2022-12-16 Premier ministre sur le renforcement de la capacité de défense du Japon
Infos Locales au Japon fournit ici la traduction de la conférence du Premier ministre, le 16 décembre 2022. Dans cette conférence, le Premier Ministre expliquait notamment comment le Japon prévoit d’augmenter ses capacités de défense. Il annonçait une réforme de la structure des impôts, afin de financer ces opérations, mais ne décidait pas encore du moment de son implémentation.
Cette traduction est fournie à titre indicatif. Parce qu’il s’agit de diplomatie également, Infos Locales au Japon a fait beaucoup d’efforts pour identifier les nuances. Cependant, l’information étant très spéciale, il pourrait y avoir des erreurs. Comme toujours, seule la version originale peut servir de référence.
Source : (vidéo) 令和4年12月16日 岸田内閣総理大臣記者会見 | 総理の演説・記者会見など | 首相官邸ホームページ (kantei.go.jp)
Conférence de presse
Aujourd’hui, le Cabinet a approuvé trois documents : la nouvelle stratégie de sécurité nationale, la stratégie de défense nationale et le plan de développement des forces de défense.
Contexte
Je dis depuis longtemps que le monde se trouve à un carrefour historique. Lors des 30 dernières années, le monde est devenu de plus en plus globalisé, uni et lié. Toutefois, ces dernières années, en raison de l’évolution de l’équilibre des pouvoirs au sein de la communauté internationale, nous faisons face à une accentuation des conflits entre pays et de la concurrence pour de purs intérêts nationaux, et une intensification des divisions dans la mondialisation. La communauté internationale entre dans une ère où s’entremêlent de manière complexe collaboration et séparation, coopération et opposition.
La manifestation la plus violente de cette division a été l’agression de la Russie contre l’Ukraine et, malheureusement, dans les pays et régions qui entourent notre pays, il faut constater des mouvements encore plus prononcés pour, par exemple, renforcer les capacités nucléaires et de missiles, augmenter rapidement l’équipement militaire et tenter de changer unilatéralement le statu quo par la force.
Si l’on considère l’année écoulée, des missiles balistiques sont passés au-dessus de notre pays pour la première fois en cinq ans. Certains missiles balistiques ont atterri dans la ZEE (zone économique exclusive) de notre pays. En outre, les signes indiquent une préparation pour des tests nucléaires. La différenciation entre ce qui est militaire et non-militaire et ce qui est événement fortuit et période de paix s’estompe. De même, la portée de la sécurité nationale s’étend au-delà de la diplomatie et de la défense traditionnelles pour inclure l’économie et la technologie.
Pour anticiper cette période de changement historique, en qualité de Premier ministre, je suis déterminé à protéger notre pays et sa population. C’est pourquoi, le groupe des quatre ministres a mené des discussions lors de 18 réunions du Conseil de sécurité nationale (CSN) depuis la fin de l’année dernière, et ont apporté des réponses à divers défis de sécurité, notamment la formulation d’une nouvelle stratégie de sécurité nationale et le renforcement radical des capacités de défense.
Sur le budget pour renforcer
les capacités de défense
Pour revoir radicalement et en urgence nos capacités de défense durant les 5 prochaines années, nous mettrons en œuvre un plan de développement des capacités de défense de 43 trillions de yens.
Au cours de l’exercice fiscal 2027, nous sécuriserons un budget de 2 % du PIB (produit intérieur brut) afin de financer les capacités de défense fondamentalement renforcées et les efforts pour les compléter. Pour cela, nous devrons sécuriser des ressources financières stables. Lors de ce processus de décision, nous avons tenu des séances d’audience de l’Agence nationale de Sécurité et d’autres agences, et avons sollicité l’avis des différents comités d’experts. Nous avons également eu droit à des discussions franches et vigoureuses au sein des équipes de travail des partis de la majorité (du PLD et du Komeitô). En outre, le Parti pour la restauration du Japon et le Parti démocratique populaire du Japon (DPJ) nous ont fait des suggestions. Je souhaiterais exprimer ma sincère gratitude pour la coopération sincère de tous ceux qui souhaitent la paix et la sécurité du Japon et de la communauté internationale.
Sur la diplomatie
Bien entendu, la première priorité pour protéger la vie, les moyens de subsistance de la population et des entreprises, est de déployer des efforts diplomatiques pour créer un environnement international et de sécurité souhaitable pour notre pays. À l’avenir, nous continuerons à renforcer les actes de diplomatie proactive, qui repose sur l’alliance américano-japonaise et favorise la coopération multilatérale, tout en mettant l’accent sur des valeurs universelles telles que la liberté, la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit. En même temps, la diplomatie a besoin du support d’une capacité de défense, et le renforcement de nos capacités de défense peut être également plus persuasif en matière de diplomatie.
Sur le processus de décision
En outre, cette fois, au moment d’envisager un tel renforcement, il a fallu envisager les différentes situations d’urgence, et compte tenu des capacités et des nouvelles méthodes de guerre, nous nous sommes demandés si nos capacités d’autodéfense actuelles pourraient bloquer les menaces contre notre pays. La question est de savoir si nous pourrons protéger ce pays en cas de menace réelle. Nous avons réalisé des simulations extrêmement réalistes. Et, pour être franc, dans la situation actuelle, cela ne suffirait pas. Je souhaite proposer trois exemples précis qui démontrent quelles sont les nouvelles compétences nécessaires.
Exemples de questionnements
Le premier concerne la possession d’une capacité de défense. L’importance d’un système de défense antimissile tel que celui que nous avons implémenté reste inchangée. Cependant, la technologie des missiles évolue rapidement, y compris les armes à vol plané hypersoniques et les missiles qui volent sur des trajectoires irrégulières. Ensuite, il faut envisager la possibilité d’attaques par saturation, qui consistent à lancer un grand nombre de missiles en même temps. Dans un environnement aussi difficile que celui-ci, avoir la capacité de riposter pour dissuader les adversaires d’attaquer deviendra indispensable à l’avenir.
Le deuxième exemple concerne la gestion des nouveaux domaines tels que l’espace, la cybersécurité et les rayons électromagnétiques. Dans un environnement sécuritaire difficile où les frontières entre le militaire et le non-militaire, le temps de paix et les contingences s’estompent, où des guerres hybrides éclatent et où des situations de zone grise apparaissent constamment, le Japon doit renforcer ses capacités, tant en quantité qu’en qualité, dans de nouveaux domaines tels que l’espace, le cyberespace et les ondes électromagnétiques.
