2020-12-25 – Premier Ministre Suga
Le 25 décembre 2020, le Premier Ministre Suga a tenu une conférence de presse avec le Dr. Omi, président des du comité des experts. Au cours de celle-ci, il demande à la population de coopérer aux restrictions d’horaires, et de limiter les sorties pendant les congés de fin d’année. Il a également expliqué les mesures aux frontières, après l’apparition d’une variante du virus, et la politique de vaccination. Les réponses à la presse sont accompagnées d’explications du président du comité des experts, le Dr. Omi. Ces informations sont importantes pour comprendre la politique d’immigration dans les semaines à venir.
Discours du Premier Ministre Suga
Je tiens cette conférence de presse aujourd’hui afin de vous expliquer la situation actuelle concernant ce nouveau virus, et pour demander de nouveau votre coopération pendant la fin et le début d’année.
Cela fait maintenant 1 an que nous nous battons contre ce virus. Le virus se propage principalement dans la Capitale et le Grand Tokyo, alors que nous entrons dans le premier hiver depuis le début de cette épidémie. Le nombre de nouveaux cas d’infection continue à dépasser 3000 personnes par jour, ce qui est élevé, et je suppose que tout le monde est de plus en plus inquiet.
Je souhaite commencer par exprimer mon respect et ma gratitude aux professionnels de la santé, qui se battent en première ligne sur le terrain, aux établissements de soins infirmiers, et à tous.
Pendant ce temps, nous avons constamment travaillé, en nous appuyant sur les recommandations des experts, dont celles du Dr. Omi. C’est ainsi que nous avons devisé des mesures dont le but est de protéger la vie et les moyens de subsistance de la population. Le gouvernement a multiplié les efforts pour assurer la continuité des entreprises et protéger l’emploi, avec la subvention d’ajustement de l’emploi et d’autres mesures. À l’heure actuelle, le taux de chômage est de 2,9%, ce qui est faible en comparaison avec les autres pays. Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous pour leur coopération aux différentes mesures telles que les réductions des horaires d’ouverture des établissements de restauration, la suspension de la campagne « Go To » et le télétravail.
Sur ce point, je regrette sincèrement d’avoir participé à ce dîner de réception, alors que je demandais à tous d’éviter de se réunir pour manger avec de nombreux adultes. Je souhaite de nouveau présenter mes excuses.
Comme vous le savez, ce mois-ci, le nombre de déplacements au sein de la capitale n’a pratiquement pas diminué. À ce rythme, une reprise encore plus importante de la propagation du virus est inévitable. À compter de demain, nous entrons dans la période de congés de fin et de début d’année, et je dois demander à toute la population de coopérer. Passons les vacances de fin et début d’année tranquillement. Je pense que les occasions de se réunir en famille et avec des amis sont nombreuses. Cependant, nous devons vous demander d’éviter autant que possible de participer à ces réunions et de coopérer avec nous, afin que nous puissions arrêter la propagation du virus pendant les vacances de fin et de début d’année.
La fin et le début d’année sont une période pendant laquelle les institutions médicales ont aussi besoin de limiter leur activité. La coopération de chacun de vous est aussi nécessaire pour ne pas augmenter plus la charge de travail des institutions médicales. Le gouvernement a doublé le montant de l’aide aux médecins et infirmiers envoyés pour lutter contre le coronavirus, et subventionne 15 000 yens de l’heure pour les médecins et 5 500 yens de l’heure pour les infirmiers.
En outre, à compter d’aujourd’hui, il a décidé d’allouer un budget supplémentaire de 270 milliards de yens afin de fournir une aide d’urgence aux hôpitaux qui acceptent des patients atteints de coronavirus.
Afin de soutenir les personnes qui font de leur mieux sur le terrain, nous allouerons en urgence, pour un total de 28000 lits dans tout le pays, une subvention d’un montant maximum de 15 millions de yens par lit. Celle-ci devrait permettre d’augmenter le nombre de lits d’hôpitaux pour les cas de coronavirus, améliorer le traitement des personnes sur le terrain, et d’établir un système médical responsable, afin que les personnes qui en ont besoin puissent recevoir les soins médicaux dont elles ont besoin.
Depuis longtemps, les experts insistent sur le risque de contamination lorsqu’on mange ou boit. La plupart des « contaminations invisibles » qui touchent environ 60% des personnes infectées à Tokyo sont attribuées au fait de manger et de boire. Selon eux, la méthode la plus efficace de lutter contre ce virus est de limiter les horaires des établissements de restauration. Nous demandons aux personnes qui travaillent dans la restauration et coopèrent avec nous des efforts particulièrement difficiles. Je suis vraiment désolé d’avoir à le demander.
