2021-02-26 – Après la levée de l’état d’urgence – Part2
Ce document est la deuxième partie de la conférence de presse sur la levée de l’état d’urgence en février 2021. Cette partie explique pourquoi les experts sont réticents à accepter la levée de l’état d’urgence. Ceux-ci ont également défini 6 conditions pour que cela se fasse.
Les autres parties de cette conférence se trouvent ici :
- Part1 – 2021-02-26 – Après la levée de l’état d’urgence
- Part2 – 2021-02-26 – Après la levée de l’état d’urgence
- Part3 – 2021-02-26 – Après la levée de l’état d’urgence
Dr. Omi et le Comité consultatif
La décision du Comité consultatif de ce jour est bien ce que le ministre Nishimura vient de dire.
Pour ma part, je vais parler du sujet qui préoccupe la société dans son entier, à savoir, sur quoi ont porté nos discussions.
Pour cette levée, si je dois être très franc, il ne s’agit ni d’une décision haut la main, ni d’un accord sans conditions. Nous avons exprimé très fortement nos préoccupations face à une demande très forte de faire avancer d’une semaine la levée de l’état d’urgence.
En tant que président, je souhaite présenter les différentes opinions émises.
Pourquoi certains experts sont « pour » la levée de l’état d’urgence
Il n’y a aucun doute que tout le monde s’inquiète d’un rebond (une remontée) du nombre de cas. Nous sommes tous d’accord pour empêcher un rebond. La question était de savoir si on pouvait faire le compromis d’avancer la date de fin de l’état d’urgence. Pour dire les choses plus simplement, il y avait ceux qui étaient « pour ».
Sur la base des indicateurs
À la base, comme le dit le ministre Nishimura, l’état d’urgence signifie qu’il faut vivre avec des restrictions. Ensuite il y a le problème de la vie liée aux dommages à l’économie. Comme pour le virus, les conséquences économiques influencent la vie des gens. C’est à mon avis la base de ces opinions.
Ensuite, il y a ce que le gouvernement avait déjà indiqué sur la façon de lever l’état d’urgence. Il était question de descendre au stade 3 et de s’orienter progressivement vers un stade 2.
Le niveau infectieux est pratiquement au stade 2. Le système médical est lui aussi sorti du stade 4. En conséquences, si on se base sur ce passé, il y avait des arguments pour lever la déclaration. Les exigences fixées par le gouvernement étaient remplies, à la base.
Observations sur le terrain
Ensuite, la charge du travail du système de soins médicaux est un indicateur. Les professionnels sur le terrain se plaignent que nous nous basions sur ces chiffres et se demandent si on les entend vraiment.
De fait, après avoir vérifié les différentes informations, les gouverneurs confirment que pour les professionnels de la santé et personnes sur le terrain, la situation s’est vraiment améliorée.
Par ailleurs, il y a la façon initiale de penser du gouvernement et des gouvernements locaux. Même si on lève l’état d’urgence, il n’est pas question de revenir immédiatement et totalement à la normal. Ils ont prévu de lever les restrictions progressivement. À la base, la réduction des horaires passe de 20:00 à 21:00.
Donc, les personnes qui étaient « pour » voyaient cela.
Pourquoi certains sont-ils « contre » la levée de l’état d’urgence
À l’opposé, beaucoup de gens ont présenté de fortes réserves. Je partage personnellement ces inquiétudes.
Les stades infectieux ont été définis avant l’apparition de variantes
Le plus grand point commun pour ces personnes, c’est qu’au moment de la définition des stades infectieux, il n’y avait pas de souche mutante.
Il y a maintenant des variantes, ce qui veut dire qu’il vaut mieux rester prudents. Ensuite, nous nous sommes demandés pourquoi il était difficile d’attendre encore une semaine. Nous avons souhaité savoir pourquoi.
Ensuite, il est vrai que la situation s’améliore. Cependant, le nombre de personnes âgées infectées est notable et pose un problème. Il est certain qu’ils représentent une charge de travail pour les établissements médicaux. Il y a une amélioration de la situation, mais elle n’est pas complètement résorbée.
Le comportement des gens et la levée de l’état d’urgence
Après cela, beaucoup de membres ont exprimé des inquiétudes pour le point suivant. En fait, il s’agit de quelque chose que j’avais déjà présenté. Le Pr. Watanabe de l’Université de Tokyo avait, il y a déjà quelque temps, expliqué que les comportements des gens changent en fonction des différentes informations, et pas seulement en fonction de la déclaration de l’état d’urgence.