Le troisième exemple est le renforcement du système de défense dans la région du sud-ouest. En phase avec l’évolution de l’environnement sécuritaire, le noyau de la force d’autodéfense terrestre dans la région du sud-ouest devra doubler, et il faudra augmenter les avions et les navires de transport pour permettre un déploiement rapide des troupes de tout le Japon. Cette mesure est également importante du point de vue de la protection de la population en cas d’imprévu. En outre, nous déploierons des efforts pour accroître la capacité des garde-côtes à protéger les îles Senkaku et pour renforcer la coopération avec les forces d’autodéfense, y compris les procédures de contrôle des garde-côtes issues par le ministre de la Défense.
Comment cela s’organisera
Nous implémenterons un plan d’équipement des capacités de défense d’environ 43 trillons de yens dans les 5 ans à venir, pour couvrir ces efforts, y compris assurer un ravitaillement suffisant de munitions (etc.), sécuriser les frais d’équipement suffisants, améliorer le traitement du personnel, etc. L’implémentation et le maintien de ce plan permettant d’améliorer les capacités de dissuasion et d’adaptation des JSDF, nous devrions pouvoir réduire la probabilité d’une attaque armée.
Nous utiliserons également non seulement nos capacités de défense, mais encore notre force nationale globale pour protéger notre pays de manière transparente sur tous les plans. Des solutions intergouvernementales seront déployées immédiatement à cette fin, dont le renforcement des capacités des garde-côtes et la promotion de mesures de sécurité nationale et économique. Ensuite, sur la base de ces solutions, pour renforcer radicalement les capacités de défense, nous renforcerons le système général de défense, notamment par la recherche et le développement, et l’équipement des infrastructures publiques.
En combinaison avec les mesures de renforcement radical des capacités de défense mentionnées ci-dessus et les efforts pour y parvenir, nous mettrons en œuvre des mesures budgétaires afin que (les dépenses de défense représentent 2 % du PIB actuel au cours de l’exercice 2027.
Collaboration internationale
Tous les pays, à commencer par ceux de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ont montré leur volonté de consacrer à la défense des sommes proportionnelles à leur puissance économique afin de maintenir l’environnement de sécurité. Aussi, le Japon, en collaboration avec ces alliés et d’autres pays raisonnant comme nous, accélérera ses efforts en ce sens avec l’objectif de l’exercice 2027.
Trouver une forme de financement stable
Après avoir renforcé les capacités de défense sur cinq ans, il faudra continuer aussi à les maintenir et à les renforcer à compter de l’exercice fiscal de 2027 et dans le futur. Il sera donc absolument nécessaire de disposer d’environ 4 trillions de yens par exercice fiscal en ressources financières stables pour soutenir ce projet. C’est pourquoi, depuis la session parlementaire ordinaire du printemps, je n’ai cessé de soutenir une politique visant à décider avant la fin de cette année et à présenter clairement au public ces trois composants que sont le contenu, le budget et les ressources financières pour renforcer les capacités de défense.
Pour trouver une source de financement stable, j’ai fortement demandé au ministre des Finances de faire tous les efforts possibles et d’envisager tout d’abord la réduction des dépenses, l’utilisation des excédents et des recettes non fiscales. En conséquence, c’est par la coopération telle qu’à celle de la réforme des dépenses que nous pourrons financer approximativement trois quarts des ressources financières requises. Le quart restant d’un trillion de yens a fait l’objet de nombreuses discussions.
En qualité de Premier ministre du Cabinet, pour protéger la vie et les moyens de subsistance de la population et les entreprises, il me faut radicalement renforcer les capacités de défense. À cette fin, j’ai pensé que nous ne devrions pas reporter le poids des ressources financières sur les générations futures, et que nous devions assumer cette responsabilité pour les générations futures. En outre, le fait de renforcer radicalement nos capacités de défense signifie, en termes simples, acheter du matériel de guerre et des missiles. Nous nous sommes demandés à nombreuses reprises s’il était vraiment raisonnable de les financer par la dette, et avons décidé qu’il fallait vraiment sécuriser des ressources financières stables.
Réforme du système fiscal pour atteindre l’objectif
Cette fois, notre politique était de tout décider de manière intégrale, et c’est à l’issue de débats animés au sein de la majorité qu’aujourd’hui que nous avons décidé des grandes lignes du programme de réforme fiscale des partis au pouvoir. L’impôt sur les sociétés fera l’objet d’un nouveau taux d’imposition supplémentaire de 4 à 4,5 % sur le montant de l’impôt sur les sociétés. Cela équivaut à un taux d’imposition des sociétés de 1 % Par ailleurs, à cette occasion, nous renforcerons de manière significative les considérations relatives aux petites et moyennes entreprises, en instaurant une déduction d’environ 24 millions de yens pour la conversion des revenus. En conséquence, un peu moins de 6 % de toutes les personnes morales seront soumises aà ces mesures.
Compte tenu du fait que, dans la situation actuelle des ménages, les augmentations de salaire n’ont pas suivi la hausse des prix, nous agissons pour que le poids de l’impôt sur le revenu n’augmente pas. Plus précisément, tout d’abord, l’impôt spécial de 2,1 % pour la reconstruction, qui fait partie du montant des impôts sur le revenu, baissera de 1 %, mais nous en prolongerons la période de son application. Cela permettra d’assurer la sécurisation du montant total des fonds destinés à la reconstruction. L’État continuera d’assumer ses responsabilités afin de soutenir fermement les projets à long terme, tels que le démantèlement des réacteurs nucléaires et la construction d’une Organisation internationale de recherche et d’éducation de Fukushima. Nous demanderons le paiement d’un nouvel impôt supplémentaire de 1 % équivalent à la réduction d’impôts précédente.
En outre, la taxe sur le tabac augmentera progressivement d’environ 3 yens par cigarette.
Réforme du système fiscal pour atteindre l’objectif
Comme je l’ai déjà annoncé par le passé, ces mesures ne rentreront pas en vigueur dès le début de l’exercice fiscal de l’an prochain. Le calendrier de mise en œuvre sera échelonné sur plusieurs d’années jusqu’à l’exercice financier 2029, en tenant compte de la situation économique actuelle et d’autres facteurs.
Nous déciderons des détails tels que la date de début d’application l’année prochaine, après de nouvelles discussions au sein de la majorité. Certains ont émis l’opinion de ne pas prendre une telle décision cette année, si tel était le cas. Toutefois, s’il est clair que la population devra supporter ce fardeau à l’avenir, mais que nous nous ne le formulons pas cette année, nous n’aurons pas assumé notre responsabilité. Nous souhaitons faire preuve d’honnêteté et de franchise. C’est pourquoi nous avons décidé de faire ainsi. Nous continuerons à faire tout notre possible pour expliquer soigneusement au public l’objectif et le contenu de ces mesures.
Nous vous appelons tous à coopérer pour protéger notre mode de vie actuel, pacifique et prospère, et pour assumer nos responsabilités envers les générations futures et le Japon du futur.