Pour l’avenir, grâce à la coopération supplémentaire de chaque région, nous avons doublé le plafond des primes de coopération. Celles-ci passent de 600 000 yens par mois à 1,2 millions de yens par mois afin que nous puissions revenir à un quotidien équivalent à celui qui précédait l’apparition du coronavirus. En outre, nous offrons un menu avec une variété d’aides pour les entrepreneurs, dont un prêt sans intérêts et sans garant d’un montant maximum de 40 millions de yens. Aussi, nous vous demandons de bien vouloir coopérer.
En outre, en ce qui concerne les réductions des horaires des établissements de restauration, nous envisageons de réviser la loi sur les mesures spéciales, afin de permettre des mesures plus efficaces qui combineraient des aides financières et des sanctions. Toutefois, lorsqu’on parle de sanctions, parmi les membres du comité des experts, certains émettent l’opinion qu’il faut renforcer le cadre juridique, et certains donnent un avis prudent concernant une restriction des droits privés. À partir de maintenant, le comité des experts devrait étudier rapidement ce point.
Nous allons renforcer les mesures aux frontières. Pour gérer le problème de la variante du virus trouvée en Grande-Bretagne, depuis hier, nous avons renforcé les mesures de refus d’entrée au Japon pour les ressortissants étrangers qui ont un historique de séjour au Royaume-Uni. En plus de celles-ci, nous venons de décider d’appliquer les mêmes mesures de refus d’entrée au Japon pour les ressortissants étrangers qui ont un historique de séjour en Afrique du Sud. Dans le futur, nous continuerons d’accorder la plus haute priorité à la protection de la santé et de la vie de la population et renforcerons rapidement les mesures tout en observant la situation infectieuse dans chaque pays.
Par ailleurs, la vaccination est le facteur le plus décisif en matière de contrôle des virus. Les inoculations ont déjà commencé aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Notre pays a aussi commencé des tests cliniques, et prévoit de compiler les données pour le mois de février. Après cela, les ministères concernés travailleront ensemble et s’organisent pour qu’une fois que des analyses auront confirmé en priorité leur efficacité et la sécurité, nous commencions à inoculer au plus tôt les personnes qui en ont besoin avec un vaccin approuvé.
La campagne Go To a débuté au mois de juillet, près de 70 millions de personnes l’ont utilisée, et nous avons relié environ 340 cas d’infection à celle-ci. Je pense que cela a grandement contribué au soutien de l’économie régionale. Le mois dernier, sur les recommandations des experts, nous avons pris des mesures pour interrompre les voyages à Hokkaido, Osaka et Tokyo. De plus, il s’agit d’une décision que j’ai prise parce que j’étais très inquiet. Afin de bénéficier des mesures concentrées sur la fin et le début d’année, nous avons décidé de suspendre la campagne pour tout le pays.
Pendant tout ce temps, j’ai reçu beaucoup d’encouragements concernant la campagne, de la part des populations locales. D’un autre côté, on m’a reproché de semer l’anxiété parce qu’il était difficile de comprendre comment on pouvait continuer à la fois les mesures contre ce virus et la campagne Go To. Pour ma part, je pense que, quelque part, je n’avais pas suffisamment expliqué à la population les mesures contre le nouveau coronavirus. Dans le futur, je souhaite prendre le temps d’améliorer ma communication envers la population du pays.
Cela fait 100 jours que j’ai pris mes fonctions. Ainsi que je l’ai promis pendant les élections générales, nous ferons tout notre possible pour contrer le nouveau coronavirus. Ensuite, nous répondrons aux problèmes que notre pays a longuement reportés, à savoir la constitution d’une société verte, le passage au numérique, et la mise en place de contre-mesures contre la baisse de la natalité. Pour cela, nous avons déployé tous nos efforts pour vous montrer en détails à quoi devrait ressembler le futur de notre pays.
Le montant des aides financières pour le traitement de l’infertilité augmentera à partir du mois prochain, la restriction liée au revenu sera abolie, et la prise en charge par la sécurité sociale commencera à compter de 2022.
En ce qui concerne les frais de téléphonie mobile, les grandes entreprises ont annoncé successivement leur intention de les réduire d’environ la moitié, en faisant passer les plans de 20GB à 2 980 yens.
Si nous souhaitons entrer dans une ère plus prospère, nous devons d’abord commencer par arrêter la propagation du virus. Après la déclaration de l’état d’urgence du mois d’avril, nous devons encore une fois faire appel à votre coopération, afin de protéger la vie et les moyens de subsistance de chacun, de la famille et des personnes qui sont chères à chacun. Pour commencer, je vous demande de nouveau de passer des fêtes de fin et de début d’année tranquilles, afin d’aider le système médical à tenir tant bien que mal en attendant le début des vaccinations.
