2020-11-18 Japan Medical Association
Cette fois, la Japan Medical Association explique les consignes de sécurité et prévention en préparation à la nouvelle vague d’épidémie COVID-19 qui touche essentiellement les villes au Japon. Elle explique également comment consulter.
Discours concernant la COVID-19
Bonjour. Je suis le président Nakagawa de la JMA.
Mon discours concerne le nouveau coronavirus. Le nombre de nouveaux cas d’infection par la COVID-19 augmente de nouveau depuis le mois d’octobre.
Depuis notre conférence de presse de la semaine dernière du 11 novembre, le nombre de nouveaux cas dans l’ensemble du pays a dépassé le nombre de cas au moment des pics des mois d’avril et mai. La croissance est exceptionnelle.
Les mesures de Hokkaido et à Tokyo
Hier, 197 personnes ont été confirmées à Hokkaido. Le 16, ce nombre était supérieur aux 189 cas d’infection à Tokyo. Le nombre de nouveaux cas a dépassé la centaine pendant 12 jours maintenant.
À Hokkaido, où la propagation du virus continue, hier, 17 novembre 2020, la préfecture de Hokkaido a remonté, pour la ville de Sapporo, le niveau d’alerte qui était à 3 au niveau 4 sur l’échelle de 5 niveaux définis par la préfecture.
Le gouverneur Suzuki de Hokkaido a annoncé que s’il n’est pas possible d’éviter le risque de contamination,
- les personnes de la ville de Sapporo doivent éviter de sortir si cela n’est ni urgent ni nécessaire,
- tous doivent éviter les déplacements de et vers la ville.
Les demandes d’auto-restriction sont imposées jusqu’au 27 novembre 2020.
À Tokyo, aujourd’hui, 423 personnes ont été confirmées infectées (à 15:00 environ). Aujourd’hui et demain, les experts vont se réunir et se préparent à faire passer le niveau d’alerte pour Tokyo au niveau le plus élevé de 4.
Les journées de patience de l’automne
Les clusters qui sont à l’origine de la propagation des virus se répandent non seulement dans les quartiers de vie nocturne mais aussi sur le lieu de travail, dans les communautés étrangères et dans les centres d’aide sociale, etc.
Nous appelons chacun à ne pas se déplacer vers les régions dans lesquelles le virus se propage. C’est essentiel.
Nous pensons que l’accumulation des comportements (de prévention du virus) de chaque personne dans le pays peut permettre de contenir une pandémie.
Il y a un pont ce week-end. Le 23 novembre est le jour de la fête du travail. Nous appelons la population dans son ensemble à considérer qu’il s’agit « de journées de la patience d’automne ». (NdTr : attendre les jours meilleurs pour en profiter mieux).
Afin d’empêcher une propagation du virus, nous invitons chacun à rester chez soi, aérer suffisamment, et à se reposer à la maison.
Tous les jours, la presse publie le nombre de nouveaux cas, et cela amène un sentiment d’inquiétude dans la population. Inversement, une partie des gens se sont habituées au concept de Coronavirus, et certains refusent de se faire examiner par des docteurs.
Le marteau et la danse
Hier, la JMA a invité le docteur N., expert du gouvernement, à une conférence – symposium. Il a écouté en tant qu’officier à plein temps et a ensuite donné une conférence en ligne aux membres de notre association. Pendant la conférence, il a expliqué que pour éviter les deuxièmes niveau d’infection, il fallait limiter les contacts. La concentration de la population, la température, les déplacements, la conformité (ce que l’on appelle prise de conscience des mesures de prévention) sont les 4 principaux facteurs de contamination.
La clé pour surmonter cette situation de crise est de trouver comment contenir en très peu de temps la croissance du nombre de nouveaux patients et renverser la courbe épidémique.
Il a expliqué qu’il fallait mettre en place une politique qui combine des contre-mesures épidémiques drastiques (marteau) et la possibilité de concrétiser un nouveau quotidien avec un nombre faible de cas. C’est ce que l’on appelle la politique de « marteau et de danse ».
Ensuite, le docteur N. a mentionné un article du journal de Hokkaido du 15 novembre dans lequel il est expliqué que si on ne fait rien, le nombre de patients en état grave dans les hôpitaux va être exploser. Les médecins de Hokkaido travaillent sans pouvoir se reposer. Ils font du mieux qu’ils peuvent avec un sens de mission.
Le système médical doit expliquer les risques
Devant un nombre incroyable de patients dans la préfecture, on peut s’attendre à ce qu’ils ne puissent plus rentrer chez eux. Il montrait un article particulièrement émouvant.
Il nous a expliqué qu’il fallait encore plus faire entendre les appels du personnel médical. Ensuite, il a exposé les risques d’un effondrement du système médical, et insisté sur le fait qu’il faut que l’ensemble de la société participe à l’effort pour contenir l’épidémie.
Il nous a demandé notre aide pour lancer un avertissement afin de faire savoir que si on ne fait rien, il ne sera pas possible de compter sur le système médical comme partie intégrale de l’infrastructure de notre société.
