulté chaque branche d’industrie concernée. Demain, l’ordre du jour portera sur les événements à l’extérieur pendant les vacances de fin d’année. Par exemple, il y a la visite au temple pour le nouvel an (初詣).
Nous parlerons aussi des festivals de plein air. En hiver, on n’en fait pas souvent mais jusqu’à présent, nous avions du mal à aborder le sujet. Le comité se prépare pour le printemps et l’été, et réfléchira à la façon dont il faudra mettre ceux-ci en place.
Par ailleurs, les concerts de rock, de pops, les live houses, les karaokés qui se tiennent à l’intérieur, pendant lesquels les gens lèvent la voix sont toujours en attentent de solution. Ensuite, il y a toujours le problème des snacks dans les cinémas. Pour le moment, on autorise les boissons. Les gens enlèvent leur masque momentanément pour boire et le remettent tout de suite. Mais lorsqu’on mange des pop corns ou des hot dogs, on projette des gouttelettes. Ce qui fait qu’il y a des restrictions.
Ces industries du loisir nous ont faits plusieurs suggestions, et certains font des essais sur le terrain. Le gouvernement va aussi utiliser des simulations supplémentaires du super ordinateur Fugaku. Nous souhaitons aussi prendre des mesures sur le terrain. Les experts vont analyser les données ainsi rassemblées et les utiliser pour revoir les directives, et repenser les restrictions concernant les événements.
Nous allons aussi pouvoir utiliser les résultats des études au stadium de Yokohama.
Plutôt qu’une définition d’une politique, nous allons nous baser sur les données pour déterminer ce que nous pouvons assouplir ou faire progresser.
Situation infectieuse dans tout le Japon
Hier, nous enregistrions 177 nouveaux cas. Aujourd’hui le chiffre est monté à 284 personnes. À Hokkaido, hier, il y en avait 20. Le taux de positivité à Tokyo est tombé à 3,9% et celui de Hokkaido à 3%. Dans la préfecture de Aichi, cela s’était calmé mais il remonte dans la tranche des 3%. Osaka a toujours un nombre important de cas. À Okinawa, le taux est tombé à 2,7%, mais aujourd’hui, on nous annonce de nouveau 39 cas. Il faut donc suivre ces chiffres avec attention.
Le nombre de personnes de plus de 60 ans infectés est remonté à 216. Ce serait bien si cela pouvait diminuer. Il y a encore un peu de marge en comparaison avec le nombre au moment du pic (de 328 en avril), mais il faut vraiment limiter le nombre de cas parmi les populations à risque de personnes âgées. Nous cherchons comment faire cela.
Les indicateurs sont aussi en amélioration. Okinawa est tombé sous la barre des 50% ainsi que Tokyo presqu’à 25% pour le nombre de lits occupés. Ce qui veut dire que l’on se rapproche d’un stade 3. Par contre, les taux de positivité pour les tests PCR sont tous en dessous de 4% et le nombre de cas par 100 000 personnes est passé en dessous de 10 (il en faut 15 pour être considéré stade 3). Tokyo a toujours un nombre de 9 mais c’est limite pour un stade 3.
Nous réfléchissons et surveillons tous les jours pour savoir quoi faire. Et surtout, nous devons absolument sécuriser des lits.
Dr. Omi
Bonjour. Aujourd’hui les sujets abordés pendant les discussions ont été présentés par le ministre Nishimura donc je ne reviens pas dessus.
Je souhaite présenter les opinions et le contenu des discussions sur ces sujets. Mais aujourd’hui, le sujet principal va tourner autour de la situation récente en matière d’infection. L’autre jour, le conseil consultatif s’est réuni pour évaluer la situation actuelle. Pendant ce conseil consultatif, certains membres ont exprimé ce qu’ils comprenaient.
Entre le mois d’avril et le mois de septembre, il ya des régions dans lesquelles le virus progresse. Et dans certaines régions, il y a des successions de clusters. Et plus simplement dit, comment devons-nous débattre sur la situation infectieuse ? Le conseil a suggéré que nous expliquions ce point pour clarifier les choses pour le grand public.
Je pensais moi-même parler de cela et j’y pensais pour cette réunion. Mais en fait, aujourd’hui, le comité des experts a pointé qu’il fallait non seulement tenir compte de l’évaluation du conseil consultatif, mais aussi expliquer ce qui se passe d’un point de vue environnemental.