Je souhaite que vous passiez un moment calme en petit comité avec votre famille et vos proches. Nous vous demandons de nous prêter mains fortes afin de contenir au plus tôt le virus, de revenir à un quotidien similaire à celui que nous connaissions avec l’apparition de la COVID-19, et de réaliser une société qui répond à nos espoirs.
Merci.
Questions et Réponses de la presse
NdT : les questions qui ne portent pas sur la COVID-19 ne sont pas traduites.
(journaliste)
Je souhaite poser une question concernant les mesures du gouvernement contre le nouveau coronavirus. À la fin du mois de novembre, le gouvernement a appelé la population à s’abstenir toutes les activités inutiles et non urgentes pour une « période de 3 semaines décisives ». Toutefois, dans la situation actuelle, le virus continue à se propager. De plus, certains soulignent que la décision de suspendre complètement Go To Travel pour tout le pays arrive également trop tard. En outre, lors de votre allocution, vous venez de vous excuser à nouveau d’avoir participé à une réunion avec plusieurs adultes.
Quelles sont selon vous les raisons qui font que le virus n’arrête pas de se propager ? Ensuite, je souhaite savoir les décisions de gestion par le gouvernement que vous regrettez jusqu’à présent. Enfin, je souhaite de nouveau vous demander de nous expliquer la manière dont vous pensez aborder la session ordinaire de la Diète de l’année prochaine concernant le projet d’amendement de la loi sur les mesures spéciales. Merci
Des mesures difficiles, et une progression importante du virus
(Premier ministre Suga)
D’abord, pour ce qui est de la loi sur les mesures spéciales, ce sera comme je viens de l’annoncer. Dans tous les cas, je souhaite que le comité des experts avance dans ses débats rapidement et avec urgence.
Ensuite, concernant la progression du nombre de nouveaux patients infectés. Le niveau infectieux bas des records inégalés jusqu’à présent. Le Dr. Omi, président du comité des experts, est présent et je pense qu’il vaut mieux qu’il explique de lui-même les raisons.
J’ai moi-même, en tant que représentant du gouvernement, pris des mesures contre le nouveau coronavirus, mais c’est la première fois que je me bats contre une maladie infectieuse. Tous les jours, il faut prendre des décisions difficiles. Parmi elles, il y a celle de la campagne Go To, qui, comme je viens de le dire dans mon discours, a été utilisée par 70 millions d’usagers et a amené environ 350 contaminations. Toutefois, depuis que nous sommes passés au stade infectieux de niveau 3, tout le comité des experts, dont le Dr. Omi, nous a conseillé de suspendre aussi cette campagne. Naturellement, conformément à leurs conseils, je l’ai fait pour Tokyo, Osaka et Hokkaido. En revanche, c’est moi qui ai pris la décision de suspendre pour tout le pays la campagne pendant les vacances de fin et de début d’année.
Ensuite, comme je l’ai dit précédemment, la révision de la loi sur les mesures spéciales est motivée par le fait que le facteur principal d’infection est lié à la restauration. Je souhaite poser la question au Dr. Omi sur ce point, mais je crois néanmoins que si le gouvernement avait un paquet de « réductions des horaires, prestations financières, sanctions », nous pourrions plus facilement l’imposer. Je souhaite agir une fois que les membres du comité des experts en auront discuté.
Pourquoi la propagation ne s’arrête pas
(Dr. Omi, président du comité des experts)
Vous demandez pourquoi la situation infectieuse ne s’arrête pas, et ce qu’il faudrait faire. Puisque vous me donnez cette opportunité d’en parler, je vais expliquer cela rapidement. En ce moment, Hokkaido et Osaka ont agi très tôt avec des mesures intensives, ce qui fait que maintenant, la courbe des cas s’oriente vers le bas pour Hokkaido. Ensuite, la même chose arrive maintenant que la vitesse d’augmentation des cas à Osaka ralentit.
En revanche, dans le cas de Tokyo, nous savons tous que la propagation du virus continue, et qu’elle se répand dans les préfectures limitrophes. C’est ce que nous appelons « déteindre » sur les préfectures voisines. Au bout du compte, le nombre de cas à Tokyo et les trois préfectures adjacentes de Saitama, Chiba et Kanagawa représente 50% de tous les cas du pays. Dans ce contexte, si on ne fait pas rapidement baisser le niveau infectieux de Tokyo et de sa périphérie, le virus va se répandre dans tout le pays. Dans ce cas, je pense que nous n’arriverons plus à l’arrêter.
Après les vacances, le risque d’une croissance très forte est très élevé
Je pense que les flux de personnes vont diminuer jusqu’à un certain niveau pendant les vacances de fin et de début d’année. Néanmoins, ce sur quoi je souhaite insister, c’est qu’une fois que la fin et le début d’année seront passés, l’activité socio-économique va reprendre. Il y a une très forte probabilité que c’est à ce moment-là que les contaminations vont de nouveau augmenter rapidement. C’est pourquoi il faut faire tendre la courbe des cas vers le bas maintenant, pendant la période actuelle. Sinon, une fois que le virus se propagera rapidement, il ne sera pas facile de faire descendre la courbe des cas, et cela prendra beaucoup de temps.
