2020/08/02 – Déclaration de l’État d’Urgence par le Gouverneur de Okinawa
Le gouverneur de Okinawa en avait parlé le 1er août 2020, mais a dû l’annoncer aujourd’hui 2 août. Il fait, dans cette courte conférence de presse, l’annonce de la déclaration de l’état d’urgence pour la préfecture de Okinawa.
Le discours
Aujourd’hui, nous enregistrons 64 nouveaux cas infectés par le nouveau coronavirus. Cela porte le total cumulé de patients dans la préfecture à 517 personnes. Depuis le début du mois de juillet 2020, nous enregistrons 375 personnes nouvellement infectées.
Parmi elles, 17 membres des forces armées américaines sont nouvellement infectées. Selon les simulations de la préfecture, le nombre de nouveaux patients par 10 000 sur une semaine était en date du 1er août, de 18,332. Okinawa est donc dans la pire des situations en comparaison avec les autres 46 préfectures. Le virus se propage de manière extrêmement rapide.
En ce moment, le système médical de notre préfecture est partiellement sous tension. Le taux d’occupation des lits est d’environ 129.9%. Nous n’avons pas assez de lits, et il faut tout faire pour empêcher que le système médical ne s’écroule.
Pour répondre à cette forte propagation du virus, la préfecture a décidé de déclarer l’état d’urgence pour la préfecture de Okinawa du 1er au 15 août 2020. Pour tous les habitants et les entreprises de la préfecture, cela va être de nouveau difficile. Cela me peine énormément.
Je demande à tous de coopérer le plus possible aux demandes de restriction de déplacements afin de contrôler le niveau de propagation du virus.
Cette fois, les particularités de cette épidémie sont les suivantes :
- beaucoup de personnes sont jeunes, le nombre de personnes asymptomatiques ou avec des symptômes bénins sont majoritaires.
- de nombreux cas d’infection sont liés aux activités des centres villes la nuit.
- beaucoup de contaminations se font au sein de la famille.
- etc.
Les personnes les plus jeunes se rétablissent avec des symptômes bénins. Cependant, dans le cas des personnes âgées ou qui ont des conditions médicales, cette maladie peut leur coûter la vie.
Que l’on ait des symptômes ou pas, il faut éviter de visiter ou de rencontrer ces personnes qui sont à risque.
Par ailleurs, les personnes qui ont des symptômes de toux ou fièvre sont appelées à éviter de sortir dans la mesure du possible, à ne pas aller à l’école ou au travail. Les personnes âgées ou qui ont une maladie chronique ne doivent pas attendre pour consulter leur médecin traitant ou un call center pour le coronavirus si elles se sentent mal.
Lorsque le virus se propage aux personnes âgées ou qui ont une maladie chronique, le système médical doit mettre la priorité sur leur traitement. Cela peut entraîner un effondrement du système médical, ce qui posera de gros problèmes.
La préfecture souhaite protéger la vie de ses habitants, et doit pour cela protéger correctement le système médical. Pour cette raison, la préfecture est en train de s’organiser pour sécuriser des lits pour y accueillir les personnes asymptomatiques ou avec des symptômes bénins, et fait en sorte qu’elles puissent y être déplacées.
Demain matin, pendant notre réunion d’urgence, nous prévoyons de proposer un budget pour sécuriser des hébergements pour l’observation des patients, y compris à Miyako et Yaeyamamon, et prendrons ensuite les mesures nécessaires.
Toutefois, à l’heure actuelle, le nombre de nouveaux cas dépasse nos prévisions. Depuis le 30 juillet, tous les établissements prévus à cet effet dans la ville de Naha sont déjà complets. Le 4 août, nous prévoyons de mettre en opération un autre établissement. Mais il va falloir s’organiser pour les cas qui devraient arriver dans le futur.
À cet effet, notre autre choix est de faire en sorte que les gens soient mis en observation à domicile. Cela a été décidé aujourd’hui par notre comité de gestion de crise. De plus, pour que cela soit possible, nous avons décider les système général d’information sur les personnes. La préfecture va travailler avec les villes et villages et prendre des mesures strictes. Nous vous remercions pour votre compréhension et coopération.
En outre, nous avons un gros problème lié à cette situation. Nous manquons de personnel médical pour gérer les personnes en établissements d’hébergement etc. Les personnes qui ont une expérience de travail en tant que médecin ou infirmier, qui ne travaillent pas ailleurs à l’heure actuelle, ou celles qui sont retraitées etc. sont appelées à venir en renfort. Nous vous demandons de revenir travailler sur le terrain et d’aider la préfecture de Okinawa.
À partir d’aujourd’hui, la préfecture a ouvert un numéro de téléphone pour les candidatures des infirmiers et personnels soignants. Il s’agit de :
- de 9:00 à 20:00, les jours ouvrés, téléphone 098-866-2215 (chiiki hokenka)
- de 9:00 à 20:00, le week-end et jours fériés, téléphone 080-6468-1988.
Je vous remercie sincèrement de nous aider à sauver la préfecture de Okinawa.
Ensuite, la discrimination et le préjudice contre les personnes infectées et leur familles est inacceptable. Personne ne peut dire que vous ne risquez pas d’être infecté. Si vous êtes infectés, vous aurez à subir les brimades des autres. Aussi, ne faites pas cela aux autres.
J’appelle chacun à suivre les informations correctes concernant le nouveau coronavirus, et coopérer à la mise en place une nouvelle façon de vivre.