Nous pensons qu’il faut expliquer ce que cela signifie et ce qu’il faut faire. C’est une suggestion du comité des experts d’aujourd’hui. Donc aujourd’hui, je ne vais pas parler juste de la situation, et ce qui se passe en ce moment. Même les experts ont du mal à évaluer avec exactitude la situation, mais ils peuvent expliquer leurs décisions dans le cadre actuel, et ce qu’ils souhaitent demander au gouvernement à partir de maintenant. Sinon ils auront du mal à demander au gouvernement de faire certaines choses. Donc j’ai préparé en urgence une explication que je vous présente maintenant.
Ensuite, je présenterai rapidement les opinions sur les 6 sujets de discussions.
Aujourd’hui nous avons reçu le rapport du ministre de la reconstruction. Et de notre côté, nous allons donc expliquer ce qui se passe en ce moment. Ensuite nous présenterons nos suggestions au gouvernement.
À l’heure actuelle
À l’heure actuelle, la situation montre qu’il y a des facteurs qui entraînent une augmentation du nombre de cas, et d’autres qui font baisser ce nombre. Il faut mettre une pression pour empêcher que cela monte, et pour la baisse il y a une certaine résistance. Cela fait que dans de nombreuses préfectures, on ne voit pas de hausse marquante ou de baisse rapide du nombre de cas. Cette situation continue.
Les facteurs qui entraînent une augmentation
Les facteurs pour l’augmentation, si on devait faire court, ce sont les déplacements pendant les congés, la reprise économique en même temps que nous luttons contre le nouveau coronavirus. Une grande partie des gens souhaitent revenir le plus possible à un certain niveau de confort de vie. C’est un point commun à beaucoup de nous. Et donc, les activités humaines reprennent.
Dans cet environnement, les clusters apparaissent dans des situations plus diverses qu’auparavant. Les endroits « Trois F » sont les mêmes pour tous, mais ces endroits apparaissent dans des situations très variées. C’est donc un facteur d’augmentation du nombre de cas.
S’il n’y avait que des facteurs d’augmentation, le nombre de cas augmenterait sans cesse. Cela n’est pas le cas.
Il y a aussi des facteurs pour la baisse du nombre de cas. Et cela a été répété de nombreuses fois par le ministre Nishimura. Il y a 7 situations dans lesquelles le risque de contamination pourrait être élevé. Ces situations claires. Nous pensons que les gens évitent, de manière individuelle, ces situations, puisque nous les connaissons clairement.
Ce sont donc des comportements de gestion individuelle des risques. Parallèlement, on trouvent toujours des clusters, mais les personnes qui doivent intervenir, les médecins, hokenjos etc. agissent plus rapidement et plus effectivement. Il s’agit d’interventions que j’appellerais gouvernementales. Ce sont ces deux comportements privés et institutionnels qui permettent de faire baisser le nombre de cas.
Il y a un équilibre entre les deux facteurs (hausse et baisse). Lorsque le facteur qui pousse le nombre de cas prend le dessus, on se trouve dans une situation fragile. Et depuis le pic du mois d’avril, il y a eu une tendance à la baisse ou la stagnation du nombre de nouveaux cas. Et selon les régions, il y a une croissance progressive.
En outre, quand il y a des clusters en série, de gros clusters qui impliquent un grand nombre de personnes apparaissent. Dans ce cas, il y a toujours un risque que l’équilibre entre les facteurs disparaisse.
Les recommandations du comité des experts
À partir de ce point, nous avons fait deux recommandations au gouvernement. Nous avons fait des progrès dans l’identification des situations dans lesquelles les clusters apparaissent. En tant qu’experts, nous allons approfondir l’analyse. En complément, le gouvernement doit informer de manière claire sur ce que sont les comportements à risque et ce que nous devons faire quand le nombre de cas augmente. Si le risque est élevé, il faut éviter l’endroit. S’il est faible, encourager à la vigilance seulement.
Il s’agit de risk communication. Il convient de donner des explications encore plus claires à la population.
Un autre point, et c’est un point que la population a accepté à mon avis, nous n’arriverons jamais à un niveau 0. Donc à partir de maintenant aussi, il y aura des cas de contamination. Il faut s’y attendre.
Il y a des risques de clusters. Mais pour ce qui est de la propagation du virus, ce que nous savons, c’est que si nous agissons vite, nous étouffons rapidement la croissance du nombre de cas. Donc, à partir de ce que nous savons, les personnes responsables doivent agir encore plus rapidement qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent pour contenir le virus le plus vite possible.