Support légal et politique de sécurité
La législation sur la paix et la sécurité promulguée par le gouvernement Abe a déjà établi un cadre juridique et théorique permettant de répondre à toute situation sans interruption. Cependant, l’élaboration de ces trois nouveaux documents servira également le système de sécurité d’un point de vue pratique. En effet, ces trois documents et la politique de sécurité qui en découle représentent un changement majeur dans la politique de sécurité de l’après-guerre.
Il va sans dire que cela s’inscrit dans le cadre de la Constitution du Japon, du droit international et du droit interne. L’adhésion du Japon aux trois principes non nucléaires et à un système exclusivement de défense ainsi que la voie pour le Japon d’être un État pacifique ne changeront pas. Non seulement nous expliquerons ces points au public de manière transparente, mais nous continuerons également à faire des efforts pour bien les expliquer aux pays concernés et nous assurer qu’ils les comprennent.
Je viens de terminer mes explications sur le renforcement de nos capacités de défense (etc.), mais nous ne pourrons rien achever pour renforcer nos capacités de défense sans la coopération et la compréhension du public. La ténacité de l’Ukraine démontre réellement l’importance pour chacun de nous d’être conscient qu’il s’agit de protéger la population de manière proactive. Notre pays est à un tournant majeur en matière de politique de sécurité, et pour qu’il assume ses responsabilités pour les générations futures, il nous faut de nouveau appeler la population à coopérer.
Merci.
Questions de la presse
Sur le processus de décision de l’augmentation des impôts
Ma question porte sur le processus de décision de l’augmentation des impôts cette fois. Durant les entretiens, nous avons souvent entendu des commentaires de la part des membres du parti sur le fait que le processus était abrupt ou que la façon dont il était mené laissait à désirer. Monsieur le Premier Ministre, vous venez de déclarer, lors de cette conférence de presse, que vous aviez toujours dit que les discussions commenceraient durant la session parlementaire ordinaire et que la décision serait prise en fin d’année. Toutefois, il me semble qu’il y a un fossé entre votre politique, ce que comprennent les membres des partis de la majorité et le reste de la population. Monsieur le Premier Ministre, voyez-vous des problèmes dans ce processus de décision ?
Je ne pense pas qu’il y ait eu des problèmes quant au processus.
Les discussions sur les trois documents et sur le renforcement radical des capacités de défense avaient commencé en fin d’année dernière, et pas lors de la session parlementaire ordinaire. Elles avaient commencé en fin d’année dernière, et comme je viens de le dire, nous avons accumulé les discussions lors des 18 réunions des quatre ministres du NSC. Nous avons également tenu des audiences au Bureau de la Sécurité Nationale, et organisé des réunions d’experts pour entendre les différents avis.
Sur le processus de décision
En outre, comme je l’ai mentionné précédemment, notre politique consiste à
- décider du contenu, du budget et des ressources financières pour le renforcement des capacités de défense, de manière intégrée pour la fin de cette année,
- et à les présenter clairement à la population.
C’est ce que je n’ai cessé d’affirmer depuis la session ordinaire de printemps de la Diète, tant à la Diète que lors de nos fréquentes conférences de presse. Le gouvernement a organisé sont sa réflexion en se basant sur les discussions au sein du gouvernement et les opinions (etc.) des experts sur ces trois documents et le renforcement de nos capacités de défense. Il les a ensuite présentées aux partis de la majorité, ce qui a servi de base aux discussions franches et vigoureuses au sein d’un groupe de travail composé du LDP et du Kômeito qui sont les partis de la majorité.
Les trois documents sont
le résultat d’un processus minutieux
Des discussions ont été menées en parallèle sur le contenu des ressources financières, et a fortiori du budget. Il y a été question de l’ampleur nécessaire, et le gouvernement a mené de telles discussions, les a synthétisées, et les a présentées aux partis de la majorité. Nous avons également présenté notre réflexion sur les ressources financières et avons demandé à la commission fiscale des partis de la majorité d’examiner la question. Je crois savoir que de nombreuses discussions ont eu lieu et qu’à l’issue de ces discussions, la commission fiscale des partis au pouvoir est parvenue à une conclusion et a compilé un schéma général. Sur cette base, du point de vue du gouvernement également, le Cabinet a pris sa décision après ce processus complet effectué par les partis de la majorité. Nous avons procédé ainsi.
C’est pourquoi je pense que, pour ces trois documents et le renforcement radical des capacités de défense, nous avons suivi un processus minutieux qui a duré plus d’un an. Je ne pense pas qu’il ait eu des problèmes. Toutefois, nous avons reçu divers avis et suggestions de la part de la population, et je pense que le gouvernement doit continuer à en tenir compte avec soin. Le gouvernement doit continuer à rester attentif et à expliquer en détail tous ces points. Je souhaite continuer à expliquer tout cela. C’est ce que je pense.
Merci.
Sur le contexte poussant à augmenter les dépenses de défense
Avec cette décision sur les trois documents, le gouvernement a opéré un changement majeur dans la politique de défense en lançant un renforcement radical des capacités de défense. Les dépenses de défense totales prévues dans le plan de développement des forces de défense pour les cinq années à compter du prochain exercice fiscal s’élèveront à environ 43 000 milliards de yens. Cela représente une augmentation d’environ 1,6 fois par rapport au plan actuel d’environ 27 000 milliards de yens. De plus, vous y avez intégré la possession de capacités de contre-attaque. Pourriez-vous nous rappeler le contexte et les raisons qui poussent à un tel renforcement des capacités de défense et un tel virement de la politique de défense ?
La nouvelle stratégie de sécurité nationale a également positionné la Chine comme le plus grand défi stratégique de tous les temps en ce qui concerne les développements militaires. Pourriez-vous aussi nous présenter les raisons de ce positionnement ?
L’environnement sécuritaire
Tout d’abord, je réponds sur la première partie de votre question, sur le contexte et les raisons de la politique de défense. Ainsi que je l’ai dit dans mes remarques préliminaires, j’ai le sentiment que l’environnement sécuritaire qui entoure notre pays devient extrêmement sévère à un rythme extrêmement rapide. Dans les pays et régions proches du Japon, ces évolutions sont encore plus marquées, notamment, avec un renforcement de la capacité nucléaire / de missiles, une augmentation de l’équipement militaire, et des tentatives de changer unilatéralement et par la force la situation actuelle.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, si l’on considère l’année écoulée, des missiles balistiques ont survolé notre pays pour la première fois en cinq ans. Ensuite, d’autres missiles balistiques ont également atterri dans notre ZEE (zone économique exclusive). D’autre part, la technologie entourant ces missiles, comme les armes à vol plané hypersoniques et les missiles à trajectoire irrégulière, évolue rapidement. Parce qu’il faut protéger la vie et les moyens de subsistance de la population même dans un tel contexte, la question est de savoir si l’État pense qu’il sera en mesure d’assumer sans faille sa responsabilité la plus importante. Nous avons donc pensé qu’il s’agit d’un défi crucial sur lequel nous devions sérieusement nous pencher encore une fois.