En fait, je ne pense pas que cela sera possible en quelques semaines. Aussi, c’est maintenant qu’il faut tout mettre en œuvre pour faire baisser la courbe des cas. C’est pour cela qu’il faut que l’État, les gouvernements locaux, les entreprises et la population dans son ensemble s’unissent et travaillent intensivement à arrêter la propagation du virus.
C’est pourquoi nous demandons encore un peu de temps, mais en ce qui concerne ce qu’il y a à faire, il y a deux différences majeures entre ce que nous devrions faire maintenant et ce que nous devions faire au mois d’avril, lors de la déclaration de l’état d’urgence.
Appuyer plus fort sur les points sensibles
Le premier point, c’est qu’en avril, nous avions imposé des mesures sur une grande échelle pour réduire de 70 à 80% des contacts entre les gens. En revanche, cette fois, nous avons une expérience de plus de 6 mois, et c’est grâce à cela que nous savons qu’il suffit de prendre des mesures autour des « points sensibles 急所 ». C’est là la première différence.
Ensuite, la deuxième différence, c’est que beaucoup de gens se sont conformés aux demandes de l’état et des gouvernements locaux. Néanmoins, on pourrait dire qu’ils s’y sont habitués, et nous sommes arrivés à une situation où nous n’arrivons plus à obtenir leur coopération aux demandes.
En conséquence, je viens de parler de 3 points sensibles, et il me semble qu’il est essentiel de se concentrer sur ces trois points.
Le premier point est que, comme nous l’avons mentionné dans le passé, il y a cinq situations où le risque d’infection augmente et, comme le premier ministre l’a mentionné plus tôt, le risque d’infection en mangeant et en buvant est élevé. Il faut le supprimer. Il faut le supprimer systématiquement, et c’est la première action clé.
Ensuite, la deuxième action clé, qui est indépendant des repas et de la boisson, c’est de ne rester qu’avec un petit nombre de personnes, dans la mesure du possible 4 personnes ou moins, et qui sont toujours avec soi. Donc, autant que possible rester avec sa famille ou ses amis que l’on voit tout le temps.
Enfin, pour la troisième action, les dirigeants de l’État et des gouvernements locaux doivent envoyer un message clair et consistant, qui décrit en détail les mesures, afin d’obtenir la coopération supplémentaire de la population. Pour ce troisième point, si l’État, les gouvernements locaux, la population du pays, et les entrepreneurs agissent dans la même direction, nous pensons qu’il sera possible de faire baisser la courbe infectieuse vers le bas.
Mon explication était un peu longue, mais j’ai fini.
Les réductions d’horaire et leur efficacité
(journaliste)
Il s’agit d’une question sur les réductions d’horaires. Cela fait deux jours que le nombre de personnes nouvellement infectées dépasse 800 personnes. Pour le moment, Tokyo a demandé aux établissements de restauration de réduire leurs horaires jusqu’à 22:00 jusqu’au 11 janvier. En ce qui concerne une réduction supplémentaire des horaires de fermeture, la gouverneure Koike a émis des doutes sur son efficacité. Monsieur le Premier Ministre Suga, que pensez-vous de l’effet d’une réduction plus importante des horaires de fermeture ?
Un autre point, que le Dr. Omi a déjà mentionné, concerne la possibilité d’une déclaration de l’état d’urgence dans le futur. En fonction de l’état infectieux après la fin et le début de l’année, pourrait-il y avoir, par exemple, une déclaration de l’état d’urgence limitée au Grand Tokyo au lieu d’une déclaration pour l’ensemble du pays ? Merci.
(Premier ministre Suga)
Je commence par répondre concernant la gouverneure Koike. À l’heure actuelle, 14 préfectures, dont Hokkaido, Osaka, Tokyo et Aichi, font l’objet de réductions des horaires.
Dans le cas de Tokyo, le gouvernement et le ministre Nishimura ont fait cette demande à la gouverneure, et il me semble que le Dr. Omi a également demandé des réductions supplémentaires des horaires. Cependant, je suis conscient que, sur ce point, ce sont les préfectures qui ont le pouvoir de décision. C’est pourquoi la gouverneure, plutôt que de changer les horaires, a décidé d’arrêter les illuminations à 22:00, et d’appliquer d’autres mesures.