Bien entendu, la façon de faire va changer d’une région à l’autre. Les préfectures vont donc devoir tenir compte de la situation épidémique de chaque région pour prendre leurs décisions en collaboration avec les représentants locaux.
De fait, aujourd’hui, juste avant cette conférence, plusieurs préfectures et services sanitaires nous ont expliqué les différentes mesures qu’ils prenaient. Il font toutes sortes de choses, mais en outre, il doivent apprendre de l’expérience des autres préfectures. Ils doivent partager les informations pour fournir un service encore plus efficace et rapide.
Les différentes opinions des experts
Concernant les points qui ont fait l’objet de discussion, le ministre Nishimura a suffisamment expliqué.
Sur les examens d’entrée dans le système éducatif
Parmi nous, une personne a parlé des cas contacts. Par exemple, les cas contact en milieu scolaire. Dans ce cas, que faut-il faire ? Le ministère de l’Éducation a fait une proposition et je vais expliqué nous avons accepté.
Pourquoi laisserons-nous les cas contact passer les examens ? Nous avons plusieurs raisons. Dans le cas des étudiants qui passent des examens, nous savons exactement qui cette personne est. De plus, tous vont porter un masque, puisque c’est une condition inévitable. En outre, dans le cas des cas contacts, ils ont déjà passé un test, et on sait qu’ils sont négatif. Le jour de leur examen, il faut que chacun soit sans symptômes. En outre, les examens vont avoir lieu dans une autre pièce. Aux yeux des experts, on peut considérer que les mesures appropriées sont en place.
C’est pour cela que nous avons accepté la proposition du gouvernement.
HER-sys et la rationalisation de la base de données pour une meilleure analyse de la situation
Ensuite, il y a HER-sys (Health Center Real-time information-sharing System on COVID-19 : le système de suivi des informations concernant les patients et de la gestion des aides). Nous avons reçu un rapport du groupe de travail sur ce projet.
Il y a encore des défis sur ce point, mais ils sont en cours de résolution. La partie technique est en train de s’améliorer il me semble. Mais au départ, il y avait des problèmes qui n’étaient pas techniques. Par exemple, la numérisation des données personnelles était différente et on ne pouvait pas unifier les données de tous les gouvernements locaux.
Les services sanitaires avaient une histoire propre à leur préfecture et ville. Cela rendait la coopération difficile. Ce groupe de travail HER-sys s’occupe des problèmes techniques, et ne couvre pas les débats autour du partage d’information. Ils recensent les problèmes techniques. Mais pour la résolution, c’est de l’ordre du gouvernement et pas des experts ou du groupe de travail. Il y a une prise en charge par les politiques, et l’administration. S’ils ne s’en occupent pas, on ne peut pas le résoudre.
Sur ce point, les experts ont demandé au gouvernement de prendre la responsabilité de s’en occuper.
Sur le nombre insuffisant de téléchargement de l’application COCOA
Après, il y a eu plusieurs observations concernant l’application COCOA. Elle donne des résultats, mais le taux d’utilisation reste encore trop faible. S’il n’augmente pas…
Nous n’avons rien décidé aujourd’hui, mais parmi les avis, il a été pointé que le gouvernement devait l’imposer un peu plus. Il ne faut pas rester au stade du « S’il vous plait ». Il faut soit demander vraiment fort ou encourager de manière avantageuse l’utilisation de ce système. Certains experts s’inquiètent que si on ne le fait pas, cette appli ne permettra pas de prévenir la propagation du virus.
Tout à l’heure, on a parlé des tests grandeur nature au stadium de Yokohama. Là aussi, les experts ont émis plusieurs avis. Le ministre l’a bien expliqué, d’ailleurs. Ce qui est important, c’est ce qui se passe autour, et pas seulement les lieux de repos. Dans le document du ministre c’est écrit également. Si on n’augmente pas le nombre d’installation de COCOA, cela ne peut pas marcher.
Comprendre aussi quelles sont les situations sans risques
Concernant les simulations du super-computer Fugaku et l’élévation de la voix des spectateurs. Notre soucis concerne la façon dont les gouttelettes pourraient voler quand on crie ou parle fort. On utilise beaucoup Fugaku pour savoir quels sont les risques élevés. Cela va continuer. Mais il ne s’agit pas de seulement connaître les risques élevés. Il faut aussi connaître les risques moindres. Nous sommes arrivés à un stade où il faut le savoir.
Plus précisément, par exemple, on sait comment les gouttelettes se propagent quand on parle fort. Mais quand on ne chuchote ? Il faut savoir pour les deux cas.