Le système de défense actuel suffi(sai)t-il ?
Comme je l’ai déclaré précédemment, en théorie et légalement, le système de législation sur la paix et la sécurité autorise le Japon à gérer les situations. Il est équipé pour cela, mais la question est de savoir si le système de défense sur lequel il doit reposer est suffisant en qualité et en quantité, s’il sera suffisamment capable de protéger la vie et les moyens de subsistance de la population. C’est sur ces points que le Gouvernement doit réfléchir en profondeur. Et, je crois que c’est dans ce contexte que sont déroulées les discussions pendant cette année.
Nous avons donc réfléchi sur le renforcement de nos capacités de défense en nous référant aux circonstances internationales et à cette approche. Nous avons procédé ainsi à des simulations réalistes pour voir si nous pourrions vraiment contenir une menace contre notre pays, ou si, en cas de menace effective, nous serions capables de protéger la vie de la population.
Outre les capacités de défense,
la capacité de poursuivre les combats
Tout à l’heure, j’ai mentionné trois exemples. Cependant, en dehors de ceux-ci, il y a aussi ce que l’on appelle la capacité de poursuivre les combats. Jusqu’à présent, pour équiper notre capacité de défense, nous investissions principalement dans les navires et avions de guerre, etc. Néanmoins, sans missiles et munitions en quantités suffisantes, nous ne serons pas en mesure de mener des réponses spécifiques.
De même, nous avons effectué des simulations sur ce sujet, afin de déterminer ce dont nous avions besoin et en quelle quantité, puis nous avons construit notre stratégie sur les équipements nécessaires, leur nombre, etc. au cours des discussions de cette année. En outre, de nombreux avions de combat et de transport ne peuvent être utilisés parce qu’il leur manque des pièces. Face à cette réalité, nous avons aussi besoin d’investir des frais de maintenance suffisants, ce dont nous avons aussi beaucoup discuté. De plus, nous n’avons pas suffisamment investi dans les capacités de défense des équipements sans pilote, dont on dit qu’ls pourraient changer la donne à l’avenir.
De tels domaines ont aussi fait partie des discussions sur le « plan d’équipement pour les capacités de défense » et sur ce qui était indispensable pour équiper rapidement notre pays afin de le protéger. Dans un contexte difficile pour en matière de sécurité nationale, nous avons dû envisager toutes les solutions réalistes possibles, sans les exclure.
Sur la Chine
Ensuite, je souhaite répondre à la deuxième partie de votre question concernant la Chine. Nous sommes conscients que la position actuelle de la Chine envers l’étranger et ses tendances militaires, entre autres, constituent un défi pour assurer la paix et la sécurité de notre pays, la paix et la stabilité de la communauté internationale, et pour renforcer l’ordre international fondé sur l’État de droit. De plus, le défi stratégique consiste, non seulement à assurer « la paix et la sécurité » de notre pays et « la paix et la stabilité » de la communauté internationale, mais encore à renforcer l’ordre international dans un large éventail de domaines. C’est sur la base de cette compréhension que nous avons rédigé ces documents.
En même temps, dans le cadre notre stratégie de sécurité nationale, nous considérons que la Chine et le Japon portent tous deux d’importantes responsabilités pour la paix et la prospérité de la région et de la communauté internationale, et que le fait d’élaborer des relations constructives et stables sont indispensables pour y parvenir, y compris dans la région Indopacifique. En outre, la stratégie de sécurité nationale indique explicitement que la coopération entre le Japon et la Chine est possible dans des domaines tels que l’économie et l’échange de personnel, de manière à en faire bénéficier nos deux pays. Dans le contenu, c’est ce qui figure à propos des relations avec la Chine et sur la Chine.
Merci.
Sur le transfert d’équipement de défense
Bonjour. Ces trois documents contiennent une variété de révisions envisagées des directives opérationnelles et des trois principes de transfert d’équipement de défense. Le Japon également aidé l’Ukraine en fournissant des équipements des forces d’autodéfense. Je pense que cela est important pour la coopération avec des pays partageant les mêmes idéaux et pour le maintien de l’industrie de défense nationale. Monsieur le Premier Ministre, pouvez-vous nous donner votre opinion sur cette nécessité et sur la façon de procéder, y compris un aperçu du calendrier ?
Dans la foulée, il y a deux ans, l’ancien Premier Ministre Abe avait évoqué la capacité de contre-attaque et la capacité d’attaque des bases ennemies. De votre côté, avant votre nomination au poste de Premier Ministre, vous aviez affirmé qu’il serait nécessaire de lancer des débats sur Twitter et d’autres médias. Puisque vous êtes arrivés au stade de la révision de ces trois documents, pourriez-vous nous dire franchement ce que vous en pensez « ? Merci.
Je réponds d’abord à votre question sur le transfert d’équipement de défense. Je pense que les transferts d’équipement de défense constituent un outil politique important dans la perspective d’assurer la paix et la stabilité dans la région Indo-pacifique. Ensuite, ils peuvent servir à créer un environnement de sécurité souhaitable pour notre pays et aider des pays tels que l’Ukraine qui ont subi une agression en violation du droit international. Ensuite, ils sont aussi efficaces pour maintenir et renforcer les fondements de l’industrie de défense, qui fait aussi partie de nos capacités de défense. Je suis conscient de ces deux aspects.
Sur le calendrier à venir
Vous avez aussi posé une question sur le calendrier à venir. Je suis conscient que la révision du système, y compris des trois principes de transfert d’équipement, ainsi que des directives opérationnelles devra faire l’objet de discussions soigneusement coordonnées avec les partis de la majorité, afin d’arriver à une conclusion. Je prévois de souligner fermement l’importance de ce problème, et de coordonner sa gestion spécifique avec les partis de la majorité.
Sur l’approche en matière de contre-attaque
Ensuite, comme vous l’avez souligné, j’ai déjà annoncé mon approche en matière de capacité de contre-attaque. Ce sujet a fait partie des discussions lorsque le gouvernement a rédigé ces trois documents, puisqu’il devait envisager toutes les options possibles, sans en exclure, afin de sécuriser la vie et les moyens de subsistance de la population. Les discussions ont été menées avec cette attitude. À cette occasion, nous avons aussi inscrit dans les documents que s’il ne fait aucun doute que le système de défense antimissile actuel est important et doit faire l’objet de renforcements, nous devrions aussi réfléchir à nos capacités de contre-attaque.