Ensuite, en ce qui concerne la « déclaration de l’état d’urgence ». À l’heure actuelle, je sais que le Dr. Omi m’a également dit que nous n’avons pas besoin, pour le moment, de déclarer l’état d’urgence. Quoi qu’il en soit, lorsque nous avons lancé la déclaration de l’état d’urgence du mois d’avril, nous voulions contenir le virus. Depuis, nous avons appris beaucoup de choses, à mon avis. Sur ce point aussi, je souhaite laisser la parole au Dr. Omi s’il souhaite ajouter quelque chose.
Quelle forme pour une déclaration d’urgence ?
(Dr. Omi, président du comité des experts)
En réponse à votre question sur la déclaration de l’état d’urgence, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous savons maintenant sur quels points agir.
Donc, en fait, si nous devions maintenant dire en quelques mots pourquoi nous avons cette situation infectieuse en ce moment, c’est parce que notre société nécessite une activité économique. Dans ce contexte, normalement, si nous appuyions sur les points sensibles, nous pourrions empêcher le virus de se propager dans une certaine mesure. Une grande partie de la population coopère pour appuyer sur ces points sensibles, et nous leur en sommes reconnaissants. Cependant, je pense qu’au bout du compte, la raison de la propagation du virus tient au fait que l’on n’appuie pas assez sur ces trois points sensibles dont je vous ai parlé tout à l’heure.
Aussi, ce que j’ai dit tout à l’heure, c’est que ce que nous pouvons faire en ce moment, appuyer sur ces points sensibles, c’est ce qu’il faut, et il est particulièrement important de le faire. C’est en cela que l’État et les gouvernements locaux doivent envoyer un message consistant, et la population a besoin d’être sollicitée pour que tout le monde aille dans la même direction. Si nous ne le faisons pas, comme je l’ai expliqué précédemment, une fois que les congés de fin et de début d’année seront terminés, il y a une probabilité que la propagation du virus sera particulièrement intense. Pour éviter cela, il faut appuyer le plus possible sur les points sensibles en ce moment, et faire descendre la courbe des infections. C’est extrêmement important.
Le plan de vaccination
(Journaliste)
Je souhaite savoir ce qu’il en est de la sécurisation des vaccins et du plan de vaccination dans le futur.
(Premier ministre Suga)
D’abord, en ce qui concerne les mesures, nous avons passé un accord avec trois laboratoires pharmaceutiques pour un approvisionnement total de 290 millions de doses, soit, s’il y a 2 inoculations, 145 millions de personnes. Parmi ceux-ci, la société Pfizer a déposé le 18 décembre une demande d’homologation. Le vaccin a déjà été inoculé deux fois pendant des examens cliniques au Japon, et nous prévoyons de synthétiser les résultats d’ici le mois de février.
Après examen sur la base de ces données, les produits homologués seront administrés, en priorité aux professionnels de la santé, ensuite aux personnes âgées, puis aux personnes qui ont une maladie chronique ainsi qu’au personnel des établissements pour personnes âgées. Ces personnes seront prioritaires. Je souhaite que le coût de toutes les inoculations soient pris en charge par l’État.
Ensuite, en particulier pour le produit de Pfizer, il est nécessaire de transporter et conserver les vaccins dans un compartiment à moins de 70 degrés Celsius. Aussi nous avons déjà constitué une équipe composée de membres de chaque ministère et agence, et si le vaccin est approuvé, nous pourrons procéder aux inoculations le plus rapidement possible. Ce système est en place et s’organise déjà.
Changement de la loi sur les mesures spéciales, et rapidité d’application des mesures
(Journaliste)
Je souhaite d’abord poser une question concernant la vitesse d’application des mesures contre le coronavirus. Par exemple, quand on parle du vaccin, pensez-vous commencer les vaccinations en février ? C’est ma première question.
Après, à propos de la loi sur les mesures spéciales, l’autre jour, vous avez dit à la télévision que cela se déciderait en session ordinaire de la Diète et aujourd’hui, il me semble que vous avez dit la même chose. En revanche, pour quand prévoyez-vous la promulgation ? Ensuite, en vue d’accélérer la mise en place, il semble qu’avant de présenter le projet de loi, les partis au pouvoir et l’opposition se sont entendus sur la nécessité du projet de loi. Dans ce cas, avez-vous l’intention de solliciter la coopération des partis de l’opposition avant de déposer le projet de loi ?
(Premier ministre Suga)
D’abord, il existe un conseil du parti au pouvoir et de l’opposition pour discuter les mesures contre le coronavirus. On y échange toutes sortes d’opinions concernant les mesures de prévention de la propagation du virus et les mesures économiques. Il m’arrive de prendre des décisions en fonction de ce qui s’y est passé. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il s’agit d’un problème sur lequel nous devons avancer en tenant compte des suggestions de chaque parti politique. Je pense que c’est dans ce sens qu’il faut s’organiser avec ce coronavirus.