En tant que président de la JMA, je suis tout à fait d’accord. Il faut beaucoup de personnel médical pour gérer les patients COVID-19 en état grave qui se trouvent sous ventilateur. Il faut protéger les équipes médicales qui travaillent au premier plan pour se battre contre la COVID-19 afin d’empêcher un effondrement du système médical.
Nous demandons à la population dans son ensemble de faire attention à ce que nous disons.
Les mesures de prévention fortes pourraient déboucher sur de meilleurs solutions économiques
On nous dit que ce qui est important, c’est de ne pas donner la priorité à soit la prévention du virus soit la reprise économique. Cependant, selon nous, les mesures de prévention les plus sécurisées déboucheront sur les meilleures mesures économiques.
Si la propagation continue dans le futur, il faudra taper du marteau avec des mesures fortes. L’impact économique des contre-mesures de type marteau ont un effet detrimental sur l’économie. Afin de ne pas revenir à une suspension de l’activité socio-économique, il est essentiel que chaque membre de la population applique les mesures de prévention.
Je le répète, ne vous habituez pas à la COVID-19. Ne sous-estimez pas la puissance de la COVID-19.
Je demande encore une fois à l’ensemble de la population, de transformer ce pont de 3 jours en « journées de patience d’automne ».
Ensuite, si vous avez ne serait-ce que des petits doutes sur votre santé, consultez et faites-vous examiner dans un établissement médical qui affiche la marque de conformité aux directives (cf photo).
Merci.
Questions de la presse
Quelles mesures pour le Marteau du « Marteau et de Danse » ?
Q : Vous avez parlé de « Marteau et de Danse ». Vous avez expliqué en introduction qu’il s’agit de mesures de restriction des activités socio-économiques, ou de déclaration de l’état d’urgence. Ai-je bien compris ?
C’est vrai que les déclarations de l’état d’urgence ou un lock-down comme en Europe sont des mesures fortes de type marteau.
Compatibilité entre la campagne Go To et les restrictions proposées par la JMA
Q : Vous avez parlé du pont de ce week-end comme devant devenir des journées de patience pour l’automne. Mais le gouvernement, bien qu’il mette en place des mesures pour Go To Travel etc., cela continue. Comment vous positionnez-vous sur ce point ?
Pour le moment, le gouvernement a décidé de ne pas revoir la campagne « Go To ». En tant qu’Association Médicale du Japon, nous ne pensons pas qu’il soit efficace de demander des changements.
Ce que j’ai annoncé aujourd’hui, c’est un message de la JMA envers la population pour qu’ils agissent.
Ne pas sous-estimer la puissance de la COVID-19
Je ne donne aucune instruction à la population. Je leur demande juste. En conférence de presse la semaine dernière, j’ai dit qu’en voyant l’augmentation du nombre de cas, je demande au gouvernement de changer sa tactique. À partir du moment où le gouvernement ne change pas la campagne Go To Travel, tout ce que nous pouvons faire, c’est demander à la population de changer de comportement.
Naturellement, la campagne Go To, et surtout les campagnes Go To Travel et Go To Eat qui sont principales sources d’infection doivent se faire en ayant pris un maximum de mesures de prévention. Nous l’avons dit. Aujourd’hui, l’augmentation brusque du nombre de cas va certainement motiver les gens à faire quelque chose. Dans tous les cas, il ne s’agit pas d’instructions mais de demande à la population.
La simulation de Google et le nombre de lits sécurisés
Q : Hier, Google a publié une prévision du nombre de patients à partir de prévision par intelligence artificielle. À l’heure actuelle, environ 12000 personnes sont hospitalisées ou dans un établissement d’hébergement etc. dans tout le pays. Le modèle prévoit que ce nombre passe à 20000 personnes. Va-t-il y avoir assez de lits ?
Nous nous approchons d’une crise. Tokyo annonce que la ville va passer au niveau d’alerte maximum. À l’extérieur de Tokyo, à Hokkaido, à Sapporo, le risque de passer à une niveau d’alerte maximal est très possible. Ces prévisions de Google par IA donnent des prévisions chiffrées assez impressionnantes. Nos déclarations en conférence de presse sont entendues par le gouvernement et d’autres endroits. Nous les faisons avec l’espoir que nous serons entendus. Nous intervenons directement auprès de la population mais nous espérons que le gouvernement nous entendra aussi.
Qui est concerné par les limitations de déplacement ?
Q : J’ai deux questions. Dans votre discours, vous expliquez qu’il est important de limiter volontairement les déplacements vers les zones où l’infection se propage. De quelles régions parlez-vous ? Ensuite, pensez-vous aussi recommander de ne pas se déplacer depuis les régions dans lesquelles le virus se propage ?
Pour dire quelle région, il faut voir la situation infectieuse et le nombre de patients. Cela n’est pas mon rôle de dire lesquelles. Pour les déplacements, je pense que les limitations devraient être dans les deux sens.
Quelles sont les régions en difficulté en ce moment ?