La question de savoir comment ces idées seront mises en pratique continuera de se poser. Maintenant que nous avons compilé notre approche et ces idées dans ces trois documents, nous voudrions maintenant réfléchir soigneusement sur ces bases, aux mesures nécessaires et à la façon de procéder pour protéger la vie de la population.
Japon, États-Unis et Okinawa, quelle évolution ?
Ma question porte sur les relations entre le Japon et les États-Unis et Okinawa. Ces trois documents contiennent plusieurs mesures consistant à renforcer les capacités de dissuasion des JSDF et par l’armée américaine. Avez-vous l’intention de faire évoluer les lignes directrices entre les deux pays à l’avenir ?
Ensuite, les documents incluent un renforcement et une augmentation des effectifs de Ground Self Defence Force (GSDF) (infanterie d’autodéfense) à Okinawa. Sur ce point, le gouverneur d’Okinawa, M. Tamaki a émis l’opinion que si l’on devait augmenter les forces d’autodéfense, on devrait réduire la charge des forces américaines. Monsieur le Premier Ministre, quel est votre point de vue sur la façon d’obtenir la compréhension de la population de la région de l’archipel Nansei ?
Sur l’alliance américano-japonaise
Tout d’abord, rien n’a été décidé à l’heure actuelle concernant le traitement de la première ligne directrice américano-japonaise. Premièrement, nous tiendrons des consultations étroites à tous les niveaux entre nos deux pays, en tenant compte des trois documents formulés. Quoi qu’il en soit, comme la stratégie de sécurité nationale stipule aussi que l’alliance américano-japonaise reste la pierre angulaire de la politique de sécurité du Japon, nous continuerons à promouvoir la coopération américano-japonaise en matière de défense dans divers domaines et à renforcer les capacités de dissuasion et de réaction de cette alliance.
Sur les forces en station à Okinawa
Ensuite, vous avez soulevé une question sur les explications que nous donnerons à Okinawa, mais aussi à toutes les personnes dans la région. Comme je l’ai mentionné précédemment, nous sommes dans un contexte d’environnement sécuritaire devenant de plus en plus sévère. C’est dans ce contexte que le document indique également que le système de défense de la région du Nansei sera renforcé par l’augmentation du nombre de troupes. Cette approche est importante du point de vue de la protection du public en cas d’imprévu.
Dans le même temps, le stationnement des forces américaines à Okinawa, qui occupe une position extrêmement importante en matière de sécurité nationale, est un élément important des capacités de dissuasion et d’adaptation de l’alliance américano-japonaise, et nous pensons que son importance ne cesse de croître dans le contexte sécuritaire actuel. De plus, il est de la responsabilité du gouvernement de réduire la charge qui pèse sur Okinawa. Des efforts seront déployés pour réaliser le retour de la base aérienne de Futenma et d’autres terrains au sud de Kadena, ou la relocalisation des Marines américains à Guam, dès que possible. Je pense que nous devons avancer dans ce sens et continuer à déployer nos efforts pour expliquer soigneusement à la population locale notre approche avec ces trois documents concernant le sévère environnement sécuritaire et l’importance stratégique d’Okinawa.
Sur la capacité de contre-attaque
Les trois documents relatifs à la sécurité mentionnent la possession d’une capacité de contre-attaque, et l’on craint, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, que cela ne marque un tournant dans la politique exclusivement de défense. On peut imaginer que, selon la situation à l’avenir, elle pourrait être annulée. Monsieur le Premier Ministre, qu’en pensez-vous ?
Je viens d’expliquer que, depuis la fin de l’année dernière, la question est de savoir si nous sommes assez équipés pour protéger la vie et les moyens de subsistance de la population. Ainsi, nous avons envisagé de manière réaliste toutes les possibilités en restant ouvert à toutes les options, y compris en matière de capacité de contre-attaque. Toutefois, nous les avons envisagées dans le cadre de la Constitution et dans les limites du droit international et de la législation japonaise. De plus, les discussions ont progressé tout en prévoyant aussi de maintenir fermement la répartition de base des rôles entre les États-Unis et le Japon, dans le contexte de la législation nationale. Il va sans dire que le Japon fera tout dans ce cadre.
En conséquence, nous avons rédigé en détail la stratégie de sécurité nationale en y incluant la définition des capacités de contre-attaque que nous avons décidé de posséder, y compris conditions pour l’appliquer. Si je devais ajouter quelque chose, c’est que cette défense passive consiste à exercer nos capacités de défense quand nous subissons une attaque initiée par une autre partie. La réponse doit également consister au minimum nécessaire à la légitime défense. En outre, les capacités de défense doivent se limiter à ce qui est nécessaire pour la légitime défense. Cela s’appelle une posture de stratégie de défense passive dans l’esprit de la Constitution. C’est la ligne directrice de base pour la défense de notre pays et nous pensons que cela restera le cas.
En matière de capacité de contre-attaque, nous suivons cette approche, et nous continuerons d’adhérer à ce mode de défense passive. Pour répondre à vos préoccupations, je prévois de continuer à l’expliquer avec soin à l’avenir.
Merci.
Pourquoi un objectif de 2 % du budget pour les dépenses de défense ?
Monsieur le Premier Ministre, vous en avez déjà un peu parlé lors de votre discours préliminaire et vous avez donné des instructions pour que le budget de ces mesures représente 2 % du GDP. Certains ont dit qu’il y avait un chiffre. Cependant, nous aimerions vous demander pourquoi vous avez fixé cet objectif de 2 % et ce que cela signifie, selon vous, au niveau national et international.
D’autre part, lors de la discussion sur les ressources financières, il a été déclaré que l’on n’adopterait pas de mesures qui augmenteraient la charge de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Toutefois, le programme de réforme fiscale du parti de la majorité indique explicitement que le gouvernement prolongera la durée de l’impôt spécial sur le revenu pour la reconstruction, et bien que la charge n’augmente pas immédiatement, certains disent qu’elle augmentera à long terme. Monsieur le Premier Ministre, quelle est votre perception sur ce point, et comment comptez-vous faire pour que le public vous comprenne ?
Ce que contient ce budget
Je réponds d’abord à la première partie de votre question sur les 2 %. Je souhaite d’abord dire qu’aucune discussion ne s’est fondée sur ces chiffres. La première chose que nous avons faite a été d’élaborer les détails d’un renforcement radical des capacités de défense. Nous en avons déduit l’ampleur des dépenses de défense à atteindre en 5 ans, selon l’importance du plan d’équipement des capacités de défense nécessaires à appliquer en urgence, et l’ampleur des frais de défense à atteindre après ces 5 ans, à partir de l’exercice fiscal de 2027.