Ce Professeur avait fait cette étude. Récemment, j’ai pu vérifier que l’Université de Tokyo a publié sur sa page, de manière officielle, que la façon de gérer la situation changeait en fonction de l’âge.
Les personnes âgées sont naturellement sensibles à l’augmentation du nombre de cas, au fait que les hôpitaux sont sous tension, ou que le virus se propage. Ils agissent plus facilement selon ces informations. C’est à partir de là qu’ils changent de comportement. On peut supposer que, c’est bien naturel, ils sont plus prudents que les jeunes générations.
Bien sûr, on voit de temps en temps des personnes âgées qui sortent faire un karaoké dans la journée, et qui se trouvent au centre de clusters.
En revanche, les jeunes générations ne réagiraient pas autant à ces informations qu’à l’annonce de la levée de la déclaration de l’état d’urgence. C’est-à-dire qu’elles réagissent à un changement de direction de l’État qui est très marqué.
Pour reformuler cela, si on devait lever l’état d’urgence, beaucoup de jeunes seront moins sur leurs gardes.
La levée de la déclaration pourrait envoyer un message erroné
Le fait de lever la déclaration dans le Kansai et le Chûkyo risque d’envoyer le message aux gens des autres préfectures qu’il est possible de se relâcher. C’est ainsi qu’il y a un risque que leur niveau de vigilance diminue.
Situation infectieuse plus grave que l’après deuxième vague
Un autre point, que tous connaissent, c’est la deuxième vague. Même si la situation infectieuse a diminué dans les régions du Kansai et du Chûkyo, elle n’est pas encore revenue à une baisse du même niveau que la deuxième vague. Le niveau est encore élevé. Donc, avec ces informations, il faut considérer que le niveau infectieux est encore élevé.
C’est pour cela, qu’avec les souches mutantes (variantes)… L’autre jour, le conseil consultatif a montré qu’il le suit. Nous sommes après certains que les variantes du nouveau coronavirus vont progressivement remplacer la souche existante. Cela va donc augmenter. Il ne s’agit pas de « cela pourrait augmenter ». Nous sommes entrés dans ce processus.
De plus, il a été pointé que leur capacité d’infecter est plus élevée. Si nous ne faisons vraiment pas attention, pendant les vacances qui arrivent, nous aurons de nouveau la même expérience. Donc, dès que l’on aura levé l’état d’urgence, la société dans son ensemble va faire moins attention, et le virus continuera son processus de transformation en se propageant.
Il faut absolument éviter cela. Les personnes qui sont « pour » la levée de l’état d’urgence sont d’accord sur ce point. Néanmoins, les personnes « contre » ont avant tout ce sentiment et ces craintes.
Au bout du compte, avec toutes ces choses dites, nous sommes arrivés à décider d’une « levée conditionnelle ».
Ce que veut dire « levée conditionnelle de l’état d’urgence »
Maintenant que j’ai expliqué cela, j’ai résumé les points de ces conditions.
J’en ai parlé tout à l’heure. Il y a un risque de rebond. À partir de cette inquiétude, le Comité consultatif a formulé qu’il y aurait un fort risque de reprise de la propagation. Si on lève la déclaration maintenant, le rebond est très probable. Aussi, il demande que l’on suive 6 mesures si on décide cette levée. Ce n’est pas un préalable, mais quelque chose qu’il faut faire en même temps que la levée.
Il est évident qu’il est essentiel d’éviter un rebond, et donc il faut se conformer aux recommandations dont j’ai parlé hier soir. Bref, il s’agit de suivre ces recommandations après le 28 février dans les régions où l’état d’urgence est levé.
Les 6 conditions
Envoyer un message cohérent
La première condition. Lorsqu’on lèvera la déclaration de l’état d’urgence, l’ambiance de la société changera, indépendamment de l’âge des gens. La compréhension des gens changera. C’est quelque chose que nous avons appris. Pour éviter un rebond, il faudra mettre en place les mesures de prévention nécessaires. On a déjà parlé : le masque, les 5 situations, les « Trois F », etc. Je ne le répète pas.
Pour les faire respecter, il faudra que l’État, les gouverneurs, les experts locaux, etc., envoient le même message avec consistance. L’an dernier, nous l’avons appris, n’est-ce pas. Si les messages sont incohérents, les particuliers n’ont pas envie de coopérer. C’est une réalité et un fait.