Nous devons connaître non seulement les comportements à risque mais aussi les comportements sans danger, et utiliser les technologies nouvelles comme Fugatsu.
Suivre l’état de santé des gens pour connaître la situation épidémique
Un troisième point concerne la gestion de la santé. Il s’agit de quelque chose de différent des applications de traçage des cas contact. Les apps de traçage sont bien pour savoir avec qui on a été en contact.
Ici je parle d’autre chose. Il est important d’avoir une application qui évalue la santé des gens. En fait, dans la préfecture, il y a le N-chat. Dans la préfecture de Kanagawa, qui est essaie de monter un modèle, il y a une app qui surveille la santé.
En utilisant cette app, nous savons si les particuliers ont de la fièvre, toussent, s’ils ont mal à la gorge. Si nous savons cela sur le plan régional, nous pouvons nous faire une idée de l’évolution du virus. Nous pouvons prévoir ou déterminer des signes avant-coureurs.
C’est particulièrement important. Hier, en comité consultatif, nous avons d’ailleurs parlé de cela. Il faudrait pouvoir utiliser ces apps pour suivre la progression de la grippe également. Pas seulement celle du coronavirus. Si nous faisions cela, nous pourrions avoir une idée de l’évolution des épidémies et c’est un service de santé publique.
La gestion de la santé est faite individuellement. Et si le nombre de cas augmente, cela relève du domaine de l’hygiène publique. Et d’un point de vue des particuliers, si tous y participaient, nous pourrions identifier plus rapidement les lieux qui sont en cours de propagation de l’épidémie. Nous avons demandé au gouvernement d’étudier les possibilités.
Prolonger la campagne Go To Travel jusqu’à l’an prochain
Enfin, le dernier point, le comité des experts a parlé des voyages en petit nombre et par horaires dispersés. Nous avons fait des propositions. Comme nous approchons des fêtes de fin d’année, les gens risquent de se faire infecter. Là aussi, comme je l’avais déjà dit, il faudrait que le gouvernement prolonge encore un peu la campagne Go To Travel. Par exemple jusqu’au 10 janvier environ. Je ne sais pas si c’est possible. Mais il faut le faire rapidement, et encourager les gens à disperser les dates pour les fêtes de fin d’année. Cela sera discuté pendant la prochaine réunion du comité des experts.
Rien n’a été décidé, mais nous pensons que cela pourrait être nécessaire, et il faudra en reparler.
Le Q & R de la presse
Pour des questions de temps, Infos Locales au Japon raccourcit cette partie.
Q : sur les moments pour déterminer quand faire des tests systématiques de dépistage ou imposer des restrictions.
Concernant ce point, les analyses sont en cours. Le problème pour les dépistages, est que si on les fait trop tôt, cela n’apporte aucune information utile. De même, il faut identifier le meilleur moment pour demander aux établissements de fermer ou retreindre leurs horaires.
Q : Concernant les tests grandeurs nature dans le stadium de Yokohama. Les gens ont surement des réserves.
Il est évident que les gens sont inquiets. S’ils participent et se font infecter par exemple. Inversement, le consensus national est qu’il faut reprendre une activité socio-économique. Mais pour y arriver, la population a besoin de faire des efforts aussi. Les suivis des clusters se font et doivent se faire rapidement.
De plus, le Japon a des technologies avancées qui permettent d’identifier les points dangereux, et c’est une chance inespérée de le faire. C’est pour cela que nous avons décidé d’être d’accord.
Au moment des fermetures temporaires, on utilisait pour la première fois des nouvelles technologies pour identifier les flux de personnes. Depuis, le Japon a appris de nombreuses choses et a développé de nouveaux outils, pour prévenir, analyser et améliorer les flux de personnes. Tous ces outils ont pour but de permettre aux gens de vivre une vie plus normale sans leur imposer trop de restrictions et peser sur leur quotidien.
Si jamais ce test débouche sur de gros clusters etc., il y aura des mesures pour y remédier.
Q : Concernant les analyses macro et micro qui permettent de définissent les mesures à prendre avec un support scientifique.
Le ministre Nishimura a expliqué comment les mesures ont évolué à chaque fois que l’on a eu plus d’informations sur le virus.
Au début, on imposait des restrictions à tous. Les gens ont appris à suivre les gestes barrières et donc on n’a plus eu besoin de demander à tout le monde de se restreindre pour toutes les activités. Progressivement, on a aussi pu identifier qu’il n’y avait plus besoin de fermer tous les établissements mais seulement une partie, et on sait réduire la zone géographique concernée. On sait qu’on n’a pas besoin de fermer complètement, mais limiter les horaires.