Donc, pour ce qui est du vaccin, ce que je viens de dire, c’est qu’il m’a été dit que les principales données seront disponibles d’ici février. Par conséquent, lorsque les données seront publiées, elles seront examinées, et les inoculations suivront. De ce point de vue, la question est de savoir si les données montreront que les vaccins garantissent sécurité et efficacité, et je pense que tout peut changer en fonction de cela. Dans tous les cas, les données seront compilées jusqu’au mois de février, et c’est ce qui m’a été dit. Je souhaite que tout se passe rapidement.
(Journaliste)
Et sur la date de promulgation de la loi sur les mesures spéciales ?
(Premier ministre Suga)
On m’a déjà posé cette question tout à l’heure.
Je souhaite que cela se fasse rapidement.
Mesures aux frontières. Faut-il les renforcer plus ?
(Journaliste)
Il s’agit d’une question sur les mesures aux frontières. Tout à l’heure, vous avez expliqué que les mesures sont également renforcées pour l’Afrique du Sud. Cependant la variante du virus a aussi été trouvée dans d’autres pays, et se répand. Pensez-vous renforcer encore plus les mesures aux frontières ?
(Premier ministre Suga)
Naturellement, pour le moment, nous avons parlé du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud, mais je sais qu’il existe aussi d’autres cas. Je souhaite que nous prenions des mesures aux frontières rapidement tout en vérifiant ces informations.
Améliorer la communication du Premier Ministre
(Journaliste)
Tout à l’heure dans votre discours, vous avez mentionné que les explications des mesures au grand public n’étaient pas suffisantes dans certains domaines. Vous dites que vous prévoyez d’améliorer la communication, mais quels sont les points particuliers sur lesquels vous avez des regrets ? Ensuite, comment prévoyez-vous d’y répondre, dans les détails ?
(Premier ministre Suga)
Par exemple, j’ai pris de moi-même la décision de suspendre la campagne Go To Travel. À l’époque, on m’a reproché plusieurs choses, y compris que les explications étaient insuffisantes, que la décision venait trop tard. Je pense donc que nous devrions procéder en expliquant correctement les choses. Toutefois, je souhaite que tous comprennent que j’ai vraiment hésité. Je pense dans ce sens.
Peut-on obtenir un changement des comportements sans état d’urgence ?
(Journaliste)
Tout à l’heure, le Dr. Omi a lui aussi expliqué qu’il pensait que la situation actuelle ne nécessite pas une déclaration de l’état d’urgence. D’un autre côté, il a parlé du fait qu’en comparaison avec les fois précédentes, il devenait plus difficile d’obtenir de la population un changement des comportements. Pensez-vous qu’il sera possible d’obtenir un changement de comportement de la population sans faire de déclaration de l’état d’urgence ? C’est ma seule question.
(Premier ministre Suga)
Me posez-vous la question ?
(Journaliste)
Je la pose à vous et au Dr. Omi.
(Premier ministre Suga)
Je pense que c’est possible. Si nous expliquons correctement la situation actuelle à chaque opportunité, je suis convaincu que nous pourrons l’obtenir.
(Dr. Omi, président du comité des experts)
Pour ma part, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous avons frappé avec des mesures particulièrement fortes et de grande portée pendant la déclaration de l’état d’urgence du mois d’avril. Lorsqu’on revient dessus, il y a parmi elles, des mesures qui n’étaient probablement pas nécessaires. Nous avons fait ainsi parce qu’à l’époque nous ne savions pas ce qui pouvait marcher, et nous tâtonnions dans le noir.
Cependant, maintenant, nous savons de plus en plus de choses. Parmi elles, il y a ce qui concerne la loi sur les mesures spéciales dont nous parlions précédemment. Après tout, quand je revois les mesures prises jusqu’à présent, je me dis que j’aurais aimé que certaines choses soient différentes. Quand je pense à cela, la question est de savoir si on fait une déclaration de l’état d’urgence ou pas.
Par exemple, tout à l’heure, nous avons parlé de la réduction des horaires. En même temps, pour cela, il faut que les gouverneurs envoient un message ferme et clair. Il est nécessaire de faire passer un message fort. Néanmoins, si le pays doit demander quelque chose, il faut donner de quoi inciter les gens à coopérer. Même si on fait une déclaration de l’état d’urgence, s’il n’y a pas ce genre de choses, elle s’avérera difficile à faire respecter. Au contraire, comme je le disais plus tôt, nous avons acquis des connaissances pendant ces 6 mois ou plus. Nous allons examiner les points qui posaient problème, et comment les résoudre proprement. C’est pourquoi je pense que des révisions de la loi sur les mesures spéciales et d’autres lois seront plus efficaces et plus réalistes. Je pense qu’elles sont nécessaires.