C’est pourquoi, il faut insister. En cas de grande vague d’épidémie. Des petites vagues d’épidémie, il y en aura, mais il faut vraiment tout faire pour ne pas arriver à une grande vague.
Monitoring
Les conditions 2, 3 et 4 concernent le monitoring (suivi de la situation). Nous avons déjà commencé cela dans la préfecture de Tochigi. Il s’agit de détecter les signes d’une situation de propagation. Cela ne concerne pas toute la région, mais il faudra le faire dans les lieux de rassemblement où il y a un fort risque de contagion.
Les experts de chaque région et les responsables des hokenjos les connaissent. Ils feront des tests de dépistage ciblés et concentrés dans ces endroits.
Ensuite, bien évidemment, si on suspecte des sources inconnues de propagation du virus, il ne faudra pas se contenter de tests de dépistage, mais d’études épidémiologiques approfondies et intensives.
Souches mutantes
Pour ce qui est des variantes, comme je l’ai dit avant, il faudrait permettre des examens PCR dans le privé et aux frais du patient. On pourrait aussi faire ces analyses du génome dans les universités. Nous pensons que sur ce point (des variantes), il faut faire mettre en place un système fort. Sinon, nous allons retourner en arrière.
Ce point a été fortement formulé aussi aujourd’hui pendant le comité consultatif.
Ce que signifie le stade 3
Ensuite, le point 5. Sur ce point, il y a eu plusieurs commentaires.
En fait, l’an dernier, nous avons défini la façon de penser les stades infectieux. Le stade 3 était, en fait, le stade qui permet d’éviter de passer au stade 4. Son but était d’empêcher que l’on arrive à la déclaration de l’état d’urgence. Il ne s’agit pas d’un stade de déclaration de l’état d’urgence, mais qui nécessite des mesures fortes. Il s’agit d’un stade qui dit « il ne faut surtout pas en arriver au stade 4 ».
Malheureusement, plusieurs raisons ont fait que nous n’avons pas pu le rendre effectif. Plutôt que de jeter la pierre à quelqu’un, il faut se souvenir qu’il y a eu plusieurs concours de circonstances. Donc, cette fois, il faut faire en sorte que cela ne se passe pas de la même manière.
C’est à ce moment qu’il faut faire jouer les mesures pour prévenir la pandémie dans le cadre de la loi sur les mesures spéciales. Ces mesures de prévention des pandémies viennent d’être ajouté à la loi par un amendement. Il faut donc inclure ce dispositif. Il ne faut pas seulement utiliser ce dispositif, mais l’inclure adroitement dans le paquet de mesures. C’est important de le faire sans hésiter. Si on n’agit pas rapidement… Il faut se souvenir que le virus, et surtout les variantes se propagent rapidement. Il faut vraiment que l’on agisse à l’unisson dans ce cas, sinon, on n’arrêtera pas les variantes.
C’est pour cela qu’il faut vraiment inclure ce mécanisme de mesures de prévention des pandémies, d’autant qu’on l’a créé pour cela.
Agir rapidement
Ce qui est important ici, c’est la chose suivante. Il existe plein d’indicateurs. Nous les surveillons fréquemment. Dès qu’ils monteront, il faudra agir immédiatement, ce qui est évident.
Ensuite, il y a un point important, qui a été discuté aujourd’hui. Des membres du Comité consultatif ont expliqué que « les points sont importants, mais il faut en parallèle, pour le cas où, s’assurer de multiplier le nombre de lits d’hospitalisation, et le dispositif des hokenjos, etc. ».
Il s’agit de faire tout ce que nous pouvons, y compris accroître la capacité de dépistage, quand cela est encore possible. Il ne s’agit pas de se contenter de ce qui marche en ce moment. La gestion de crise doit prévoir le pire des cas.
Il n’est pas question de se dire « le nombre de cas a baissé, on peut récupérer des lits ». Il faut continuer à sécuriser des lits. Les hokenjos aussi ont besoin d’être renforcés. Leur charge est toujours lourde et il faut qu’ils puissent fonctionner.
Ce sont donc les points qui ont été discutés aujourd’hui. Normalement, la réunion aurait dû durer environ 1 heure. Nous n’avions qu’à parler de ce que je viens de dire, mais nous avons considérablement dépassé ce temps, et cela a duré 2 fois plus longtemps.