En outre, pour compléter ces efforts visant à renforcer fondamentalement les capacités de défense, le gouvernement a également prévu des dépenses pour les capacités de sécurité maritime et les opérations de maintien de la paix (OMP), ainsi que des dépenses pour la recherche et le développement, le développement des infrastructures publiques et d’autres mesures visant à renforcer l’ensemble du système de défense. Je voudrais commencer par dire que notre principe de base était ce type d’approche par accumulation.
Dans le même temps, chaque pays, à commencer par l’OTAN, font désormais preuve d’une volonté de consacrer à la défense des sommes proportionnelles à leur puissance économique afin de maintenir l’environnement sécuritaire. Le Japon souligne également dans ces trois documents qu’il renforcera ses capacités de défense au sein de la communauté internationale et que la coopération de la communauté internationale est importante pour sauvegarder la paix et la stabilité. Pour montrer la position du Japon sur l’importance de la coopération de la communauté internationale, raisonner en part du PIB donne un des indicateurs significatifs.
C’est pourquoi, en plus des initiatives visant à renforcer radicalement les capacités de défense d’ici à l’exercice fiscal 2027, le gouvernement a décidé de prendre les mesures nécessaires pour que le niveau du budget représente 2 % du PIB.
La charge augmentera-t-elle
pour les contribuables ?
Ensuite, pour répondre à la deuxième partie de votre question sur le poids des impôts sur le revenu, comme je viens de l’expliquer, tout d’abord, l’impôt spécial sur le revenu pour la reconstruction a pour but de sécuriser le montant total des ressources financières pour la reconstruction, cela va de soi. Une fois assurées, le taux du nouvel impôt supplémentaire d’un équivalent de 1 % correspondant aux 1 % de cette baisse.
Et, vous demandez, au travers de votre question, si cela n’augmentera pas le montant total de la charge, sur toute la période d’imposition. Sur ce point, comme ce fut le cas lors de la conférence de presse de l’autre jour, et comme je l’ai aussi expliqué cette fois encore, nous devons veiller à ne pas augmenter la charge de l’impôt sur le revenu, dans le contexte économique difficile actuel. C’est ce que j’ai expliqué.
Ces mesures n’augmenteront pas pour l’instant la charge des impôts sur le revenu pendant les 15 prochaines années jusqu’à 2037. Toutefois, pour la suite, nous avons débattu en nous demandons si le fait de prolonger la période d’imposition, en maintenant l’impôt complémentaire aussi au delà de 2038, n’impliquerait pas une charge supplémentaire. Et, sur ce point, j’ai indiqué que nous devions réaliser un cercle vertueux de croissance économique et d’augmentation des salaires pour les 15 prochaines années, et que nous devons réaliser ce cercle vertueux comme politique économique et rétablir fermement la durabilité.
Je pense que le gouvernement doit faire ce qu’il peut pour éliminer le sentiment de charge dans l’ensemble de l’économie, et en promouvant ces efforts, nous devons nous efforcer de gagner la compréhension du public.
Sécurité nationale et croissance économique
Ma question porte sur la sécurité nationale et la croissance économique. Le plan de stratégie de sécurité nationale mentionne l’importance du renforcement de la base de l’économie et des finances afin de soutenir la sécurité nationale. Monsieur le Premier Ministre, hier, vous avez rencontré le PDG d’Apple, Tim Cook, pour un échange d’opinion sur l’emploi et les investissements. Je comprends que le gouvernement soutiendra aussi les efforts pour accroître les investissements du secteur privé dans le pays. Cependant, quelles mesures comptez-vous adopter pour encourager les fabricants à revenir sur le marché national ou à investir depuis l’étranger ? Merci.
Tout d’abord, par le passé, de nombreuses compagnies japonaises ont délocalisé leurs sites de production à l’étranger. D’autre part, le yen s’est affaibli, et les conditions sont en train de changer. En outre, il me semble qu’à mesure que l’on prend conscience de l’importance de la sécurité économique du pays et que la stabilité des chaînes d’approvisionnement a un impact plus important sur les décisions d’investissement, le Japon est de plus en plus attirant pour les investissements stables.
Attirer des investissements stables
Afin de tirer parti de cet environnement et d’attirer les investissements, le budget supplémentaire récemment approuvé prévoit une aide à l’investissement stratégique d’un montant de 7 000 milliards de yens sur une période de plusieurs années. Nous aimerions lier cela au développement de bases de fabrication nationales pour les biens stratégiques tels que les semi-conducteurs, les batteries de stockage, les vaccins et les aliments. En outre, afin d’attirer activement les investissements étrangers, nous élaborerons au printemps un nouveau plan d’action pour la promotion des IDE.
Récemment, nous avons organisé un forum public-privé sur l’augmentation de l’investissement intérieur, au cours duquel le président du Keidanren, M. Tokura, a présenté une prévision d’investissement de 100 000 milliards de yens par an dans cinq ans. Cela représente un niveau record comparable à la période de la bulle, et nous avons le sentiment que l’économie japonaise montre des signes de changement. Les entreprises japonaises ont déjà tendance à rapatrier leur chaîne de production au Japon.
Le gouvernement profitera de cette occasion et fera tout son possible pour augmenter le nombre d’entreprises japonaises élargissant leurs bases au Japon, pour encourager les entreprises à revenir sur le marché intérieur et pour que les entreprises étrangères augmentent aussi leurs investissements. Merci.
Sur les erreurs de transcription des annonces du Premier ministre
Monsieur le Premier Ministre, j’aimerais poser une question sur votre déclaration lors de la réunion du conseil d’administration du PLD. Sur l’augmentation des impôts pour la défense, au début, le PLD a dit que vous aviez annoncé que la population aurait elle-même à porter la responsabilité de ses propres actions et en supporter le poids. Certains membres du public ont critiqué cette déclaration, affirmant qu’il s’agissait d’une déclaration hautaine sur les augmentations d’impôts. Ensuite, le PLD a corrigé en disant que vous aviez vraiment dit que nous, qui vivons dans le présent, sommes responsables de nos propres actions.
Ma question est la suivante. Quel était le véritable sens de votre déclaration ? Ensuite, il semblerait qu’il faille nuancer ce qui a été dit, mais, Monsieur le Premier Ministre, comment répondez-vous aux critiques selon lesquelles on disait que vous parliez de manière condescendante ? Finalement, comment se fait-il qu’il y ait eu une divergence entre votre déclaration réelle et l’annonce du parti ?