Q : J’aimerai en savoir plus sur le système de fourniture de soins. Comment évaluez-vous le système médical face à la propagation du virus dans chaque région ? Que peuvent faire les médecins de famille pour aider ?
Le système médical de Tokyo et Hokkaido sont sous tension de manière générale. Pour les autres régions, d’ici peu, on peut s’attendre à ce qu’elles soient sous tension. Nous recevons ces informations et il y a beaucoup de détails. La question est de savoir si on pourra maintenir le système médical dans ces régions. Nous sommes à un moment critique.
Un message pour les médecins de famille
Q : Dans ce cas, le rôle des médecins de famille va prendre plus d’importance. Avez-vous un message pour eux ?
Les médecins de familles ont des fonctions liées à leur hôpital ou à leur clinique. Je pense que chacun souhaite faire quelque chose. Nous souhaitons les aider, et nous pourrons le faire, je pense.
Relation entre la campagne Go To et le nombre de patients
Q : Tout à l’heure, vous avez expliqué que l’augmentation du nombre de patients est lié à la campagne Go To. Voyez-vous la campagne Go To Travel ou Go To Eat à un des facteurs d’augmentation des cas ?
Go To Travel en soi n’est pas clairement à l’origine de l’augmentation du nombre de cas d’infection, mais nous pensons qu’il peut l’avoir suscitée. Nous avons du mal à trouver des informations qui montrent que la campagne a débouché sur une augmentation du nombre de cas. Mais si on regarde les rapports et la chronologie d’infection des patients, on peut facilement penser qu’il est un facteur.
Obstacles aux tests de dépistage
Q : Le nombre de tests PCR est en augmentation. Y a-t-il des rapports sur des obstacles que l’on n’avait pas perçus ?
Dans la situation présente, je pense qu’après avoir observé un résultat positif, par exemple, les procédures sont maintenant beaucoup plus flexibles et disons administratives. De plus, nous avons la possibilité d’étendre le nombre de tests de dépistage jusqu’à un certain point. Dans la situation, il me semble qu’on n’a pratiquement jamais de situations dans lesquelles un médecin ne peut pas demander un test quand il le souhaite.
493 cas à Tokyo aujourd’hui
Q : Il y a eu 493 personnes infectées à Tokyo aujourd’hui. C’est un nombre record. Qu’en pensez-vous ?
D’abord, le nombre de tests de dépistage est très élevé, et donc on trouve plus de cas, je pense. Ce qui m’inquiète le plus, c’est que contrairement à la première et deuxième vague, ce ne sont pas majoritairement des jeunes personnes mais des personnes d’âge moyen qui sont de plus en plus infectés. C’est le souci numéro 1. Il faut surveiller avec beaucoup d’attention cela.
Quelles seront les difficultés si le nombre de patients augmente ?
Q : Je souhaite poser une question sur les consultations et les traitements. Je suppose que depuis ce mois-ci, tous sont équipés. Qu’en pensez-vous. Ensuite, comme le nombre de patients augmente, y a-t-il des difficultés, et si il n’y en a pas encore, quelles sont les difficultés que vous anticipez ?
Au début, beaucoup de choses ne se passaient pas facilement en matière de consultation et traitement. Mais maintenant, il est possible de contacter le ministère de la santé et les différents gouvernements locaux, et les gens sont assez calmes. Beaucoup comprennent mieux la situation. Dans beaucoup de régions dans toutes les préfectures, les gens ont laissé tomber et suivent les consignes.
Ensuite, il y a le problème de quoi faire quand les patients ne viennent pas. Il y a beaucoup de paperasserie un peu complexe, et nous essayons de la simplifier.
Dans la situation actuelle, j’observe ce qui se passe et je pense que les médecins sont près à faire ce qu’il faut.
La politique économique et les appels à agir
Q : En appelant la population à faire ainsi, vous espérez des améliorations. D’un point de vue politique, avez-vous des demandes spécifiques à faire au gouvernement pour améliorer la situation de tension ?
Si on se concentre seulement sur les traitements, nous ne sommes pas en situation de porter un jugement sur le bien-fondé d’une politique économique. En revanche, en tant qu’association médicale, en tant que JMA, nous pouvons dire que des mesures de préventions approfondies déboucheront ensuite sur de bonnes solutions économiques. C’est ce que nous savons et ce que nous disons.
Les cas infectés sont plus âgés en moyenne. Quels risques ?
Q : Vous venez d’exprimer des préoccupations concernant l’augmentation plus élevée du nombre de cas parmi les tranches d’âge moyen que celles des plus jeunes. Pouvez-vous nous dire d’un point de vue des risques d’aggravation ce que cela signifie ? De quoi êtes-vous inquiets, et que faut-il surveiller ?
D’abord, les personnes âgées sont plus à risque. Parmi les personnes d’âge moyen, on commence à trouver des personnes avec des conditions préexistantes. C’est préoccupant dans ce sens.
Le reste de la conférence portait sur les changements de prise en charge financière des hôpitaux. Infos Locales au Japon ne le traduit pas pour des raisons de temps.