La variante du virus, les vaccins, les tests à grande échelle
(Journaliste)
En écoutant votre discours, Monsieur le Premier Ministre, je m’inquiète que vous ne partagiez pas suffisamment le sentiment de crise suscité par l’apparition soudaine de ce virus mutant. Celui-ci n’est pas apparu seulement au Royaume-Uni et en Afrique du Sud, mais aussi au Nigeria, où il se propage très rapidement. De plus, les universitaires, les experts et les politiciens du monde entier discutent avec passion en ce moment sur le fait que l’apparition simultanée et soudaine de cette variante est un phénomène complètement nouveau. De plus, cela pourrait vouloir dire que les vaccins qui sont en cours de développement depuis environ 1 an seraient inefficaces. Une discussion sérieuse a commencé à ce sujet.
Le Professeur Dasgupta de l’Université de Cambridge a annoncé que l’apparition de ce virus mutant entrainerait le début d’un processus de fuite des vaccins. Il dit que c’est une première étape.
Au Japon également, plutôt que de nous en tenir seulement au fait que les vaccins sont notre dernier recours, il me semble qu’il vaudrait mieux, dans un stade précédent, se poser la question de savoir comment faire face à des variantes subites et concomitantes du virus, et réfléchir sérieusement à comment faire face à la prochaine phase. Pendant cette année, le monde entier s’est battu contre le coronavirus, mais il est clair que, parmi les stratégies, la Chine est le seul pays qui a systématisé les tests PCR et l’isolement sur une grande échelle, et qui a connu une croissance économique. D’autres pays sont dans une situation désastreuse. Le Japon n’est pas non plus enclin à des examens de dépistage sur une grande échelle.
Il y a peut-être des besoins, pour des raisons de sécurité nationale, d’être proaméricain et anti-chinois, mais en matière de coronavirus, il faut peut-être considérer que les vaccins pourraient ne pas être une solution efficace face à l’apparition de variante du virus. Dans ce cas, il pourrait être efficace de faire des tests de dépistage et d’envisager sérieusement la méthode chinoise de réaliser des tests PCR sur toute la population. Fort heureusement, il existe des tests du secteur privé à 3000 ou 2000 yens. Dans ce cas, cela serait possible avec un budget de 300 milliards de yens environ. Avec le montant du budget supplémentaire disponible, il devrait être possible de dégager 500 milliards. Pourriez-vous sérieusement réfléchir au développement global de la politique au cours de l’année écoulée et au développement stratégique ici ?
Je pose cette question à tous deux. Merci.
Les variantes ne signifient pas qu’il n’est pas possible de vacciner
(Premier ministre Suga)
Je réponds en premier. Les virus évoluent. De ce que je comprends, ce n’est pas parce qu’ils évoluent que les vaccins perdent nécessairement de leur efficacité. En outre, à l’heure actuelle, le Royaume-Uni et l’OMS n’ont pas trouvé de preuves que cette mutation affectera l’efficacité du vaccin. C’est ce qui m’a été expliqué.
Quoi qu’il en soit, dans le futur, le département des examens continuera à collecter diverses informations, y compris sur les souches mutantes, et confirmera l’efficacité et l’innocuité avant que nous prenions des mesures. C’est ce que je pense.
(Journaliste)
Qu’en est-il des tests PCR ?
(Premier ministre Suga)
Pour tout le pays pour tout le monde, je me renseignerai, mais ne pense pas que cela soit nécessaire. C’est ce que je pense.
Le danger avec la variante du virus
(Dr. Omi, président du comité des experts)
Je pense que vous posez 2 questions. La première concerne la variante du virus, n’est-ce pas. Selon les informations de Grande-Bretagne, si cette variante se propage, son nombre de reproductions effectives est d’environ 40%. S’il devait se propager dans le Japon et prendre l’aspect d’une épidémie, à l’heure actuelle, s’il arrivait, en ce moment, le système médical est déjà sous pression, et au bord du dysfonctionnement. Je pense que cela risque d’engendrer une situation particulièrement dangereuse.
Aussi, hier, le gouvernement a pris une décision concernant la Grande-Bretagne. Je suppose donc que vos questions concernent les autres pays. Le virus a été trouvé dans d’autres pays, et il y a des endroits où le virus est déjà maintenu, et dans certains pays, on suppose que c’est cette variante, mais on n’en est pas sûr, mais on l’annonce. Pour le moment, en réponse à ma demande à l’État, l’Institut des Maladies Infectieuses joue un rôle central sur ce point. De toute façon, il faut rapidement faire des prélèvements aux frontières et en faire rapidement l’analyse génétique.
En fait, les gènes de 10% des cas d’infection au Japon font l’objet d’une analyse génétique, ou ce que l’on appelle l’analyse du génome. C’est à peu près la même chose en Grande-Bretagne. Cependant, en fait, les analyses du génome des cas de province ont eu un peu de retard jusqu’à présent. Nous connaissons ceux jusqu’à la fin du mois de novembre, mais on ne peut pas vraiment parler de « en temps réel ».