Comme je l’ai déjà dit, j’ai déclaré lors de la réunion du conseil d’administration du LDP que j’aimerais « demander la coopération de la population pour assumer notre responsabilité envers les générations futures afin de protéger le mode de vie paisible et prospère des habitants de ce pays ». Ce sont les faits. Cependant, plus tard, lorsqu’elle a été communiquée aux médias, la formulation a été modifiée de telle sorte qu’elle a fait l’objet de critiques.
Nous pensons que la divergence dans l’introduction de cette déclaration est due à une erreur d’écriture. Nous veillerons à ce que cela ne se reproduise pas à l’avenir. J’espère ainsi clarifier le contenu de la déclaration que j’ai effectivement faite. Quant à son sens, c’est précisément la phrase elle-même. J’espère que le public comprendra et soutiendra mon sentiment, qui souligne l’importance pour notre génération d’assumer ses responsabilités.
Merci.
Les changements fiscaux vont-ils retarder la reconstruction des zones sinistrées (Fukushima, etc.)
Les partis de la majorité ont décidé d’une stratégie de financement de l’augmentation des frais de défense qui utilise l’impôt spécial sur le revenu pour la reconstruction. Certains s’inquiètent du fait que cela pourrait retarder la reconstruction des zones sinistrées. En particulier, le processus de démantèlement de Fukushima manque de transparence, alors que l’on vient à peine de commencer les opérations de Pourquoi essayez-vous maintenant de mettre la main sur cet impôt spécial sur le revenu pour la reconstruction ? N’y avait-il aucun autre choix possible ? Monsieur le Premier Ministre, quelle est votre perception sur ce sujet ?
À propos de la baisse et du
prolongement de l’impôt
sur la reconstruction?
Tout d’abord, les ressources financières pour la reconstruction sont prélevées à auteur de 2,1 % à travers l’impôt spécial sur le revenu pour la reconstruction. Celui-ci baissera de 1 %, et nous en prolongerons la période de taxation. Nous sécuriserons ainsi le montant total des ressources financières pour la reconstruction. C’est ce que j’ai expliqué.
Ce que cela signifie, c’est que nous continuerons à faire les efforts de longue haleine afin de reconstruire les zones sinistrées, à commencer par celle de Fukushima, notamment en décommissionnant les réacteurs et en créant l’Organisation internationale de déclassement des réacteurs nucléaires et de recherche et d’éducation de Fukushima. Afin de soutenir fermement ces efforts de longue haleine également, nous continuerons les mesures qui visent à assumer notre responsabilité. C’est aussi pour cela que nous avons choisi d’en étendre la durée. Ensuite, en plus de cela, nous demanderons le paiement d’un nouvel impôt supplémentaire de 1 % équivalent à la réduction d’impôts dont je viens de parler.
Une fois encore, je tiens à rappeler que le montant total du financement de la reconstruction n’a absolument pas changé. Il est également important que le gouvernement montre qu’il se doit de continuer à soutenir fermement une gestion durable. Quoi qu’il en soit, nous reconnaissons qu’il continuera d’être important pour le gouvernement d’être proche des personnes dans les zones touchées et de fournir des explications, y compris une explication de la manière dont cela devrait être fait.
Merci.
L’impact de l’impôt sur les sociétés
Ma question concerne les ressources financières pour augmenter les dépenses de défense. Cette fois, il a été décidé de mesures fiscales sous la forme d’impôts supplémentaires dans le cadre de l’impôt sur les sociétés. Monsieur le Premier Ministre, lors vos explications, vous venez de dire qu’en cas d’augmentation des impôts sur les sociétés, cela viserait 6 % des sociétés. Néanmoins, les sociétés concernées sont de grandes entreprises qui tirent l’économie japonaise. Par conséquent, certains soulignent que cela pourrait freiner la hausse des salaires et les investissements en capital, etc. Pourriez-vous nous dire ce que vous souhaitez répondre face à ces préoccupations ?
Comme je l’ai souvent dit, je pense qu’il est nécessaire d’organiser et de discuter notre approche des mesures économiques et du renforcement des capacités de défense. J’ai toujours défendu la position selon laquelle l’économie est la clé des finances publiques. C’est justement pour cela que, l’autre jour, le gouvernement a émis une grande quantité d’obligations et a élaboré un plan global de relance économique de 39 000 milliards de yens, qui comprend des mesures pour faire face aux prix élevés actuels des marchandises et à la faiblesse du yen, un soutien aux augmentations salariales structurelles et 7 000 milliards de yens d’investissements dans des domaines prioritaires tels que les semi-conducteurs.
Encourager les investissements
par la réforme fiscale
Dans le cadre des réformes budgétaires et fiscales de l’année prochaine, le gouvernement encouragera les investissements innovateurs dans la GX (transformation verte), le soutien aux augmentations de salaire et l’expansion radicale du NISA (régime d’exonération fiscale des petits investissements). En outre, nous encouragerons les augmentations de salaire et les investissements en capital. Ainsi, nous continuerons à maintenir fermement notre position sur les augmentations de salaires et les investissements en capital, qui font partie des défis les plus importants de la politique de gestion économique du gouvernement Kishida.
Toutefois, cette fois, ce dont nous parlons ici, c’est du renforcement radical des capacités de défense de notre pays pour protéger la vie de la population, ses moyens de subsistance et ses entreprises. Il faut donc envisager des ressources financières responsables sur ce point. Nous pensons que le poids de ressources financières stables ne devrait pas être reporté aux autres générations. Ce sont les personnes qui vivent actuellement qui doivent le gérer.
Les 6 % du total que j’ai mentionnés précédemment ne sont pas une sous-estimation. Renforcer ainsi les capacités de défense signifie sécuriser les voies maritimes, maintenir les chaînes d’approvisionnement et réduire le risque de perturbation du marché lié par un renforcement de nos capacités de dissuasion. Je voudrais que vous compreniez parfaitement qu’il s’agit d’un enjeu qui contribue directement à la bonne marche de l’activité économique, et je voudrais demander à ceux qui ont les moyens de coopérer le plus possible. C’est cette attitude que j’essaie d’expliquer soigneusement. C’est ce que je voudrais continuer à vous expliquer, et c’est ainsi que je voudrais le faire.
Capacité d’attaque des bases ennemies et capacité de contre-attaque
Ma question porte sur la capacité d’attaque des bases ennemies et notre capacité de contre-attaque. Selon les trois documents relatifs à la sécurité ayant fait l’objet d’une décision, lors d’une attaque par missile ennemi, le Japon se protégera contre les missiles en cours de vol. Les documents définissent également la capacité de contre-attaque efficace de notre pays afin de prévenir une autre attaque armée de la part d’un adversaire, ajoutant qu’il pourra mener une contre-attaque efficace sur le territoire de l’adversaire.