Le nouveau coronavirus n’est pas quelque chose qui peut être arrêté seulement par l’État ou les gouvernements préfectoraux et municipaux. Chaque habitant de la préfecture, chaque entreprise joue un rôle essentiel. Nous sommes certains d’arrêter cette épidémie si chacun de nous coopère. Et si nous le faisons, nous pourrons non seulement protéger des vies, cela permettra aussi, sans aucun doute, de rétablir la stabilité socio-économique des habitants de la préfecture.
Ces deux semaines de déclaration de l’état d’urgence, sont particulièrement importantes. J’appelle tous les habitants à s’unir pour surmonter cette difficulté. Je vous remercie du fond du cœur pour votre coopération.
Le Q & R de la presse
Q: Vous vous organisez pour mettre les gens en observation à domicile. Est-ce que cela ne pose pas de problème quand il s’agit de jeunes générations ou qui ont des familles ?
D’abord, j’ai essayé d’augmenter le nombre d’établissements d’hébergement, mais dans la situation actuelle sur le terrain, il faut augmenter le personnel hospitalier. Dans la situation actuelle, je ne peux pas dire que cela va suffire. En fait, les personnes qui sont en attente d’hospitalisation sont en attente chez elles.
Nous sommes dans cette situation, et il y a bien entendu des conditions à cela, mais je souhaite demander aux personnes qui le peuvent de se mettre en observation à domicile. Il faut déplacer le plus possible les personnes avec des symptômes bénins ou asymptomatiques vers ces hôtels ou à la maison pour permettre aux établissements de dégager de la place pour les personnes dans un état grave.
Notre centre de gestion de crise a pris cette décision pour cela.
Q: Prévoyez-vous de demander aux gens d’éviter de se déplacer de et vers l’extérieur de la préfecture ?
Comme je l’ai expliqué dans mon discours de déclaration de l’état d’urgence, les gestes barrière jouent un rôle crucial dans la prévention du virus. Je souhaite d’abord demander à tous de les suivre à la lettre.
Q : Pour mettre les gens en observation à domicile, je suppose qu’il faut beaucoup de personnel médical. Même si on les répartit, cela ne sera pas difficile à suivre ? N’y a-t-il pas plus de risques ?
Je pense qu’il n’y a pas de grandes différences entre la mise en observation à domicile et en hôtel. En fait, la différence entre les deux concerne la livraison des repas, les restrictions de déplacement, et on peut s’inquiéter des relations avec la famille. Sur ce point, il y a des lignes directrices, ou je pourrais dire des instructions. Sur ce point, si on les suit, il y a à mon avis de quoi être moins inquiet.
Q : Vous avez dit qu’avec la déclaration de l’état d’urgence actuelle vous pensez que nous pouvons agir suffisamment. Mais les déplacements augmentent ainsi que le nombre de cas. Pour le moment, vous appelez surtout les gens à ne pas sortir dans les quartiers de vie nocturne. Prévoyez-vous d’élargir le champ d’application ?
Plutôt que d’élargir, il faut que nous gérions la situation actuelle. Nous rassemblons et analysons les information en permanence, et décidons quoi faire au quotidien. Nous ne changeons pas notre méthode qui consiste à faire des simulations et prévoir des mesures. Donc, si nous avons l’impression que la situation empire, nous déciderons de nouvelles mesures, et demanderons la coopération des habitants et entreprises de la préfecture ou de la région concernée.
Q : Quelle priorité donnerez-vous entre la mise en observation à domicile ou dans un hôtel ? Vous prévoyez d’obtenir un nouvel hôtel le 4 août, je suppose que cela dépend aussi de la capacité, mais quelle sera la priorité ?
La réponse par un hokenjo. S’il y a suffisamment de lits, il est souhaitable de commencer par utiliser les hôtels. Ensuite, il y a un risque d’infection au sein du foyer. Donc pour ces personnes, il faudra les mettre dans des hôtels. Les mesures seront prises en s’assurant que ces personnes en discutent suffisamment.
Q : Vous dites que le système médical est sous tension et il faut mettre les gens en observation à domicile. Ce qui veut dire que le nombre de cas est difficile à gérer. Ne vaudrait-il pas mieux augmenter le niveau d’alerte ?
Nous avons déjà émis une déclaration de l’état d’urgence, en réponse à la situation actuelle. Donc nous allons essayer d’abord de contenir le virus ainsi. Nous prenons toutes les mesures nécessaires et possibles, dont essayer de sécuriser des établissements d’hébergement et y déplacer les patients hospitalisés. C’est le résultat de nos décisions pendant la réunion.
Q : Mais vous, quelle est votre opinion ?
Pour ma part, je ressens en permanence un état d’urgence depuis que nous avons plus de 10 cas. Mais je pense qu’il est aussi important de progresser par étapes. Il est un fait que le taux d’aggravation des cas reste bas pour le moment, et c’est un soulagement. De même, il s’agit essentiellement de cas bénins et de jeunes personnes. Si nous nous occupons correctement de ces personnes, je suis certain que nous pourrons limiter la propagation et sécuriser des lits d’hôpital.
Q : Une question à peine audible sur la nécessité de mettre les gens en observation à domicile et si c’est fait parce que la situation est désespéré. Une partie de la réponse est également inaudible.
…. Ce que je peux dire, c’est que le comité des experts du pays a également mentionné la possibilité de mettre les gens en observation à domicile. En tant que gouvernement de la préfecture, nous avons une grosse responsabilité (pour mettre les gens en sécurité). Si nous arrivons à sécuriser le personnel soignant, nous prévoyons d’augmenter le nombre d’établissements d’hébergement pour les personnes infectées. Ce sont des mesures possibles auxquelles nous pensons.
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