Même si on parle de temps réel, en fait il ne s’agit pas de quelque chose que l’on obtient immédiatement après un prélèvement. Toutefois, quand on parle de souche, il s’agit de faire ce test immédiatement après un prélèvement, ce qui n’est pas possible de faire localement. Pour les infections locales jusqu’à présent.
Toutefois, en prévision de ce genre de situation, l’Institut des Maladies Infectieuses peut maintenant faire des analyses de génome assez rapidement pour l’immigration, probablement en moins d’une semaine, en temps réel. Aujourd’hui encore je parlais avec le représentant de l’Institut des Maladies Infectieuses, qui m’a expliqué que l’on n’aura pas à attendre plusieurs mois pour avoir une nouvelle technologie qui permettra une analyse génétique encore plus rapide. Dans ce cas, je n’aurai plus à attendre plus d’une ou deux semaines pour obtenir l’analyse des données des autres pays que le Royaume-Uni, y compris l’analyse génétique, avant de pouvoir donner des recommandations avec certitude. J’attends beaucoup de ce développement. Je pense que c’est ce qui va se passer.
La stratégie de tests PCR
Ensuite, concernant les examens, nous en avons parlé à plusieurs reprises. En juillet 2020, le comité des experts a expliqué sa stratégie concernant les examens de dépistage. La division des gens en catégories, et je pense que votre département politique le sait, comprend la catégorie 1 des personnes infectées, et la catégorie 2 des personnes asymptomatiques. Dans la catégorie 2, il y a deux sous-catégories. Dans la première (2a) on y met des personnes infectées asymptomatiques avec une probabilité d’infection élevée des autres. Par exemple, même s’il y a peu de cas dans les établissements pour personnes âgées, ou dans des endroits où l’incidence du virus est élevée et où le virus s’est déjà considérablement propagé, le choix de faire des tests systématiques est en fait extrêmement efficace pour prévenir la propagation de l’infection.
Ensuite, il faut parler du cas 2b. Pour le grand public, il s’agit d’une crise nationale, en ce moment. Le pays fait tout ce qu’il doit faire, mais on peut utiliser le secteur privé. En ce moment, les gens se soumettent à différents tests, et en particulier ceux pour la catégorie 2a ont l’objectif très clair de prévenir la propagation du virus. Le but de tester les gens de la catégorie 2b est plutôt pour rassurer les gens, ou lorsqu’ils prévoient un voyage pour rencontrer les grands-parents. Ensuite, il y a un autre objectif, avec les affaires, et l’étranger. Ensuite, il y a ceux qui souhaitent se rassurer avant de participer à un événement sportif. Il y a aussi ceux qui veulent être rassurés pour les activités économiques qui peuvent le faire. Il s’agit de ce genre d’objectif, et je pense aussi qu’il faudrait plus le faire.
Cependant, comme je le dis depuis longtemps, il faut résoudre deux problèmes avant d’utiliser les tests du secteur privé.
Le premier problème est la gestion de la qualité. Pour l’instant, nous ne connaissons pas encore la qualité des tests du secteur privé de manière certaine. Ensuite, nous avons besoin d’avoir des garanties sur ce point, et une garantie que si une personne est détectée positive par le secteur privé, le laboratoire communiquera cela à l’administration publique. Il faut utiliser l’activité du secteur privé qui remplit ces deux conditions. Aussi, pour le moment, comme il y a des besoins, je pense qu’il faut faire ces tests en y réfléchissant de cette manière.
Les inconnues et la gestion de crise
(Journaliste)
Certains pensent que cela ne serait pas une bonne méthode.
(Dr. Omi, président du comité des experts)
Il y a plusieurs choses, et je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que le virus est particulièrement contagieux en ce moment. Indépendamment de cela, par exemple, nous n’avons aucune preuve solide que celui-ci amène un plus grand risque d’aggravation dans un groupe de 10 personnes, et on ne peut pas dire dans quelle proportion non plus. Ensuite, vous avez mentionné que ce phénomène (de variante) est une fuite du vaccin. C’est possible, mais pour le moment, je pense qu’il est trop tôt pour décider si c’est ce qui se passe. En revanche, envisager cette possibilité fait partie de la gestion de crise, et nous réfléchissons aussi au pire des scénarios. Dans cet esprit, nous devrions réfléchir à différents scénarios.
(Journaliste)
Donc vous allez le considérer ?
(Dr. Omi, président du comité des experts)
Je pense que nous devons le considérer. Cela dépend aussi de la nature des divers vaccins étrangers qui existent et qui vont être développés.
Source
Le discours écouté LIVE. La vidéo se trouve sur cette page.