Jusqu’à présent, la position précédente du gouvernement était que le Japon pourrait effectuer une attaque sur un territoire hostile avant même le lancement des missiles de l’adversaire, à condition qu’il puisse confirmer le début de l’attaque. Cette fois, la définition ne mentionne pas la capacité de contre-attaque quand on aura confirmé un début d’attaque, mais celle en cas d’attaque par missile de la part de l’adversaire. En d’autres termes, considérez-vous qu’il s’agisse d’une limitation à l’après-lancement ?
Le Japon respectera strictement
le droit international
Bien entendu, il s’agit de définir comment construire concrètement la structure et le système de sécurité nationale de notre pays. Par conséquent, je pense qu’il vaut mieux m’abstenir de répondre à votre question. Toutefois, je peux dire que lorsque j’étais ministre des Affaires étrangères, nous tenions de nombreuses discussions concernant le droit international. Comme j’étais ministre dont c’était la juridiction, j’ai tenu de nombreuses discussions sur le système de législation sur la paix et la sécurité.
Toutefois, selon le droit international, une attaque préventive est une violation du droit international. Par conséquent, parler de qui a l’« initiative » est logiquement très important, mais il existe diverses définitions et théories sur la façon de déterminer ce qui constituerait une initiative, et leur traitement varie d’un pays à l’autre. En cela, il s’agit d’un véritable défi. Toutefois, même dans ce cadre, j’ai expliqué que le Japon respecterait strictement le droit international. Par conséquent, le Japon doit concrètement construire un système qui pourra gérer chaque situation dans ce cadre.
Je dois m’abstenir de donner d’autres réponses spécifiques, car il s’agit effectivement d’une question de sécurité sensible.
Sur les dépenses de défense, la technologie et la science
Merci pour votre travail quotidien dans les affaires publiques. Ma question concerne la sécurité nationale. Dans le passé, pendant la Grande Dépression, le ministre des Finances Korekiyo TAKAHASHI avait émis des obligations d’État avec une politique fiscale agressive pour renforcer l’équipement militaire et subventionner les zones rurales. À cette époque, le renforcement militaire a entraîné le développement de l’industrie chimique lourde, qui a donné naissance au conglomérat de Nissan Concern et à d’autres industries.
Actuellement, dans le cadre de la défense nationale, on mène aussi, par exemple, des batailles cryptographiques pendant la guerre en Ukraine. Même au Japon, on dit que c’est celui qui contrôlera la cryptographie, notamment la cryptographie sous ordinateur quantique, qui contrôlera le monde. Actuellement, les augmentations de dépenses de défense et ce qui touche à la technologie et à la science rentrent dans une zone grise. Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez, y compris sur ce genre de fusion ?
Raisonner avec les nouvelles technologies
Comme je viens de l’énoncer précédemment, je pense que les frontières entre le militaire et le non-militaire deviennent floues, et qu’il s’agit de la réalité de la communauté internationale. Dans ce contexte, chaque pays doit réfléchir à ses capacités de défense globalement. Comme vous le soulignez, non seulement nous devons penser en termes de diplomatie et de sécurité nationale au sens traditionnel, mais encore en termes de sécurité nationale globale, notamment pour ce qui concerne la technologie et l’économie. C’est la réalité de la situation.
Quoi qu’il en soit, ainsi que je viens de le dire, le Japon continuera d’adhérer et maintiendra sa position de base relative à la Constitution, le droit international, le droit national, et sa politique de défense non agressive. La question est de savoir comment les différentes technologies protégeront la vie et les moyens de subsistance de la population dans ce contexte. Il faudra y réfléchir. Il s’agit d’une responsabilité politique majeure. Je pense que le fait de réfléchir aussi à ces technologies tout en préservant fermement les cadres tels que celui de la Constitution permettra de rassurer la population et obtenir sa compréhension. Nous aimerions vraiment réfléchir à la manière dont nous pouvons être politiquement responsables dans ce domaine, tout en considérant la technologie et les autres aspects nécessaires.
Je ne rentrerai pas dans plus de détails. Notre gestion suivra les principes de base que je viens de mentionner.
Le renforcement des capacités risque-t-il de provoquer une course aux armements ?
Ma question porte sur l’augmentation des dépenses de défense à l’avenir. Vous prévoyez de sécuriser 43 000 milliards de yens sur les cinq ans à venir, et je pense qu’il s’agit d’une augmentation d’une ampleur sans précédent. Toutefois, certains, notamment à Hiroshima, la ville de la paix qui avait été bombardée par la bombe A, craignent que cette augmentation ne conduise à une course aux armements sans fin, augmentant ainsi le risque de guerre.
Monsieur le Premier Ministre, vous-même avez également déclaré lors de cette conférence de presse, que les forces de défense seront maintenues et renforcées au cours des cinq prochaines années et au-delà. En qualité d’élu de la ville qui a été bombardée par la bombe A qui fait campagne pour un monde sans armes nucléaires et se veut pacifique, comment lui répondez-vous ? Merci de nous dire ce que vous pensez.
Le Japon restera un pays pacifique
Encore une fois, je pense qu’il faut expliquer avec persévérance l’approche du gouvernement. Ces trois nouveaux documents compilés et la politique de sécurité nationale qui se base dessus présentent un changement majeur dans la politique de sécurité de l’après-guerre. Néanmoins, comme je viens de l’exprimer, la voie du Japon reste celle d’un pays pacifique et cela n’a en aucun cas changé. Nous observerons fermement la Constitution du Japon et les autres systèmes juridiques et nous réfléchissons dans ce cadre. Ensuite, en améliorant les capacités à faire face et les capacités de dissuasion de notre pays, nous ferons baisser le risque d’une attaque armée réaliste contre notre pays. Nous pensons donc qu’il est important d’améliorer ces capacités de dissuasion et les capacités à faire face.
En outre, pour créer un environnement international favorable à notre pays, quoi qu’on en dise, il faut d’abord la diplomatie. Et il faut pouvoir soutenir la diplomatie. Après tout, c’est le fait de posséder un système solide pouvant protéger la population de notre pays qui soutiendra la diplomatie. En outre, cela donnera également plus de pouvoir de persuasion durant les négociations diplomatiques. C’est dans cet esprit que nous équiperons les capacités de défense de notre pays. Je pense que nous devons continuer à faire des efforts pour expliquer soigneusement cela, non seulement au peuple japonais, mais encore à la communauté internationale, afin qu’ils comprennent bien ce que cela signifie pour le Japon de renforcer sa capacité de défense et ce que nous visons.
Le gouvernement japonais souhaite faire tout son possible pour expliquer en détail également en réponse aux préoccupations que vous avez soulevées, afin que les gens puissent comprendre pourquoi nous devons réfléchir à notre politique de défense maintenant et pourquoi nous devons renforcer nos capacités de défense.
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