Les tests de dépistage ont lieu différemment pour maximiser l’efficacité de recherche des cas d’infection. Chaque analyse permet d’affiner les mesures pour prendre celles qui ont le moins d’influence sur notre quotidien.
Toutes les décisions sont prises en fonction des résultats de toutes ces études et des résultats scientifiques.
Q : Qui prendra les décisions concernant les fermetures temporaires, réduction d’horaires et tests de dépistage.
Toutes les informations et simulations servent à déterminer ce qui est le plus efficace pour chaque situation. Les gouverneurs sauront s’il est nécessaire de fermer ou pas, etc. en fonction de ces résultats.
Pour ce qui est du futur, les gouvernements locaux vont faire leurs études sur le terrain en fonction de leurs région, et le gouvernement va aussi modéliser des solutions en fonction des résultats du super-ordinateur Fugaku etc. Ce sera encore une fois un travail d’équipe.
Il s’agit d’une préparation pour la prochaine vague d’épidémie également.
Q : Pourquoi les réductions d’horaires ne sont-elles pas efficaces partout ?
Les réductions d’horaires ont un effet différent en fonction des régions parce que tout dépend de ce qui se passe le soir. Par exemple, il y a des préfectures où plus il est tard, plus on boit de l’alcool. Dans d’autres, on limite la durée de présence dans les établissements à 2 heures etc. Tout dépend de la façon de fonctionner.
Donc ce dont on doit se souvenir, c’est que plus on reste longtemps ensemble, plus le risque d’infection augmente. Plus on boit, plus le risque est grand. Plus on reste tard à boire, plus c’est dangereux.
Et donc, en fonction de cela, chaque gouverneur local prendra les décisions appropriées à la situation.
Ces analyses seront présentées ultérieurement.
Par exemple, on sait maintenant que si les gens ne s’assoient pas en face à face dans les restaurants, les risques de contamination sont largement moins forts. Le risque est divisé par 4. Ces explications seront données plus tard.
Q : Dans les quartiers de Shinjuku, les mesures ont marché un temps, mais cela risque de ne pas continuer. Ne faut-il pas un cadre plus fort pour cela ?
C’est un des point discuté en comité des experts. Les experts ne sont pas en mesure de forcer les gens légalement. Le gouvernement devra peut-être revoir le cadre de la loi. Le problème est de trouver un équilibre entre la liberté individuelle et l’intérêt public en matière de législation. Il faut parler des possibilités de gérer la situation sans aucune loi ou pas. Il faut aussi identifier quelles mesures auront besoin d’un support légal.
Ce n’est pas simple. La loi ne peut pas être changée à volonté. Il faut parler de ce qui doit faire l’objet de loi, aussi.
Ensuite, il y a aussi qu’il faut créer au plus tôt un espace pour que les gens puissent consulter sans se soucier de la protection de leur vie privée. Il faut avant tout, pour éviter des situations comme à Shinjuku, faire en sorte que les gens puissent consulter facilement.
Le ministre de la reconstruction a annoncé des mesures après cette conférence.
Mesures pour renforcer le taux de natalité
Le gouvernement japonais a décidé d’aider les foyers qui souhaitent avoir des enfants à accéder aux soins de l’infertilité.
Il va donc étudier les possibilités pour prendre à la charge de l’État le coût des traitements de l’infertilités. Le Premier Ministre souhaite que la décision soit prise dans le courant de l’année. Pour cela, il devrait y avoir une révision de la couverture sociale et des aides. Il n’y a eu aucune opposition à cette proposition.
De plus, le gouvernement souhaite promouvoir des mesures de support pour les familles avec des systèmes de babysitting etc. Les discussions ont aussi tourné autour du manque d’éducateurs de garderies et maternelles.
Les études ont montré que les familles dont les maris aident plus à la maison pendant leurs congés ont plus de chances d’avoir un deuxième enfant. Le gouvernement prévoit d’instaurer un système de congés de paternité après la naissance des bébés.
Le gouvernement a également évoqué le problème de la divulgation d’informations auprès des entreprises pour bénéficier du système de congé de paternité. Les entreprises vont dans le même sens pour ce projet.
Le Premier Ministre souhaite créer une société qui permet aux femmes de se sentir en sécurité pour avoir des enfants. De plus amples informations seront données dans le courant de l’année.